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Réunion de la Grande commission mixte algéro-tunisienne : Signature de plusieurs contrats de partenariat

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Jamais les relations entre l’Algérie et la Tunisie n’ont connu, auparavant, un tel engagement immédiat, comme celui que viennent d’entériner les deux parties, jeudi dernier, au courant de la tenue, à Tunis, de la 21e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne. Une sorte de réhabilitation d’une coopération qui retrouve, ainsi, son cours naturel. Cette rencontre s’est soldée par la signature de pas moins de huit accords touchant à tous les domaines, ou presque.

En effet, l’Algérie et la Tunisie partagent un destin commun pour que leurs relations bilatérales puissent être rehaussées à un niveau plus affermi. En la matière, il semblerait que les deux gouvernements prennent conscience de cette réalité, d’où leur engagement à passer à une vitesse supérieure pour rattraper un retard accusé de plusieurs années. Cette rencontre de haut niveau a été coprésidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue tunisien, chef du gouvernement, Youssef Chahed. Durant son séjour, Abdelmalek Sellal était accompagné d’une délégation forte de cinq ministres. Abdelkader Messahel des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, de Boureddine Bedoui de l’Intérieur, de Noureddine Bouterfa de l’Énergie, d’Abdelmadjid Tebboune de l’Habitat et intérimaire du Commerce, ainsi que d’Abdesselam Chelghoum de l’Agriculture. Une présence qui dénote des nombreux dossiers programmés à l’ordre du jour de cette rencontre, pour le moins, décisive et déterminante pour l’avenir de la coopération bilatérale entre les deux pays. Sellal et son staff ont également été reçus en audience par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, lequel était destinataire d’un «message de fraternité» adressé par le chef d’État, Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, comme attendu, le dossier sécuritaire s’est taillé la part du lion des discussions engagées entre les deux gouvernements. D’ailleurs, cette question lancinante est classée prioritaire de par la situation prévalant dans la sous-région et laquelle porte les germes d’une menace réelle pour les deux pays, à l’instar de tous les voisins immédiats. Preuve en est que les deux hauts responsables ont échangé leurs avis sur les récents développements de la situation sécuritaire et les événements saillants ayant marqué, aussi bien la scène internationale que l’état des lieux au niveau de la sous-région, notamment la Libye qui continue à être la proie à une crise politico-sécuritaire aiguë. C’est le cas de le dire, puisque la consolidation des relations sur d’autres volets est tributaire de la paix et de la stabilité des deux parties. Autrement dit, en plus des efforts menés au niveau interne, la Tunisie et l’Algérie ont discuté des voies et moyens possibles qui pourraient constituer une interface d’échange commune en matière de la sécurité et de la paix dans la région. Jusqu’alors, le dossier sécuritaire entre les deux partenaires stratégiques reposait essentiellement sur le partage de l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. À ce titre, l’Algérie n’a pas hésité à voler au secours de son voisin de l’Est pour apporter son aide logistique et en matière d’échange du renseignement sécuritaire à même de l’accompagner dans son combat contre les attaques terroristes. Cela dit, et à travers cette coopération, les deux pays entendent aller vers un accord solide et durable. Dans son allocution d’ouverture présentée lors cette rencontre, Sellal n’a pas manqué de souligner, à ce titre, l’importance de la «coopération existante entre les appareils de sécurité des deux pays». Néanmoins, celle-ci s’avère insuffisante, pour ainsi dire, dès lors que la menace terroriste et ses confluences vont crescendo, surtout au niveau de la bande frontalière du sud du pays et celle que partagent l’Algérie et la Tunisie. En effet, le grave bouleversement de la sécurité en Libye qui est caractérisé par une activité terroriste intense, menée par la tristement célèbre organisation de l’État islamique (Daech), recommande aux deux pays de conjuguer leurs efforts à même d’épargner cette menace qui déborde sur les frontières. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’impact de la situation dans ce pays représente une menace potentielle sur la sécurité de l’Algérie et de la Tunisie. D’autre part, et au-delà du concours des deux partenaires, Sellal a rappelé la position immuable de l’Algérie concernant le règlement de la crise libyenne au moyen de la seule solution «politique et pacifique». En ce sens, et actualité oblige, il est revenu sur l’initiative prônée par la Troïka, «Algérie-Tunisie-Égypte» et laquelle appelant toutes les parties en conflit en Libye au dialogue et la renonciation pour dépasser leurs différends. Le tout, selon les solutions préconisées dans le cadre des démarches menées sous l’égide des Nations unies (ONU). Néanmoins, le Premier ministre a mis en garde la communauté internationale en indiquant que l’ONU «doit assumer ses responsabilités dans la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité pour la sauvegarde de l’unité, la souveraineté et la stabilité de la Libye loin de toute ingérence étrangère». Revenant à l’objet de la rencontre, le responsable du gouvernement national a réitéré la «volonté de l’Algérie» quant à la consolidation des relations jugées avant tout «fraternelles» dans la mesure où les deux peuples partagent une histoire, une identité et une culture communes. Il s’agit de tirer ces relations vers le haut à même de réaliser les aspirations et les attentes des citoyens des deux pays, a laissé entendre Sellal. À l’issue des travaux de cette rencontre, un accord de sécurité a été signé entre Noureddine Bedoui et son homologue tunisien, Hédi Majdoub.

