Le mouvement populaire pacifique a passé l’épreuve du 12 décembre, date des élections présidentielles. Hier à Alger, à l’occasion du 43e acte de mobilisation nationale pacifique pour le changement et l’édification d’un État de droit, qui a coïncidé avec le jour de l’annonce des résultats des urnes donnant Abdelmadjid Tebboune, nouveau président de la République, des milliers de citoyens sont sortis dans la rue pour exprimer leur désapprobation de cette élection.
Ils sont en effet des centaines de milliers à marcher à travers le pays. À l’instar des autres grandes villes du pays, Alger, la Capitale a été en effet le lieu du 43e rendez-vous national de contestations pacifiques de suite. Femmes, hommes, jeunes et moins jeunes algérois et ceux ayant rejoint la Capitale, pour tenir leur marche grandiose et réaffirmer leur refus de rentrer chez soi «tant que les revendications populaires légitimes soulevés depuis le déclenchement du mouvement populaire pacifique, le 22 février dernier ne sont pas toutes satisfaites».
La solidarité au rendez-vous
C’est dans la matinée, devant un dispositif sécuritaire déployé par les forces de l’ordre, que les premiers rassemblements ont commencé à se former, notamment, à hauteur du quartier Khelifa Boukhalfa.
Plusieurs petits groupes de manifestants étaient déjà là, à notre arrivée, sur les lieux peu avant midi, en attendant l’arrivée des autres qui, au fur et à mesure, commençaient à débarquer.
Dans l’après-midi, plusieurs familles algériennes ont commencé à distribuer de la nourriture aux manifestants, qui ont campé sur les trottoirs de ce boulevard. Du couscous, khfaf, des recettes traditionnelles algériennes en somme, ont été offerts aux manifestants. D’autres passants ont distribué des dattes et de l’eau. Des scènes vues et revues à chaque rendez-vous des vendredis.
Maintenir la pression
Après la prière du vendredi, et après que les manifestants ont entonné l’hymne national «Kassaman», le coup d’envoi de la marche a été donné. Une grande foule de manifestants investissait la rue Didouche Mourad en allant vers la Place Maurice Audin, pour rejoindre l’esplanade de la Grande Poste, des lieux emblématique symbolisant les premières marches populaires du 22 février historique.
Les manifestants commençaient à affluer des quartiers mythiques de Bab el-Oued, Casbah, Belouizdad, El-Harrach, Kouba, les Sources, Bir Mourad Raïs-Bir Khadem, Bologhine, Bouzaréah, Z’ghara, la Pointe…
D’autres manifestants sont issus d’autres wilayas du pays, dont certains ont passé la nuit dans leur voiture, ou chez des proches ou des amis.
Mohamed Amrouni