«Nonobstant l’amélioration graduelle constatée dans le domaine de l’investissement adossé par des mesures incitatives portant encouragement et facilitations à l’endroit des promoteurs et d’opérateurs nationaux et étrangers, il est à constater qu’au niveau local les investissements restent en deçà des opportunités offertes, des attentes espérées et des objectifs tracés eu égard aux potentialités qui existent et aux gisements que recèlent la wilaya dans les domaines des mines, de l’agriculture, du tourisme, de l’industrie… »
C’est le résumé qu’on a pu décrypter, en introduction du rapport de la commission de l’APW, d’Aïn Témouchent, chargée du développement local, de l’investissement et de l’emploi. Il a fallu environ un mois et demi à ladite commission pour finaliser ce rapport si l’on tient compte des différentes sorties et réunions faites avec l’ensemble des responsables et autorités concernés. On cite tout particulièrement les directeurs de l’industrie et des mines, du centre universitaire Belhadj Bouchaib, de l’ANSEJ, du tourisme. Les visites sur terrain ont visé les zones industrielles de Tamzourah et Béni-Saf ainsi que l’usine de ciment, la ZHUN et port de pêche de Béni-Saf et la ZET de Zouanif (Oulhaça). Dans le domaine de l’industrie, la commission a révélé « que malgré l’ouverture de la maison de l’entrepreneuriat au niveau du centre universitaire d’Aïn-Témouchent, en étroite collaboration avec l’agence nationale d’aide à l’emploi des jeunes, il est à déplorer l’absence d’un espace indépendant et spécifique en mesure de prendre en charge les étudiants de l’université et de la formation professionnelle sur les plans de l’information, la sensibilisation et l’orientation. » Derechef les élus ont déploré « l’inexistence de lois permettant aux petites et moyennes entreprises de pouvoir bénéficier de projets industriels à et soumissionner à concurrence de 20% dans les projets des autres secteurs tels que le BTPH par exemple. Cette importante remarque vaut son pesant d’or, car il a été constaté par la commission de l’APW « que le tissu économique de la wilaya est représenté à hauteur de 87% par des PME/PMI ». Ces entités, il faut l’avouer, éprouvent de sérieuses difficultés pour pouvoir arracher des petits projets à concurrence de 20% comme réglementé par les arrêtés interministériels et les circulaires adressées aux différentes administrations, tous secteurs confondus. Selon le rapport de la commission de l’APW il existe environ 5 000 entités qui ont créé 26 834 postes de travail. Il n’a pas été précisé s’il s’agit de postes permanents ou temporaires. Cette information aurait servi pour faire une analyse critique et évolutive depuis que le dispositif ANSEJ finance ces entités. On aurait aimé savoir davantage sur la question liée aux entreprises ayant des litiges ou celles ayant déclaré faillite. Ce taux nous conduit à savoir plus sur les raisons ayant poussé des jeunes à vouloir désister ainsi que les problèmes d’ordre bureaucratique.
Enfin le rapport a énuméré plusieurs points sous forme de recommandations. En résumé les élus demandent aux autorités de trouver une solution aux problèmes de logements individuels érigés à l’intérieur des zones industrielles, des zones d’activités ou au niveau des assiettes foncières à vocation minière. Aussi le problème des épaves de 20 bateaux en stationnement depuis des lustres au niveau du port de Béni Saf a suscité un grand débat. S’agissant du filtre à manche à placer au niveau de l’usine de ciment de Béni-Saf, les élus déplorent les lenteurs constatées dans sa mise en œuvre.
Boualem Belhadri