Pour plus d’échanges commerciaux, en dehors des hydrocarbures
Lors de la 21e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, il n’y a pas que le dossier sécuritaire qui fut abordé. Même si, la paix et la sécurité restent un facteur déterminant dans le développement multiforme des deux pays. Jusque-là, les relations économiques entre les deux voisins se limitent aux accords dans le domaine des hydrocarbures, les échanges commerciaux et le tourisme. Des relations que les deux gouvernements veulent pousser vers le haut à même de dépasser une crise financière qui touche les deux pays. Ainsi, pas moins de sept autres accords ont été entérinés à la faveur de cette coopération qui semble faire désormais peau neuve, après des années de léthargie. En tout cas, l’Algérie a tout à gagner avec la Tunisie et vice versa qu’elle le pourrait avec d’autres pays, moins accessibles en matière d’échanges commerciaux, à l’instar de ceux de l’Europe. Une proximité géographique, des rapprochements historiques, culturels et sociaux, le voisin de l’Est représente un partenaire naturel pour l’Algérie, en effet. Après le sécuritaire, donc, le deuxième accord signé porte sur le contrôle de la qualité des marchandises échangées entre opérateurs commerciaux des deux parties. L’objectif étant de protéger la vie et la santé des consommateurs algériens et tunisiens. Aussi, il s’agira de garantir un produit fabriqué en respect total des normes et des standards en cours. Sur un autre volet, les deux parties, représentées côté algérien par Abdelakder Messahel, et de l’autre par Sabri Bachtobji, ministre d’État auprès du MAE tunisien, ont signé un mémorandum d’entente concernant la création d’une commission culturelle mixte. Aussi, les deux responsables ont entériné un autre document portant programme exécutif de l’accord de coopération dans le domaine de l’emploi, de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées pour les années 2017 et 2018. Toujours pour la même échéance, deux autres accords portant plans d’action dans le domaine de la jeunesse et des sports, ainsi que des affaires religieuses ont été signés. Enfin, les deux gouvernements ont discuté de la question de la délimitation de la frontière maritime partagée entre l’Algérie et la Tunisie dans le bassin méditerranéen. L’accord signé porte sur la recherche des instruments de ratification y afférents. Par ailleurs, au cours de cette visite, Sellal a été reçu par le président de l’Assemblée tunisienne des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur. Cette audience à laquelle ont pris part les membres de la délégation ministérielle nationale s’est déroulée au Palais du Bardo, siège du Parlement tunisien. Les pourparlers entre les deux responsables ont porté sur les expériences parlementaires des deux pays.
Farid Guellil

Sellal rassure sur l’état de santé de Bouteflika
Pour faire taire les spéculations qui vont bon train autour de l’état de santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal a tenu une réplique laconique, depuis la Tunisie où il se trouvait jeudi dernier, à l’adresse d’un journaliste qui l’a interrogé à ce sujet. En effet, le chef de l’Exécutif national a indiqué, en marge des travaux de la 21e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne, que Abdelaziz Bouteflika «se porte bien». «Le président de la République se porte bien et vous transmet ses salutations», a répondu Sellal à la question d’un journaliste. En effet, la polémique a enflé à ce sujet depuis l’annulation de la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel, en Algérie, le 20 février dernier, en raison d’une «bronchite aiguë» du chef de l’État.
F. G.

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