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USINE RENAULT ALGÉRIE DE OUED- TLÉLAT (ORAN) : Indignation des 800 employés jetés à la rue

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Les travailleurs de l’usine Renault Algérie, implantée à Oued-Tlalat à Oran, ont observé mardi dernier un sit-in devant le siège de l’entreprise pour dénoncer la décision de sa fermeture qu’ils ont qualifiée «d’inique et de contraire aux engagements du constructeur automobile français, lié par un accord de partenariat avec l’Algérie». Les travailleurs n’ont pas manqué de dénoncer l’attitude de la direction de l’entreprise qui a jeté dans la rue près de 800 employés et « cassé une dynamique de création d’emplois grâce au développement du segment de sous-traitance, pourtant évoqué dans le contrat lors de sa signature». «C’est un coup dur pour l’industrie automobile en Algérie et c’est une grosse perte pour le pays », indiquent des représentants des travailleurs. Des sources de l’union territoriale d’Es-senia de l’UGTA sont très critiques à l’égard de la direction de l’entreprise qui aurait œuvré, depuis son installation à Oued-Tlelat, à marginaliser le partenaire social. « Lors des précédents arrêts techniques dus au retard d’arrivée des kits de montage et des pièces détachées, la direction n’hésitait  pas à mettre au chômage technique les ouvriers sans prévoir d’indemnités, ce qui est contraire à la réglementation. Cette entreprise bénéficiait d’un marché attractif, d’une main-d’œuvre peu coûteuse, mais cela ne l’a pas empêché de se délier de ses engagements. Elle a toujours fait de l’obstruction à l’installation d’une section syndicale dans l’entreprise. On est intervenu à cette époque pour régler ce différend, mais apparemment par sa décision unilatérale de fermeture, la direction donne la preuve qu’elle ne reconnait pas les représentants des travailleurs », indique notre source. Pour notre interlocuteur, le choix entre un départ volontaire pour les employés en contrat à durée indéterminée ou un licenciement pour raison économique est un leurre utilisé par la direction, puisqu’au final, l’ouvrier va perdre son emploi. « C’est la direction qui a fixé les conditions pour le départ volontaire ou pour le licenciement économique. Elles n’ont pas été débattues avec les représentants des travailleurs qui ont été surpris au mois d’août dernier d’apprendre, via une note placardée, que l’entreprise allait fermer le 1er septembre. C’est un marché de dupes proposé aux employés. Elle n’aurait jamais pu se permettre une telle manœuvre en France où le partenaire social est associé à toutes les décisions. En France, le plan social qui visait la suppression de près de 10.000 emplois a été négocié avec le gouvernement qui a fait pression sur le constructeur automobile pour le pousser à se montrer plus souples en attendant une probable relance économique après la crise du Coronavirus. Ils ont trouvé la parade en se rabattant sur les unités délocalisées en Afrique et en Europe pour faire baisser leurs charges salariales et sociales en attendant des jours meilleurs », indique notre interlocuteur, faisant remarquer que « Ce n’est pas logique et c’est contraire à l’accord conclu avec les autorités algériennes qui ont fait  du développement de l’industrie automobile, via des facilités accordées à certains constructeurs, une priorité ». Enfin, celui-ci ne manquera pas de préciser que les travailleur sont décidés à se battre pour faire aboutir leur droit à un départ dans la dignité. Et en attendant, c’est le flou total qui entoure l’avenir de cette usine qui avait mis sur le marché le label des premiers véhicules « Made in bladi ».

S. Ben

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