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TRAVAIL DES ENFANTS : Le phénomène prend de l’ampleur

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Des dizaines, voire des centaines, d’enfants  travaillent chez des particuliers ou s’improvisent des petits commerces à  la sauvette dans les artères de la ville ou à proximité des marchés éparpillés à travers les différents quartiers du chef-lieu de la wilaya de Bouira.  Ils sont de différents âges.

En ce moment ils sont nombreux à vendre des figues fraîches, des figues de barbarie ou des légumes aux alentours du marché couvert. Leur situation sociale les oblige à se passer du paradis des jeux pour travailler péniblement pour venir en aide à leurs parents. Ces bambins, si une partie d’entre eux attendent sur les lieux de leur commerce les grossistes pour faire une affaire, d’autres partent  dans les champs soit pour acheter soit carrément pour chaparder les figues ou les figues de barbarie et les vendre au marché. Ils doivent forcément savoir grimper sur les arbres et narguer tous les risques de chute ou liés à la cueillette du fruit mythique de Kabylie qu’on ne peut arracher sans se faire piquer.  L’activité se fait pour tous dans l’incertitude, puisque les petits commerçants informels peuvent, tous comme les adultes d’ailleurs, avoir la visite de la police. Un véritable travail de vigie se fait. Dés que les brigades de police sont repérées évoluant dans leur destination, l’alerte est donnée et tout le monde détale à toutes jambes dans tous les sens. Pas question de perdre son chiffre d’affaires modeste soit-il et le bénéfice du jour : pour cela on se contente de vendre de petites quantités de marchandises. Il faut souligner que le nombre d’enfants qui travaillent aux alentours de ces lieux n’est que l’arbre qui cache la forêt. A la gare routière de Bouira, d’autres bambins vendent des journaux ou même des bouteilles d’au minérale aux voyageurs. Certains montent dans les bus au moment de leur arrivée : ils proposent à la criée des cacahuètes ou des friandises aux voyageurs souhaitant soulager provisoirement de leur faim tenaillante avant d’arriver à bon port pour pouvoir s’offrir un repas qui les rassasie. Dans certains coins de la ville,  on voit d’autres enfants essayer de se débrouiller comme ils peuvent pour gagner quelques dinars indispensables à la subsistance de leurs familles respectives. D’autres par vice ou par nécessité de survie s’adonne littéralement à la mendicité. Ils se fixent à un endroit bondé ou encore font dans le racolage. Durant les grandes chaleurs, on a parfois vu des enfants squatter des endroits de part et d’autre de la RN 5 pour vendre de l’au minérale. Debout parfois au milieu de la chaussée à hauteur d’un ralentisseur, les petits narguent autant le soleil tapant que les risques de se faire écraser. C’est dire en tout cas que le travail des enfants est là, omniprésent, défiant toute morale et toute législation. Poussés par la malvie, ces enfants ne connaîtront jamais une enfance insouciante mais très tôt toutes les misères à  travailler dur et à lutter stoïquement pour échapper à la famine qui les guette.
Omar Soualah

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