Accueil Culture+ « Qamar-Ezzaman et la princesse Boudour » : Un récital lyrique présenté à Alger

« Qamar-Ezzaman et la princesse Boudour » : Un récital lyrique présenté à Alger

0

« Qamar-Ezzaman et la princesse Boudour », un récital de chants lyriques et piano, alternés de narrations d’extraits de contes, a été présenté, mercredi soir à Alger, par la soprane Amel Brahim-Djelloul et le conteur Jihad Darwiche, devant un public recueilli.

Une quinzaine d’œuvres de la musique classique universelle a retenti, une heure et demie durant, à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, illustrant avec douceur le conte merveilleux « Qamar Ezzaman et la princesse Boudour », extrait du recueil des « Mille et une nuits ». Savamment narré par le Libanais Jihad Darwiche et brillamment illustré par la voix lyrique d’Amel Brahim Djelloul soutenue par le pianiste Nicolas Jouve, le conte restitue l’histoire d’un amour exceptionnel entre deux êtres identiques et complémentaires, « Qamar Ezzaman », prince du pays où le soleil se couche et « Boudour », princesse de Chine, où le soleil se lève. Épris l’un de l’autre, les deux héritiers des trônes vont se rencontrer contre vents et marées, s’unir, puis se perdre, pour se retrouver à nouveau dans un conte fantastique, à rebondissements où le voyage et l’hospitalité portent le récit et permettent le lien entre l’Orient et l’Occident. Les compositeurs Henri Duparc (1848-1933), Francisco Salvador Daniel (1830-1871), George Hüe (1858-1948), David Félicien (1810- 1876) et Camille Saint-Saëns (1835-1921 à Alger), ont été savamment repris par la soprane Amel Brahim-Djelloul, à la voix puissante et limpide. Entonnant, « L’invitation au voyage », « Chebbou-Chebban », « Le Ramier », « Yamina », « Klaa Beni-Abbes », « Le Bédouin », « L’ange des déserts », « Zohra » et les extraits de « Croquis d’Orient : Berceuse triste, La fille du roi de Chine et Sur l’eau » et « Mélodies persanes +La solitaire, La splendeur vide et La brise », la cantatrice a embarqué l’assistance dans un voyage imaginaire aux évènements fantastiques. Chantant, dans des tonalités andalouses, hispaniques, kabyles et orientales, l’amour, la mélancolie, le voyage, la romance, la tristesse et l’innocence, la chanteuse, au bien être apparent a interprété les différentes pièces de son programme avec un plaisir et une joie perceptibles. Dans une scénographie aux atmosphères feutrées et après chaque narration exécutée par Jihad Darwiche avec une voix chaude aux intonations apaisantes, Amel Brahim-Djelloul intervenait avec des pièces illustrant l’épisode rendu, ornant, le silence religieux qui régnait dans la salle. S’appuyant sur le soutien du pianiste Nicolas Jouve au jeu en sourdine bien maîtrisé qui laissait s’échapper de belles lignes mélodiques aux sonorités furtives, la cantatrice a permis le voyage, dans une belle randonnée onirique, faisant montre de toute sa tessiture vocale dans une parfaite aisance d’interprétation. Le public nombreux de l’Opéra d’Alger s’est volontiers laissé emporter dans les méandres du génie créatif des grands compositeurs et la virtuosité des interprètes, savourant chaque instant du récital dans la délectation. Née à Alger en 1975, Amel Brahim-Djelloul a commencé son apprentissage musical par l’étude du violon avant de se consacrer au chant à Alger. Partie à Paris pour se perfectionner, elle entre d’abord à l’École nationale de musique de Montreuil, puis au Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris où elle obtiendra son diplôme en 2003. Reconnue et appréciée par ses maîtres, elle s’illustre en 2014 et en 2015 en France et à l’étranger en interprétant notamment « Jonathas » dans  » David et Jonathas » et avec ses talents lyriques, elle chante » Zaïs de Rameau » à Versailles, au Concertgebouw d’Amsterdam et au Théâter an der Wien. En mai 2001, elle se produit à Alger lors d’un hommage à Francisco Salvador-Daniel, compositeur qui a très tôt observé les analogies entre la musique andalouse et la chant grégorien, avant de donner plusieurs autres récitals à Alger, lors de différentes occasions. Le récital pour voix, piano et narration « Qamar Ezzaman et la princesse Boudour » est organisé par l’Institut français d’Alger, dans le cadre du programme « La nuit des idées », proposé par des instituts culturels européens d’Alger, où des expositions, projections de films, rencontres thématiques et récitals musicaux sont prévus jusqu’au 27 janvier à Alger.

Article précédentBouira : Les habitants d’Oued Rekham réclament l’amélioration de leur cadre de vie
Article suivantÉlections présidentielles françaises : Le candidat Fillon dans la tourmente