Il faut le reconnaître, l’heure est grave ! Même les médicaments n’échappent pas à la mainmise des patrons de l’informel et de la spéculation en ces temps de crise sanitaire. Après les produits alimentaires de large consommation, on s’en prend maintenant aux médicaments entrant dans le protocole de traitement de l’épidémie de covid-19.
C’est le bilan établi par les services de contrôle affiliés à l’inspection générale au ministère de l’Industrie pharmaceutique entre la période du 23 au 27 janvier derniers qui vient de mettre la lumière sur la gravité de la situation. Selon ce bilan, il a été saisi pas moins de 16 000 boites du médicament anticoagulant lovenox en ce moment très demandé au niveau des pharmacies car il fait partie des traitements les plus prescrits pour les malades atteints de covid. Il a été également saisi dans le cadre de la même opération 250 000 boîtes de paracétamol destinées à la spéculation. Pour lutter contre les pénuries provoquées dans le secteur, il est bon de souligner que le département de l’Industrie pharmaceutique a entamé hier en coordination avec le ministère du Commerce de grandes opérations de contrôle au niveau des pharmacies chargées de la distribution de médicaments et ce pour assurer la disponibilité de ces produits au niveau des pharmacies d’officines. Ces opérations s’appuient sur un large programme de contrôle de la disponibilité des médicaments, notamment ceux qui rentrent dans le cadre du traitement anti-covid-19. Cette commission mixte, installée le 20 janvier passé, aura pour tâche de veiller sur l’application des instructions du ministre de l’Industrie pharmaceutique visant à alimenter les pharmacies en quantités nécessaires de médicaments anti-covid durant une période n’excédant pas les 48h. La commission devra faire face aussi à toutes les tentatives visant à déstabiliser le marché des médicaments pour créer des pénuries, ou à imposer le monopole.
Nécessité d’appliquer avec rigueur la loi contre la spéculation
Il faut dire que la spéculation gangrène aujourd’hui toutes les pratiques commerciales. Même en période de crise sanitaire, les barons de l’informel ne lâchent pas prise pour ramasser des sommes colossales en dehors du circuit officiel. Raison pour laquelle il est vraiment temps d’appliquer strictement et rigoureusement la loi contre l’informel en commençant par le secteur névralgique du médicament. En effet, l’activité commerciale dans le secteur pharmaceutique doit être protégée de ceux qui voient les patients, notamment en ces temps de pandémie, comme des cibles potentielles pour avoir plus de gain. Il faudra ensuite enchaîner avec les autres secteurs notamment celui du Commerce qui, lui aussi, est complètement sous la mainmise de la spéculation. La débandade dans ce secteur doit également connaître sa fin, car la situation s’est empirée depuis l’avènement de la pandémie de covid-19, où l’on assiste à une explosion inexpliquée des prix des produits de très large consommation, mais surtout à des pénuries provoquées sur des produits tels, entre autres, la semoule et l’huile de table.
Ania nch