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SOURCE DE PROPAGATION DU CORONAVIRUS : Ces bousculades devant les magasins de semoule

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À l’ère du confinement partiel pour de nombreuses wilayas à travers le pays, et total pour Blida, en plus des campagnes de sensibilisation de la population pour rester chez elle, et éviter le contact inutile, on assiste, malheureusement, à des bousculades et chaînes interminables des personnes devant les centres commerciaux.

D’insupportables processions humaines pour s’acquérir un sac de semoule ou de farine en ces temps de restrictions obligatoires pour endiguer la propagation du virus corona, qui fait des ravages dans les quatre coins de la planète. Y a-t-il une pénurie en la matière qui pousse les gens à s’entasser et à se coller les uns aux autres pour 5kg de semoule ? Des pratiques qui vont à contre-sens, lorsqu’encore elles défient toutes les mesures de prévention énoncées jusqu’ici notamment le respect de la distanciation pour éviter la contagion. Et même une pénurie sur ce produit et d’autres, soient-ils de première nécessité, ne justifierait en rien le fait de transgresser les barrières de sécurité face aux Covid-19. Et pour cause, surtout que la raison alimentaire n’est pas source d’inquiétude, l’urgence sanitaire doit primer. Ainsi se mettre à l’abri de l’épidémie et de-là ne pas constituer un facteur de propagation du virus est à même de sauver des vies humaines. Ou est-ce juste que la population est prise de panique après que le confinement ait été décrété dans ces contrées ? Alors que les hautes Autorités publiques ont assuré d’un approvisionnement sans intermittence des minoteries à travers le pays, les esprits des citoyens, pris de panique, semblent appréhender une crise alimentaire. Or, en ce temps de pandémie mondiale, les consommateurs doivent s’accommoder de civisme, de sagesse et de bon sens, car cela y va de leur propre vie. Pour ne pas dire de leur…survie face à une menace sanitaire numéro une. Face à cette situation dont le potentiel de propagation du Covid-19 est énorme, on assiste à une baisse de la vigilance, mais aussi à une baisse du contrôle et de la force de la loi. Dans ce cas de figure, il convient de s’interroger qu’elles sont les mesures adéquates à entreprendre pour mettre fin à ces comportements irresponsables de la population qui mettent ainsi en danger et leurs propres vies et celles d’autrui ?

Hacène Menouar : « C’est le résultat d’un désordre dans la distribution »
Président de l’association « El Amen » de protection des consommateurs, Hacène Menouar, nous a livré plus d’éclaircissements sur cette question lancinante, en ces temps où la contribution de tout un chacun est primordiale.
« C’est d’abord la conséquence d’un désordre dans la distribution qui a été d’ailleurs dénoncée à maintes reprises par l’Association « El Amen ». Car cela fait plus de cinq ans depuis que nous disions que ça ne sert à rien de produire beaucoup, si on n’a pas un bon réseau de distribution. La preuve est là aujourd’hui, dès qu’il y a un affolement des consommateurs de peur de la pénurie et de l’instabilité des prix, la situation devient intenable. De plus les gens n’ont pas confiance dans les discours politiques, et on assiste alors à ces interminables chaînes devant les magasins de ventes », a expliqué M. Menouar, comme pour cerner ce phénomène naissant.
Pour notre interlocuteur, le problème se situe au niveau des réseaux de distributions qui font défaut, et non pas dans la pénurie de ces produits. Car, a-t-il enchaîné, « tous les producteurs en la matière ont été appelés par les autorités à assurer la production sans interruption tout au long de ce confinement pour ne pas pénaliser le citoyen en cette période pandémique. Mais malheureusement, a-t-il encore dit, le ministère du Commerce et celui de l’Industrie ont donné des ordres pour produire, mais sans installer un réseau de distribution fiable. C’est quoi un réseau de distribution ? Le réseau de distribution c’est les centrales de régulation, les marchés de gros, de proximité, les supers marchés, les grandes surfaces et les transports professionnels. En un mot, c’est l’acheminement des denrées alimentaires qui pose problèmes », a résumé le chef de cette association consumériste.
D’une part M.Menouar impute cette défaillance dans la gestion de cette crise sanitaire, notamment en approvisionnement alimentaire, aux autorités locales concernées (Présidents des Apc, chefs de daïra, et les walis) qui, à ces yeux, « ne sont pas en mesure de gérer cette distribution exceptionnelle en cette période de crise sanitaire». De l’autre, il y a l’absence de culture chez les consommateurs qui, non seulement « ils se sont affolés au premier jour du confinement, mais continuent avec le même comportement dix jours plus tard».
Les consommateurs, a-t-il poursuivi avec beaucoup de regret, « courent toujours dernière un sac de semoule pour s’approvisionner au quotidien, sans trop se soucier des mesures de préventions. Et à travers de tels comportements qui relèvent de l’inconscience, ils deviennent des courroies de transmissions du virus».

« Ce que nous avons proposé au Président »
Mais comment remédier à cette situation pour éviter les bousculades et les contacts inutiles pour stopper l’avancée de la pandémie dans notre pays ? M. Menaour ne voit pas d’autres solutions en dehors de l’intervention de l’Armée nationale populaire (ANP) pour faire respecter les consignes.
« Nous avons adressé une lettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour faire intervenir l’Armée pour gérer cette situation de crise sanitaire, car c’est la seule institution qui peut prendre les choses en mains en ces circonstances difficiles, de par le respect dont elle jouit, sa discipline, mais aussi et surtout de par sa force de dissuasion qui fait que la population obéira de force aux directives sanitaires, la distanciation sociale, le confinement, et le couvre-feu, contrairement aux autres corps de sécurité que le citoyen a l’habitude de côtoyer et de traiter avec eux », a-t-il rappelé comme suggestion.
Il a également plaidé pour le traçage des espaces entres personnes, selon les normes requises, que ce soit dans les supermarchés ou autres rayons. Aussi a-t-il suggéré qu’en cas de nécessité « mettre des militaires devant chaque centre commercial, pour réguler l’accès des clients par vagues selon l’espace de distanciation tracés ». Il s’agit par-là, d’éviter le contact et toutes ces mesures, sous l’œil bienveillant des militaires vont contribuer, sans nul doute également, à dissuader « ceux qui courent derrière les stocks à domiciles, sans se soucier, justement de son voisin ou proche », a-t-il conclu.
Brahim Oubellil

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