Ali-Bey Nasri, président de l’Association des exportateurs algériens (Anexal), a été, hier, l’invité de la chaîne 3. Il a été question de la relance et diversification de l’économie nationale. Comment asseoir aujourd’hui une économie productive, indépendante des hydrocarbures ? Quels sont les enjeux et les défis de l’Algérie ? Selon le président de l’Association, il faut passer du stade de la communication vers l’action. Selon lui, il a été procédé à l’établissement des listes englobant un grand nombre de filières à promouvoir. Nasri a déclaré qu’il y a des actions prometteuses qui se font au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines et du ministère des Finances. À cet effet, il y a des dispositions qui ont été prises. Il s’agit de les coordonner et de leur donner une cohésion économique. Selon l’intervenant, l’État doit miser ou tabler sur toutes les filières, sans exception, en mettant en exergue l’Entreprise au cœur du développement et de la croissance économique. Le responsable a affirmé que des assises ont permis de faire ressortir un certain nombre de filières, sur lesquels l’Algérie a des avantages comparatifs. Par ailleurs, il a cité, comme exemple, le gaz qui est exporté à l’état brut. Actuellement, le gaz exporté tourne autour de 10 dollars le million de BTU, dont la valorisation pourrait, selon lui, permettre de substituer pour un milliard de dollars de dérivés les importations, et d’asseoir en même temps une industrie exportatrice de ces produits. Selon l’intervenant, aller vers l’exportation, c’est d’abord être compétitif chez-soi. La compétitivité en Algérie est extrêmement importante. Aussi, il faut augmenter la valeur ajoutée. L’Algérie a 31 substances minérales à valoriser. D’autre part, il y a aussi d’autres filières performantes dans les spécialités mécaniques, électromécanique, chimique, pharmaceutique et agriculture qui demandent toutes à être valorisées. Il s’agit maintenant de renforcer ce potentiel technique pour l’amélioration de ces filières. D’autre part, il a été évoqué qu’en 2011 il y avait une tripartite consacrée exclusivement à l’exportation. À cet effet, il y avait 60 mesures adoptées par les pouvoirs publics pour mettre le cap sur l’exportation. Seulement 10 mesures ont été appliquées. Face à cette situation désobligeante, l’exportation s’est amoindrie. Ajoutant, il ne peut y avoir une économie compétitive des entreprises de qualité, si elles ne sont pas adossées à une administration de qualité. Dans ce contexte, il faut renforcer la cohésion et impulser l’exportation, et prendre des décisions courageuses pour réussir le pari. Selon l’intervenant, en 2009, les recettes d’exportation sont passées de 19 milliards de dollars à 45 milliards de dollars. Que faut-il faire pour aller vers les marchés extérieurs ? Nasri a déclaré que la valeur ajoutée est très faible en Algérie. Faisant référence aux récents travaux du Conseil national sur le commerce extérieur, il a affirmé qu’une liste de 44 propositions a été établie. Par ailleurs, il a ajouté que l’Algérie n’a pas besoin de sociétés étrangères dans ses actions. Le pays a besoin uniquement de technologie. Questionné sur les intérêts que l’Algérie doit impérativement défendre, Nasri a répondu que pour améliorer les recettes des exportations, la compétitivité doit être systématiquement renforcée. Aussi, selon lui, il faut libérer l’investissement et se tourner vers les produits de substitution, surtout ceux provenant de l’UE. Cependant, le président de l’Anexal a affirmé que l’Europe importe 60 milliards de dollars de produits agricoles. Pour être compétitif dans ce domaine, il faut asseoir cette économie diversifiée. Par conséquent, Nasri a déclaré que l’Algérie est en état d’urgence économique. D’autre part, il a été évoqué les travaux de la tripartite gouvernement-patronat-UGTA qui s’ouvrent aujourd’hui à Biskra. Il a souhaité que cette réunion soit couronnée de résultats probants. Cette wilaya exportatrice de dattes a atteint un taux de croissance important en exportant plus de 40 millions de dollars uniquement durant l’année 2015. Interrogé sur l’existence d’une cartographie sur les potentiels des différentes wilayas, afin de valoriser toutes les richesses locales, Nasri a déclaré que l’État doit mettre à la disposition des investisseurs producteurs des terres pour réussir mieux les exportations de nos produits agricoles. Par conséquent, l’intervenant a affirmé qu’il y a beaucoup d’entreprises actuellement qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie d’exportation. Mais, ces entreprises mettent-elles en place tous les moyens adéquats pour répondre aux aspirations des importateurs étrangers ? Là est la question.
Lazreg Aounallah