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Festival du cinéma maghrébin : un programme de qualité pour un évènement en deçà

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Le 2e Festival d’Alger du cinéma maghrébin aura proposé, durant une semaine, un programme de qualité, sans pour autant réussir à attirer ou satisfaire le public, du fait d’une organisation en deçà des standards régionaux, relèvent les observateurs. Cet événement culturel organisé pour la seconde fois en huit mois, a vu la projection de 38 œuvres cinématographiques récentes, dont certaines déjà primées à l’international, à l’instar de « Bastardo » du Tunisien Nejib Belkadhi et « C’est eux les chiens » du Marocain Hichem Lasri, deux films très attendus par les cinéphiles.Il aura également été l’occasion de présenter deux longs métrages algériens jamais projetés, à savoir ‘ »Les terrasses » de Merzak Allouache et « La preuve » d’Amor Hakkar, outre « Révolution Zendj » de Tariq Teguia, projeté en avant-première quelques jours avant le début du Festival.

En plus de surprises telles que « Formatage » (Mourad El Khaoudi, Maroc) « Cinémonde »(Moslah Kraïem, Tunisie), les spectateurs auront noté une nette amélioration du niveau technique des courts-métrages, aux thématiques majoritairement sociales (chômage, immigration clandestine, etc).Parmi les 17 courts-métrages en compétition, des œuvres sombres comme « Les jours d’avant » et « Passage à niveau » des Algériens Karim Moussaoui et Anis Djaad se sont distingués par une écriture intelligente, pour le premier, et une esthétique particulière, pour le deuxième réalisateur.Parent pauvre du Festival, le film documentaire a été représenté par des réalisations proches en majorité du reportage TV, à quelques exceptions notables, comme « Abd El Kader, fondateur de l’Etat algérien » de l’Algérien Salem Brahimi et « La mémoire noire, témoignages contre l’oubli » du Tunisien Hichem Ben Ammar. Ce dernier avait été longuement applaudi pour son film qui a abordé la torture sous la présidence de Habib Bourguiba avec une esthétique dépouillée et un message à portée « universelle » sur les séquelles morales de la torture.

Communication et débats, grands absents du Festival
Malgré l’accès gratuit aux projections, la tenue du festival au cœur de la capitale et la qualité de sa programmation, les séances n’ont pas attiré le grand public, exception faite pour « Les terrasses », un long métrage signé Merzak Allouache, qui a fait salle comble. Avec quelque deux cent spectateurs, au mieux, pour les projections les plus fréquentée du soir, cette deuxième édition aura été marqué par des défauts de promotion et de communication autour de la sélection du Festival. Les organisateurs mettent en avant « la jeunesse » du Festival pour expliquer cette indigence qui contraste avec le travail de communication mené en amont d’évènements similaires au Maghreb, comme les Jcc (Journées cinématographiques de Carthage). Autre observation: la programmation en séances uniques (cinq par jour) de la sélection du Festival a rendu difficile le visionnage des films en entier. Les spectateurs auront également à maintes reprises exprimé leur regret de ne pas pouvoir débattre à chaud des longs métrages présentés en soirée et soumis à débat le lendemain des projections. D’autres auront relevé l’absence de réalisateurs d’œuvres intéressantes comme Nedjib Belkadi, Hichem Lasri ou encore Kouther Ben Hania (« Challat de Tunis »). Une absence justifiée par des « contraintes de planning », selon les organisateurs.

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