Accueil ACTUALITÉ Présidentielle 2019 : La vérité des urnes

Présidentielle 2019 : La vérité des urnes

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Victoire surprise à la présidentielle du 12 décembre 2019, le candidat indépendant à la magistrature suprême, Abdelmadjid Tebboune, a battu les quatre autres prétendants loin derrière lui et a gagné la présidentielle avec plus de 58,15 % des suffrages exprimés. Faut-il espérer que les promesses d’une ère plus « propre » dans un pays qui a été gangréné par la corruption seront –elles tenues ? En tout cas, le nouveau Président devra vite se mettre à la tâche pour répondre aux principaux problèmes dans lesquels se débat le pays : crise politique, inégalités économiques, corruption massive au plus haut niveau de l’État, préservation de l’unité nationale, redonner confiance aux Algériens, et enfin remettre le pays au travail. Il va sans dire que l’arrivée de ce nouveau Président semble plutôt une bonne nouvelle pour l’ensemble des Algériens, même s’il y a une bonne partie du peuple qui a boycotté et rejeté ces élections présidentielles. Elle l’est peut-être encore plus par rapport aux relations stratégiques et économiques avec nos partenaires étrangers.
C’est ainsi donc que pour le nouveau leader qui a été lui-même ministre et néanmoins ex-Premier ministre dans un gouvernement passé, l’avenir sera quelque peu délicat à négocier avec le mouvement populaire (le hirak) qui continue à manifester pour un changement radical du système ainsi que pour une nouvelle République. M. Tebboune a fait des promesses pour une rupture totale avec l’ancien système honni par la population. Il a aussi fait des promesses difficiles comme par exemple réduire les pouvoirs du président de la République et renforcer les prérogatives du Parlement, le rétablissement de l’indépendance des juges, la liberté d’expression et de la presse, le respect des libertés individuelles et contenir enfin les revendications du hirak. C’est dans cette urgence que le nouveau Président aura aussi à trouver un « modus vivendi » avec le mouvement populaire et donner des gages d’apaisement. Toutefois, quand seront tus les bravos et les félicitations, et des après son investiture, le président Tebboune sera face à son destin. C’est-à-dire, comment tenir ses promesses de campagne. À 74 ans, et avec sa significative expérience dans les arcanes du pouvoir, il est apparu, à ses électeurs, comme étant l’homme de la situation. Porté par l’enthousiasme de la majorité des électeurs qui ont voté pour lui, il n’en est pas moins conscient de l’énormité de la tâche qui l’attend. Abdelmadjid Tebboune relèvera-t-il l’énorme défi? Tout est urgent et tout est prioritaire…
Mâalem Abdelyakine

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