Accueil ACTUALITÉ Sellal recadre l’article 51

Sellal recadre l’article 51

0

Dans un point de presse qu’il a animé, avant-hier, à l’issue de sa présentation, devant la commission parlementaire conjointe élargie, de l’avant-projet de révision constitutionnelle, le Premier ministre est revenu sur l’article 51. Et ce, pour mieux en recadrer les dispositions. S’inscrivant en faux, comme l’a fait, il y a quelques jours, Kamel Rezag Bara, conseiller du président de la République pour les questions de sécurité, dans une émission de la chaîne 3 de la Radio nationale, contre les interprétations qui lui ont été données par une large partie de l’opposition et une certaine presse, Abdelmalek Sellal a, en effet, péremptoirement déclaré que celui-ci ne vise « aucunement à exclure de la vie nationale nos frères installés à l’étranger ». Son seul objectif, a-t-il poursuivi, « est le renforcement, à un niveau supérieur, de la sécurité du pays, y compris dans le domaine sensible des Finances » ; un renforcement qui présuppose, a-t-il précisé, «une définition claire, du fait des critères exceptionnels exigés de ceux qui les exercent, des fonctions supérieures et sensibles » liées à ces deux aspects de la vie nationale. Ceci non sans annoncer que ces dernières le seront « très prochainement – certaines sources parlent du mois prochain – par voie législative ». Tout porte à croire que ces précisions ont été faites dans le clair souci de clore une polémique qui est en train d’enfler. Et, partant, qui risque, si elle venait à perdurer, de réduire quelque peu auprès de l’opinion publique la portée, voulue par les pouvoirs publics, des dispositions de la nouvelle Loi Fondamentale du pays en cours d’adoption. Une crainte d’autant plus justifiée que parmi les parties impliquées dans cette polémique figurent les deux principaux partis du pouvoir, le FLN et le RND, à savoir, dont les premiers responsables « se chamaillent » publiquement sur les dispositions de cet article ; la position du premier étant quasiment la même que celle que vient d’exposer et de défendre Abdelmalek Sellal.

Et à propos de convergence dans l’interprétation des dispositions de l’article 51, le Premier ministre s’est rangé sur celle qu’a faite le conseiller du président de la République à propos de la reconnaissance de facto du droit à la double nationalité (pour tout Algérien) que celui-ci introduit.
S’inscrivant, à l’évidence, dans le souci des pouvoirs publics d’assurer à la nouvelle Constitution la meilleure diffusion auprès de larges couches de la population et, partant, de contrecarrer les campagnes, de presse et autres, visant à réduire de son importance, il s’est attelé à une énumération presque exhaustive de toutes les avancées qu’elle consacre ; des avancées qui sont, a-t-il déclaré, « la claire traduction, sur le terrain, des engagements du président de la République (à bâtir) un État solide doté d’institutions fortes et représentatives de la volonté populaire».
Tout en rappelant que « la révision constitutionnelle constitue le couronnement des réformes politiques initiées par le Président », Abdelmalek Sellal n’en a pas moins déclaré qu’avec son adoption, « l’Algérie amorcera un tournant historique (qui la mettra) au rendez-vous avec une ère nouvelle et un renouveau républicain fort ». Et ce, a-t-il expliqué, de par « l’élargissement des droits et libertés du citoyen, l’ancrage de la démocratie pluraliste, le confortement des fondements de l’État de droit et la consolidation de l’indépendance de la justice » que la nouvelle Loi fondamentale consacre explicitement dans ses dispositions.
Et de citer, à titre d’exemples, les plus marquantes de ces dispositions. Telles, entre autres, la réaffirmation « des principes et valeurs, notamment les composantes de l’identité nationale que sont l’Islam, l’arabité et l’amazighité, à même de renforcer les liens unissant les Algériens à leur histoire et à leur culture » ; « du principe d’alternance démocratique au pouvoir au moyen d’élections libres et intègres (à même) de dynamiser la vie politique (nationale) et de favoriser l’émergence d’une culture de citoyenneté dans notre pays » ; et « du principe de la séparation des pouvoirs et du caractère républicain et démocratique de l’État algérien » ; et la constitutionnalisation « de la lutte contre les disparités sociales, les inégalités régionales en terme de développement, et la corruption» ; « de la promotion de la justice sociale » ; « de l’engagement de l’État à édifier une économie nationale forte et diversifiée » et « de l’association de la jeunesse au processus de construction nationale ».
Pour rappel, l’adoption – au vu de la majorité écrasante que détiennent, au Parlement, les partis qui ont appelé à voter dans ce sens, un scénario contraire est difficilement envisageable – de la nouvelle Constitution aura lieu demain, dimanche 6 février.
Mourad Bendris

Article précédentRecrutement d’enseignants de l’Éducation nationale : dans l’attente du feu vert de la Fonction publique
Article suivantLutte contre le cancer : l’immunothérapie, bientôt en Algérie