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SORTIE DE CRISE EN LIBYE : Des conditions favorables et des gestes de bonne volonté

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La mise en place d’une solution viable à la crise politique en Libye semble être mise sous les auspices de l’ONU.

Ainsi le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Faïez Serraj, a annoncé, être prêt à quitter ses fonctions avant fin octobre pour céder la place à un nouvel exécutif issu de pourparlers inter libyens. Un geste de bonne volonté pour la réussite de ces négociations. Après l’échec de l’offensive lancée en avril 2019, par Haftar contre la capitale Tripoli durant quatorze mois de combats meurtriers, et la défaite cinglante de ses troupes, soutenu par l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie, face aux forces pro-GNA, aidées militairement par la Turquie , le départ de Serraj est un geste évident de bonne volonté .D’autant que Haftar laisse entendre qu’il boycottera les pourparlers .Mais est-il réellement en mesure de peser sur l’agenda arrêté à Genève par l’ONU. Les commissions chargées de former un nouvel exécutif doivent « choisir un nouveau conseil présidentiel et nommer un nouveau chef de gouvernement qui prenne ses fonctions de manière pacifique », a indiqué M. Serraj, qui se félicite des « recommandations préliminaires et prometteuses » des rencontres de Montreux et de Bouznika annonçant une « nouvelle phase en vue de réunifier les institutions et préparer des élections ». Désigné à la tête du GNA en vertu d’un accord politique signé à Skhirat (Maroc) fin 2015 sous l’égide de l’ONU, M. Serraj n’avait pu s’installer dans la capitale, Tripoli, qu’en mars 2016 alors qu’une multitude de milices y faisaient la loi. Dans un climat politique et social « extrêmement polarisé », il a cherché à atteindre « le plus de consensus possible » entre les différentes parties, « mais les difficultés ont été insurmontables », a-t-il indiqué dans son allocution. Encore aujourd’hui, « certaines parties s’obstinent à parier sur la solution militaire pour servir leurs objectifs », a ajouté Serraj.

L’ONU salue la décision de Fayez Al-Serraj
Pour sa part l’ONU a salué la « décision courageuse » du chef du gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez al-Serraj, de démissionner d’ici la fin octobre. Stephanie Williams, représentante spéciale par intérim du secrétaire général des Nations unies en Libye, a estimé dans un communiqué que cette annonce « intervient à un tournant décisif dans la crise libyenne de longue date, au moment où il est clair que la situation n’est plus tenable », a-t-elle ajouté. « Il incombe désormais aux parties libyennes concernées d’assumer pleinement leurs responsabilités devant le peuple libyen, de prendre des décisions historiques et d’accepter des concessions mutuelles pour le bien de leur pays », poursuit le communiqué. Fayez al-Serraj avait souligné l’importance de la « phase préliminaire » pour une sortie de crise en Libye tel que prévu par les consultations de Montreux tenues du 7 au 9 septembre en Suisse, exprimant son  » soutien à tout dialogue politique qui déboucherait sur l’élection de nouveaux organes politiques susceptibles de mettre un terme à la division en Libye ». Dans la foulée de l’annonce de la démission de Serraj , le gouvernement installé à Benghazi a aussi annoncé sa démission après les violences ayant marqué les dernières manifestations dans la ville d’Al-Marj, dans l’est de la Libye. À ce sujet, la mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), a relevé que ces manifestations soulignent le besoin urgent de « lever le blocus pétrolier » et « de revenir au processus politique inclusif » afin de répondre aux aspirations du peuple libyen à un « gouvernement représentatif », à la paix et à la dignité. Le Conseil de sécurité a adopté la Résolution 2542 (2020) qui proroge d’un an, jusqu’au 15 septembre 2021, le mandat de la MANUL, en charge de la facilitation du processus de transition en Libye. Si la nouvelle résolution ne modifie par le cœur du mandat de la mission, elle s’écarte des priorisations des responsabilités énoncées par les textes précédents et indique que la Mission est désormais « chargée de mener des activités de médiation et des missions de bons offices, dans le strict respect du principe d’appropriation nationale ». La MANUL est également appelée à « appuyer l’instauration d’un cessez-le-feu, une fois convenu par les parties libyennes », et à « fournir le soutien approprié à son observation ». Le Conseil de sécurité lui demande en outre de coordonner et de dialoguer étroitement avec les acteurs internationaux et les pays voisins ainsi que les organisations régionales. On peut se montrer quelque peu optimiste face aux nouveaux développement de la situation en Libye à la veille d’un dialogue qui a de fortes chances d’aboutir a une solution globale de la crise libyenne. D’autant que les participants à la réunion de Montreux (Suisse) ont convenu de considérer la « phase préparatoire à une solution globale » annoncée à l’issue des travaux, comme un délai pour préparer les conditions appropriées pour la tenue des élections législatives et présidentielles dans un délai ne dépassant pas 18 mois, et sur la base d’une disposition constitutionnelle à convenir. Les consultations de Montreux, ont été organisées à la suite des deux déclarations distinctes de cessez-le-feu faites le 21 août par les camps rivaux libyens.
M. Bendib

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