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Rassuré par une attaque des plus prolifiques : Rajevac face aux sérieux soucis de défense de l’EN

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Pour beaucoup parmi ceux qui ont suivi le show des Verts, dimanche soir à Blida, agrémenté de six réalisations (ils auraient réalisé le double que personne n’aurait crié au scandale), c’est à un match des plus sérieux auquel a été convié le public de Tchaker, venu suivre son E.N dans sa version Serbe, le nouveau sélectionneur, Milovan Rajevac, dont c’étaient à l’occasion, les grands débuts.
Sérieux, est donc le maître mot-qui ressort au terme d’une confrontation déséquilibrée et sur laquelle planent déjà les ombres du duo de concurrents que sont les grosses cylindrées du continent nommées Cameroun et Nigeria dans la perspectives des dures batailles menant en Russie, dans un peu moins de deux années maintenant. Un groupe des plus relevés où il faudra montrer nettement mieux que cette prestation certes bonne à prendre car elle fait du bien au mental, mais qui n’aura pas livré tellement d’enseignements, les analystes s’arrêtant sur le résultat et les assurances (au plan strictement offensif) qui en ressortent, nos joueurs, malgré un certain manque de motivation induit tant pas le calibre de l’adversaire (un Lesotho en apprentissage du haut niveau africain et aux carences criardes qui n’aura, comme on l’attendait, pas pesé lourd devant l’artillerie menée par les Boudebbouz, Soudani, Mahrez et autres Slimani à la pointe de l’attaque et qui regrettait d’être resté muet pour une fois) que par le «bouclage » prématuré des éliminatoires de la CAN dans un groupe sans gros suspense, les Fennecs, n’ayant plus de soucis à ce niveau, ayant très tôt validé leur ticket pour le Gabon.
Un match donc où le seul intérêt se focalisait sur les enseignements à tirer par le nouveau driver, dont l’urgence absolue est d’imprimer sa griffe à une sélection algérienne qui doit rassurer, par cette victoire fleuve de six contre zéro, ses fans avant d’aborder le prochain Mondial sous la forme de matches couperet contre deux des plus grands sigles du jeu à onze continental, nous avons nommé le Cameroun et le Nigeria.
La page du Lesotho est donc tournée mais sur un sentiment bizarre. L’impression (coach Rajevac le suggérait avec une certaine gêne dans ses propos d’après-match) que la rencontre, pliée en moins d’une mi-temps, n’aura servi à rien. Et on ne peut que le croire lorsqu’il déclare, entre autres, que «ce n’est pas évident de déceler des choses négatives dans un match remporté par 6-0.» Prié de décortiquer la sortie de ses joueurs, il se contentera de contourner la question en recensant «beaucoup plus des choses positives que négatives » lors d’un match où il ne fallait attendre grand-chose, sinon la main-mise totale de ses protégés sur des débats sur mesure où ils joueront, plus de 90 mn durant, à une sorte d’attaque contre défense. Il «félicitera» néanmoins ses joueurs à l’issue de cette performance», se permettant toutefois de « reconnaître que beaucoup de travail nous attend encore», allusion sûrement à ce compartiment défensif à l’origine de bien des questionnements. Pas encore réglé car, et les deux sélectionneurs (Halilhodzic puis Gourcuff, et bien avant eux, Saâdane, ndlr) qui ont présidé aux destinées techniques ont manqué de solutions derrière, les défenseurs (notamment dans l’axe), et ce qui empêche en grande partie le « Club Algérie» à asseoir une vraie domination sur le reste de l’Afrique en dépit de la reconnaissance unanime des spécialistes à s’accorder la très bonne qualité de l’effectif et ses capacités intrinsèques à s’imposer en incontestable N°1 (sur le terrain et pas au classement Fifa quand bien même ce dernier en dessine les contours et sert lors des tirages au sort) et d’offrir enfin le prestigieux trophée à