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Route transsaharienne : Élaboration d’un schéma d’aménagement

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La nécessité de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses hors hydrocarbures, pour engager des projets économiques innovants et rentables, semble pousser le gouvernement à chercher dans ses anciens tiroirs, en vue de trouver de projets à rénover. Et le projet de l’autoroute Transsaharienne, un réseau routier de quatre branches né dans les années 1960 et desservant, outre l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad, et le Nigeria, semble être une bonne trouvaille dans ce sens. À cet effet, cette infrastructure aux opportunités sous-estimées, fera prochainement l’objet d’une étude pour élaborer un schéma d’aménagement intégrant l’Algérie, le Mali et le Niger afin de valoriser cette route Transsaharienne sur le plan économique. C’est ce qu’a fait savoir, lors d’une conférence-débat, mardi à Alger, le secrétaire général du Comité de liaison de la route Transsaharienne (CLRT) Mohamed Ayadi. «Nous travaillons sur l’élaboration d’un schéma d’aménagement entre le nord du Mali et du Niger, et l’extrême sud de l’Algérie pour construire une microéconomie et définir ce que les trois pays peuvent échanger et élaborer une vision commune pour valoriser nos potentialités», a-t-il déclaré. Dans ce sens, le gouvernement a révélé ses ambitions de faire une jonction entre le futur Grand port du Centre, à Tipaza, celui de Djendjen, à Jijel, l’autoroute Est-Ouest et la Transsaharienne. Avec cette jonction, les délais de transport entre l’Algérie et le Mali devront prendre seulement de 7 à 10 jours avec des frais de transport ne dépassant pas les 5% de la valeur des marchandises, contre un délai de 2 mois avec des frais de transport représentant 40%, rappelle-t-on. En effet, face aux défis imposés par la globalisation et le commerce international et l’avancé technologique que connaissent les moyens de transports, cette autoroute panafricaine ne sera que bénéfique pour l’Algérie et le Continent, avec une capacité de connecter de large pans de l’Afrique subsaharienne avec la Méditerranée, en un temps record.
L’étude en question, selon les explications de Ayadi, est réalisée par les trois pays et qui couvre notamment les zones desservies par cette longe autoroute, Alger-Lagos, sur un linéaire global de 9 500 km. L’objectif visé par cette étude, selon Ayadi, est de valoriser cette infrastructure économiquement en la dotant d’un plan de réalisation de projets d’infrastructures et d’équipements capables de booster une forte dynamique économique sur le corridor de la Transsaharienne et dans les zones frontalières. Mais, pour arriver à cela, les pays concernés sont confrontés à des contraintes logistiques freinant l’achèvement des tronçons autoroutiers de la Transsaharienne pour le Mali et le Niger. À ce jour, ce projet n’est pas totalement achevé en raison de difficultés économiques et financières notamment dans les pays du Sahel. Le manque d’équipements publics pour ces deux pays sur leurs frontières avec l’Algérie, que se soit en écoles, unités industrielles, hôpitaux, note Ayadi, affecte la dynamique socioéconomique et la valorisation de la Transsaharienne, conçue pour favoriser les échanges et le développement économiques interafricains. Le responsable du Comité a relevé, dans ce sens, la nécessité pour les six pays de faire valoir l’utilité et la faisabilité de la route Transsaharienne dans la perspective d’obtenir des financements auprès des bailleurs de fonds internationaux. Parmi les institutions internationales ayant déjà accordé des financements pour les tronçons restants notamment au Niger, au Mali et au Tchad, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et le Fonds de l’Opep (Ofid), a-t-il rappelé. Jusqu’ici, le Tchad n’a réalisé que 180 km sur les 600 km prévus sur son territoire, alors qu’au Mali 1 200 km de route sont déjà achevés tandis que 700 km restent à réaliser, selon les données du CLRT. Par contre, l’Algérie, souligne l’interlocuteur, a quasiment terminé la réalisation de son tronçon de 1 400 km, et il ne reste qu’environ 200 km sur l’axe Tamanrasset-frontières maliennes.
L’Algérie a contribué au financement et à la réalisation d’une section nigérienne de 230 km. Pour sa part, le Nigeria a réalisé la moitié de sa section (1 130 km), alors que la Tunisie a achevé la sienne (138 km). Par ailleurs, Ayadi a déploré la faible présence des entreprises algériennes à la réalisation de ce projet panafricain, appelant à définir une meilleure politique encourageant la présence des entreprises algériennes en Afrique. Pour rappel, le CLRT est un organisme, dont le rôle est d’assurer la coordination entre les six pays membres, à savoir l’Algérie, le Mali, la Tunisie, le Niger, le Tchad et le Nigeria, pour suivre l’état d’avancement, ainsi que les contraintes du projet. Ses membres se réunissent tous les six mois pour évaluer ce projet.
Hamid Mecheri

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