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Un franco-tunisien charge les piétons au volant de son camion faisant 84 morts et des dizaines de blessés en France : carnage à Nice, un 14 juillet

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Un palier dans l’horreur a été franchi, dans la soirée d’avant-hier, à Nice. 84 personnes, selon le dernier bilan établi, dans l’après-midi d’hier, par les autorités françaises, sont mortes écrasées intentionnellement par un terroriste qui conduisait un camion.

Un acte insensé qui a également provoqué des blessures à quelque 200 autres, parmi lesquels des enfants, dont, pour reprendre l’expression utilisée dans le communiqué du ministère de l’Intérieur français précisant le bilan précité, « une cinquantaine en urgence absolue ». En clair, dans une situation particulièrement grave ; ce qui rend particulièrement plausible une aggravation sensible du bilan établi. Un bilan dont la lourdeur s’explique par, au moins, deux faits : la forte présence que connaissait alors la Promenade des Anglais, le front de mer mythique de cette ville méditerranéenne du Sud-est français qui en est un des hauts-lieux touristiques : selon des sources concordantes, ils étaient quelque 30 000 personnes, entre habitants de la ville et touristes, français et étrangers, à l’arpenter, après avoir assisté au traditionnel feu d’artifice marquant la célébration de la fête nationale française du 14 juillet, au moment des faits, survenus entre 22h30 et 23 heures (heure algérienne). Et la course folle et meurtrière du camion qui s’est déroulée, toujours selon les mêmes sources, sur une distance de 2 km. Une course qui s’est achevée avec la mort du chauffeur/terroriste, un franco-tunisien –certains parlent d’un tunisien tout court -, âgé de 31 ans et qui était, dit-on, connu des services de police non pas pour ses accointances avec les milieux djihadistes, hexagonaux et étrangers, mais pour ses relations avec le milieu de la petite délinquance niçois. D’où les interrogations qui se sont faites jour, dans un premier temps, sur les réelles motivations à l’origine de l’acte insensé de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, c’est son nom, qui a été abattu après un échange de tirs par des policiers qui avaient réussi à immobiliser le camion en faisant éclater ses pneus; des interrogations qui ont été abandonnées par la suite, après que les autorités françaises eurent confirmé la thèse de l’attentat terroriste. Une confirmation qui a, toutefois, ouvert les portes à d’autres interrogations. Pour certaines à consonance disons pratiques : à savoir, comment le camion a pu pénétrer dans un secteur interdit, pour cause de célébration du 14 juillet, à toute circulation automobile et, a fortiori, à celles des poids lourds, et, pour la même cause, pratiquement bouclé, de l’avis de tous les présents sur les lieux, par un fort dispositif sécuritaire. Des interrogations auxquelles ne semble pas avoir répondu l’explication, avancée par certaines sources, selon laquelle le chauffeur/terroriste aurait trompé la vigilance des policiers en leur faisant croire qu’il devait livrer des glaces. Cette zone d’ombre s’est davantage épaissie après les informations contradictoires sur la présence à bord du camion d’une quantité d’armes ; dont certaines ont été présentées par Christian Estrosi, ancien maire de Nice et actuel président de la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), un des proches de Nicolas Sarkozy, comme étant « des armes lourdes » ; surtout qu’il s’est avéré par la suite qu’elles étaient factices. Que pouvaient faire d’armes facticeschez un homme qui allait à la mort ? C’est une autre interrogation que nombre d’observateurs n’ont pas manqué de se poser en apprenant les informations faisant état de l’existence de telles armes. Et qui comme la première est toujours en attente d’une réponse sensée. Ce qui ne prête pas à interrogation, toutefois, c’est assurément le caractère grave de l’acte en lui-même et le sérieux de la menace terroriste qui pèse désormais sur l’Hexagone. Et, partant, sur l’Europe. L’attentat de Nice est, en effet, venu après trois autres d’importance qui ont frappé depuis le début de l’année 2015 le Vieux-Continent : dans l’ordre de leur occurrence, l’attentat en janvier 2015 contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo, la série d’attentats qui a frappé, en novembre de la même année la capitale française, et l’attaque le 22 mars dernier contre l’aéroport international de Bruxelles. Un sérieux (de la menace terroriste) dont semblent être pleinement conscientes les autorités françaises. Et ce, comme tendent à l’attester les mesures annoncées après la tenue hier du Conseil de sécurité et de défense restreint auquel ont pris part, outre le président François Hollande, le Premier ministre et les ministres de la Défense et de l’Intérieur ; dont la plus importante est incontestablement la proposition d’une prolongation de trois mois de l’état d’urgence actuellement en vigueur. Mais également, pour ne pas dire surtout, les déclarations faites à son arrivée hier à Nice, par le président français par lesquelles il a explicitement reconnu que son pays « n’en avait pas encore terminé avec le terrorisme ». La brutalité et la franchise de cet aveu n’en a pas dispensé pour autant nombre d’observateurs à s’interroger et sur les raisons à l’origine de cette menace terroriste, aujourd’hui concrète, sur la France et l’Europe, et sur les « bénéficiaires » de cette menace. Rejoignant en cela l’avis de l’expert algérien en lutte anti-terroriste, Abdelhamid Laebi-Chérif, ils n’hésitent pas à expliquer une telle menace par « l’alignement de la plupart des pays du Vieux-Continent sur les positions américaines dans leurs relations avec les pays arabes » ; même quand lesdites positions sont marquées, comme le sont ces dernières années, « du sceau de l’agressivité ». De là à dire que les Etats-Unis, de par les liens particuliers qu’ils entretiennent avec nombre d’organisations terroristes activant à travers le monde, ne sont pas étrangers à cette menace, est un pas que beaucoup parmi ces pays franchissent allègrement : la menace en question étant un moyen de pression qu’ils exercent sur les pays Européens pour les « garder dans leur giron…»
Mourad Bendris

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