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Saïdi dissèque le revirement de discours au MSP : «Une volte-face et un retour à la réalité»

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Près d’un mois avant la tenue de son 7e congrès, le MSP peine à se reconstruire et se serrer les rangs.
Réunis dans une session extraordinaire du Conseil consultatif (Madjliss Echourra), les concertations entres belligérants retrouvent leur verve, alors que d’aucuns parlaient d’accrocs entre héritiers de feu Mahfoud Nahnah.

Abderrahmane Saïdi, figure de proue du MSP et ex-président du Conseil consultatif, invité hier au Forum du Courrier d’Algérie, était d’un verbe optimiste. Il considère que les rapports émis par les congressistes reflètent une prise de conscience des militants de la base qui rejettent, selon lui, le modèle prôné par Makri. «Il personnalise les idées et il qualifie d’ennemi tout membre qui apporte une opinion opposée à la sienne», qualifiera, l’hôte du Forum, le président du MSP, sans toutefois le nommer, au risque de comprendre qu’il s’attaque à l’homme et sans aborder les problèmes du parti. En d’autres termes, la crise au MSP dont la direction politique actuelle «porte le chapeau» a un nom : elle refuse d’entendre toute voix discordante. «Un éloignement du raisonnement politique», diagnostique Saïdi, qui considère le dernier discours du président Makri, de «recul sur ses positions de l’opposition». Il y a quelques jours en effet, Makri avait indiqué dans une conférence en marge d’une session de la commission des candidatures du parti, que la priorité pour le Mouvement «est un consensus national» et qu’il est près pour épouser toute initiative allant dans cette direction. Et si besoin est, aller jusqu’à renoncer aux élections présidentielles de 2019 et projeter sur l’après 2022.
Mais, ce revirement de discours ne veut pas dire que l’actuel président ne devrait pas présenter son bilan sur ces 5 ans de gestion des affaires du parti lors du prochain congrès, soutient Saïdi. Lors de l’ouverture de la session du Conseil consultatif, le refus d’une proposition de Makri sur les modalités de candidatures pour la présidence du parti et la possibilité de mener une campagne interne a fait polémique. Saïdi considère la proposition de Makri comme non conforme aux textes du parti, autrement «elle est tombée du ciel». Il explique : «Tout simplement, le règlement intérieur prévoit des conditions sur la présidence du parti, les modalités et aussi une commission de candidatures. Selon le règlement, la commission des candidatures doit être convoquée par le Conseil consultatif le jour de l’élection du président du parti par le congrès.
Donc, pourquoi convoquer la commission des candidatures un mois avant, si ce n’est de vouloir piétiner sur la loi», accuse Saïdi. Pour lui, enfreindre le règlement intérieur équivaut à enfreindre la loi organique sur les partis politiques, ce qui mènerait nécessairement à des problèmes juridiques, voire même encourir des poursuites judiciaires. Des raisons donc, somme toutes, qui font dire à Saïdi, que la proposition de Makri est «non conforme» aux statuts du MSP. Plus grave encore, Saïdi reproche à Makri de vouloir à travers «cette manœuvre», connaître l’identité des éventuels candidats avant le jour «J»». Dans la foulée, au risque de le juger ambitieux, Saïdi a souligné qu’il ne compte pas postuler à la présidence du parti. D’ailleurs, il refuse même de commenter les rumeurs qui évoquent l’ambition de bon nombre de membres influents au parti à cette échéance.
D’autre part, Saïdi refuse également de parler d’impasse au sein du parti du fait que la session du Conseil consultatif sera prolongée jusqu’au 6 et 7 mai prochains. Abordant le congrès, il dira qu’il s’agit d’une échéance «extraordinaire qui repose sur des procédures ordinaires». Ce qui est une nécessité imposée par la loi sur les partis après la fusion du MSP avec le FC de Menasra.
Au cours de ce rendez-vous, il sera surtout question d’analyser et de discuter de tous les rapports communaux et de wilayas élaborés pour la circonstance. «La commission a constaté que les rapports ne pourraient pas être près pour les 6 et 7 mai. On ne veut pas être sous pression de temps et surtout quand on prend en considération que le Conseil consultatif s’est élargi après la fusion avec le FC de plus de 500 membres », justifie Saïdi.
Hamid Mecheri

UN COMMENTAIRE SUR LA SORTIE DU PRÉSIDENT BOUTEFLIKA ?
«Une chose très positive pour le pays »
Interrogé sur la sortie du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, faite hier sur Alger, Abderrahmane saïdi, a donné son appréciation de l’événement et a tenté de déchiffrer la teneur politique. Ainsi, considère-t-il, lors du Forum du Courrier d’Algérie, que c’est une visite qui représente «une sortie à portée très positive sur le pays». « La sortie du Président à la rencontre du peuple est très positive. Sa visite à Alger est  en mesure d’évacuer la polémique et mettre un terme à certaines supputations et remueurs répandues par ci, par là. Une sortie que nous estimons être dans l’intérêt du peuple algérien et qui va dans le sens de faire taire certaines voix qui font dans la surenchère», a-t-il commenté.
Tous en portant des réserves sur les dernières déclarations du SG du FLN, Djamel Ould Abbès, Saïdi a souligné que «le Président restera le président de tout les Algériens sachant qu’il (le chef de l’Etat) ne s’est pas contonné dans un seul parti ». Revenant à la position de son parti, Saïdi défend l’idée selon laquelle, il n’est pas exclu d’intégrer l’Alliance présidentielle pour «serrer les rangs et servir et renforcer le Front national». Évoquant le camp adverse, Saïdi considère que parler de la plateforme de Mazafran ou d’une Assemblée constituante, tels que projets mis en avant par des partis de l’opposition et ceux d’obédience socialiste, «n’a plus de fondement car tous les partis ont accepté de participer aux élections législatives de mai et les locales de novembre 2017. Donc, puisqu’il y a des élections dans leurs dates prévues, pourquoi aller à une constituante ? », S’interroge Saïdi pour finir.
Hamid Mecheri

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