Accueil ACTUALITÉ Projet d’amendement de la loi sur l’investissement : le patronat boulimique

Projet d’amendement de la loi sur l’investissement : le patronat boulimique

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Les décisions prises en faveur du patronat lors de la dernière tripartite ont servi de véritables «catapultes» pour les chefs d’entreprises algériens.

Faisant, vraisemblablement, de l’expression disant que l’appétit vient en mangeant un principe, ces derniers suggèrent de lever toutes les contraintes auxquelles ils font face à travers l’application du principe de la «liberté d’investissement» dans la loi sur l’investissement qui fera, dit-on, l’objet d’un amendement à l’automne prochain.
C’est en effet ce qui ressort des propos recueillis par l’APS auprès de plusieurs organisations patronales lesquelles évoquent, surtout, l’accès au foncier industriel et la participation étrangère dans les capitaux de projets implantés en Algérie. Outre l’application de la législation déjà existante dans ce qu’elle a de positif, le patronat demande aussi l’octroi de plus de facilités et d’avantages à l’investissement national tout en tirant profit du partenariat étranger capable, d’assurer à la partie algérienne un transfert technologique et du savoir-faire. Dans cette optique, Réda Hamiani, le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), estime que le plus important dans le cadre de la future loi sur l’investissement est de garantir la liberté de l’investissement, tel que prévu par la Constitution dans son article 37. «Nous sommes très satisfaits de l’annonce faite par le gouvernement concernant l’amendement de la loi sur l’investissement mais nous souhaitons que ce nouveau texte consacre totalement la liberté d’investissement», a-t-il indiqué. Le premier responsable du FCE se réjouit également de la décision des autorités de transformer l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) en un «pôle spécialisé» capable d’orienter, d’accompagner et de conseiller les investisseurs. Pour ce qui est de la règle 51/49 régissant l’investissement étranger en Algérie, qui a fait couler autant d’encre que de salive, Hamiani pense que celle-ci bloquait les petites et moyennes entreprises (PME) étrangères, et propose ainsi de la limiter aux secteurs stratégiques, comme les hydrocarbures. «La règle ne doit pas concerner tous les secteurs, comme le textile qui est créateur de richesse et d’emploi», a-t-il insisté, en ajoutant que la règle 51/49 «mériterait d’être revue à la faveur d’une réalité économique plus adaptée parce qu’un investisseur, s’il ne trouve pas un environnement favorable (en Algérie), ira le chercher ailleurs». Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi pense qu’une révision de la loi relative à l’investissement passe par la mise en place d’une stratégie «claire et précise» au profit du secteur industriel.
La promotion de l’investissement «ne repose pas uniquement sur la levée des contraintes mais aussi sur une vision très claire de la stratégie de l’investissement», a-t-il dit, plaidant aussi pour plus de liberté dans l’acte d’investir. «Nous avons les moyens de développer l’industrie et stimuler l’investissement, mais le problème est que nous n’avons pas de vision claire sur ce secteur», a souligné le président de la CGEA qui regrette l’application insuffisante des textes de loi relatifs à l’investissement qui existent déjà. Abondant dans le même sens, Boualem M’rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (Cap), préconise des stratégies sectorielles de développement de l’investissement, et ce, en incitant les opérateurs à investir là où il y a un besoin d’investissement. Pour mettre fin à la pression sur le foncier industriel, M’rakech se dit pour la mise en place d’une cartographie nationale appropriée du foncier industriel, expliquant que le lieu d’implantation d’un projet devrait être désigné en fonction de la nature de l’investissement. S’agissant de la relation banque/entreprise, il souligne la nécessité d’assainir les rapports entre les deux parties, afin de «faciliter l’accès au financement» pour les investisseurs. À ce propos, le même orateur a appelé à l’installation d’une commission d’arbitrage qui se penchera sur la faisabilité et la solvabilité de projets d’investissement demandeurs de crédits bancaires.
S. Dadi

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