ses fans. C’est, à peu près, dans le même sens qu’aborde Nabil Bentaleb, que le public de Tchaker a accueilli comme il se doit, lui qui avait à cœur de revenir au premier plan après les déboires connus avec son entraîneur du côté de la Première League anglaise et son club de Tottenham. Plus tranquille et lucide que jamais, celui qui est allé redécoller sa carrière en Bundesliga (Allemagne, Schalke 04)a trouvé les mots justes pour s’arrêter sur la large victoire décrochée qui « montre, selon lui, et si besoin est, que l’équipe d’Algérie est et reste une grosse pointure.» En plus d’être un grand joueur en devenir, l’ex-Spur, s’il ne « crache » pas sur « ce score à prendre une source de motivation et de fierté pour toute l’équipe », avertit, avec cette lucidité qui l’a toujours caractérisé et qui fait de lui un des pions indispensables au milieu de terrain où il fournit, grâce sa très bonne lecture du jeu et à son abattage et sa technicité, que «l’heure n’est pas et ne doit pas être à l’autosatisfaction, car les prochaines sorties internationales s’annoncent des plus compliquées.» La raison ? D’une simplicité déconcertante : « Le Lesotho n’est pas du même niveau ou du même calibre que le Cameroun.» Autant donc se préparer dès maintenant, et Rajevac qui sait ce qui l’attend pour mener à bien les différents chantiers (à commencer par cet axe défensif déconcertant de fébrilité) a dû, on s’en doute, tirer ses propres réflexions. A lui de nous rassurer avant les échéances d’un mois d’octobre des plus chauds. D’ici les très problématiques (ça s’annonce dur mais jouable) retrouvailles algéro-camerounaises du 09 octobre, le staff technique aura-t-il l’opportunité de procéder aux réglages d’usage en défense et se présenter ainsi dans les meilleures dispositions pour un test presque déjà décisif ? En l’absence de dates Fifa, entretemps, on peut croire que cela reste impossible, mais il possède les arguments et les attaquants nécessaires pour obliger l’adversaire, qui viendra pour défendre, de le confiner le plus longtemps dans sa partie de terrain (la meilleure défense reste, pour les puristes, l’attaque et nos différents baroudeurs savent y faire et sont loin d’être des manchots devant les buts) et se mettre d’entrée à l’abri et se donner le temps de rectifier le tir dans un domaine où, les supporters en sont conscients, on reste loin de la sérénité propre aux grandes formations. Avec le bilan réalisé depuis le début des éliminatoires africaines pour l’édition 2017 du tournoi inter-nations, Ghoulam and Co ont toute la latitude pour s’offrir les plus bels des exploits. En scorant à 25 reprises en six sorties, l’attaque algérienne (la plus prolifique) a plus que fière allure et prévient, et de quelle manière, ses futurs adversaires. Avec la meilleure différence de buts (+20, ce qui revient à dire que sa défense n’en a encaissé que 5) elle a de quoi croire en ses chances. En sa bonne étoile portée par des renards des surfaces nés, avec un certain Soudani qui vient de s’offrir le titre de meilleur buteur des «qualifs», lui qui a fait mouche à sept reprises . Et quand on possède un Slimani, Mahrez, Brahimi, Feghouli etc…on n’a évidemment peur de rien ni de personne. C’est en tout cas, notre intime conviction, à charge pour Rajevac, mis sur de bons rails par la grande réussite actuelle de ses attaquants, de bien investir sur ce plan non sans perdre de vue la vérité qui veut que pour construire sur du solide, il faut savoir bien serrer les vis derrière sans toucher aux valeurs d’un groupe porté résolument sur la réussite offensive. Un savant dosage en mesure de permettre (enfin ?) à l’Algérie de retrouver les chemins menant au toit du continent. Depuis que le peuple attend…Aussi sûrement que Rajevac et son staff sont conscients des défis qui les attendent.
Par Azouaou Aghilès

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