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DEUX MEMBRES DE L’OTAN SE DISPUTENT LA LIBYE : L’appel au cessez-le-feu peine à se faire entendre

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La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique et d’une position géostratégique est le théâtre d’un combat et de lutte d’influence d’acteurs étrangers, Turquie, France, Arabie saoudite, États Unis, Qatar, Émirats arabes unis, Russie, et autres, rendant la situation dans ce pays plus complexe par une guerre par procuration, sur le terrain libyen, retardant aussi, la mise en place des conditions en faveur du dialogue inter-libyen pour venir à bout de la crise libyenne.

Aux appels des Libyens, de l’Union africaine (UA), des Nations unies (ONU), aux pays voisins de la Libye, principalement l’Algérie et la République tunisienne, pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye et l’arrêt des hostilités et de la guerre dans ce pays, des acteurs étrangers persistent à maintenir le cap des coups de canons, allant à contre sens de l’aspiration des Libyens à la paix et la sécurité, absentes depuis 2011 avec l’intervention de l’Otan dans ce pays. Au moment où des acteurs étrangers appellent à ce que « cessent les ingérences étrangères » en Libye, deux pays membres de l’Otan multiplient, respectivement, leurs offensives politico-diplomatiques dans le sillage de leurs actions militaires, torpillant ainsi les efforts en cours, pour aider les Libyens à renouer avec le dialogue politique.
Entre celui qui affiche une assurance après avoir enregistré des avancées militaires sur le terrain libyen, la Turquie en l’occurrence, suite à son intervention militaire dans ce pays, à la demande, selon Ankara, du gouvernement de Fayez El-Serraj, de l’autre côté, le discours et les propos ne sont pas différents. Après le soutien militaire de la France, des Emirats-arabes unis, l’Arabie saoudite et de Egypte, à Khalifa Haftar, dans son offensive pour le contrôle de la capitale libyenne, depuis sa défaite, ces derniers, avertissent quant aux risques de lancer l’offensive militaire pour le contrôle de Syrte. Si avant les dernières donnes survenues sur le terrain libyen la situation d’insécurité, de violences et de conflit armé a ouvert la voie à la réorientation, vers la Libye de plusieurs centaines de terroristes, dont ceux de Daech en défaite en Syrie, depuis ces dernières semaines, des experts avertissent sur le transfert de milliers de ces terroristes en Libye.

Si la guerre venait à éclater en Libye, les gains de la vente des armes confortera la crise économique des pays riches
La perte de vitesse du rôle de la France en Libye, en raison de la montée d’un cran du rôle de la Turquie et de la Russie, il n’en demeure pas moins que ses partenaires dont l’Egypte, persistent dans son approche à souffler sur les braises, en réaction de la forte présence militaire d’Ankara. Une guerre, si elle venait à se traduire, sera fructueuse pour le secteur militaro-industriel et notamment les pays fournisseurs d’armes pour la Turquie ou l’Egypte, ce dernier comptant parmi les clients de la France en matériel militaire. Un coup de pouce pour l’économie des pays riches ébranlés par la crise économico-financière de 2008, et encore plus, depuis ces cinq derniers mois en raison de la pandémie de Covid-19, sur fond de l’impact de la montée, depuis ces dernières années de nouvelles puissances économique, principalement la Chine et la Russie. Si le président français n’a et ne cesse de montrer du doigt Ankara, la veille du discours du président égyptien, jeudi dernier, en présence de représentants de tribus libyennes, l’ appel téléphonique, entre les présidents Abdel Fattah El-Sissi et Emmanuel Macron, mercredi dernier a porté, sur l’évolution de la situation en Libye, au cours duquel les deux parties ont convenu, selon le porte -parole de la présidence égyptienne « de l’importance de mettre un terme aux interventions étrangères illégales » en Libye. Le porte-parole a ajouté que le président français a salué « les efforts égyptiens pour établir la sécurité et la stabilité en Libye dans le cadre de la « Déclaration du Caire » » dans le prolongement de la voie de Berlin pour régler la crise libyenne. De son côté Washington, via le secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères, Mike Pompeo a manifesté, jeudi, le soutien de Washington à de l’action d’Ankara en Libye, à travers ses critiques sur le rôle de l’UE, et à travers elle celui de la France, concernant le contrôle de l’embargo des armes en Libye. La sortie de Pompeo est loin d’être sans lien avec le contenu du discours précité du président égyptien sur la Libye, réaffirmant la disponibilité de l’intervention militaire de son armée, en Libye, « à la demande des libyens et nous sortirons sous ordre des Libyens » selon l’expression d’Abdel Fattah El-Sisi. Aussi, la déclaration de Pompeo est intervenue suite à la rencontre entre Moscou et Paris sur des dossiers brûlants, notamment libyen, syrien, iranien et la pandémie du Covid-19. Avec la précipitation et les décantations sur le terrain libyen, les principaux acteurs étrangers impliqués dans ce conflit  cherchent à se positionner, en prévision d’éventuelles discussions. Jeudi, Paris a abrité une rencontre de haut niveau entre responsables russes et français sur des questions brûlantes, dont la crise libyenne La rencontre a réuni les directeurs politiques des ministères russe et français des Affaires étrangères et des Armées. La semaine passée, Washington avait annoncé que le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain, Donald Trump ont convenu « de coopérer en tant qu’alliés pour établir une stabilité durable en Libye », ce qui conforte davantage le rôle turque en Libye, lequel portera dans ses discussions et dialogue avec Moscou, les intérêts des Etats Unis, face à la Russie, acteur devenu incontournable, sur le dossier libyen, sur fond de son rôle aussi incontournable sur la scène mondiale.
Il est à craindre pour la Libye et son peuple, dans cette nouvelle étape dans laquelle a été plongé notre voisin de l’Est, dans le sillage des objectifs fixés, lors de sa déstabilisation en 2011 avec l’intervention de l’Otan.
Karima Bennour

Alger et Moscou en faveur d’un dialogue inter-libyen
Les Présidents algérien et russe se sont prononcés en faveur d’un dialogue inter-libyen dans l’intérêt d’un règlement pacifique de la crise dans le pays, la semaine passée, au cours de leur conversation téléphonique qui a porté également sur la situation sur le marché du pétrole et la lutte contre le Covid-19. Pour rappel, lundi dernier, Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine, lors de leur entretien téléphonique, ont donné leur accord à la poursuite des efforts visant un dialogue inter-libyen afin de trouver une issue pacifique à la crise libyenne, garantissant l’unité du peuple libyen, la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays. Dans son compte-rendu sur cette conversation téléphonique entre Tebboune et Poutine, le service de presse du Kremlin a indiqué qu’ «  Il y a eu un échange d’opinions sur le problème libyen ». Poursuivant, la même source a souligné que «les deux dirigeants se sont prononcés en faveur d’un cessez-le-feu et de la reprise du dialogue inter-libyen, conformément aux décisions de la Conférence sur la Libye tenue à Berlin en janvier dernier, les décisions qui avaient été fixées par la résolution 2510 du Conseil de sécurité de l’Onu».
K. B.

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