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PRÉVENTION ET GESTION DES RISQUES MAJEURS : La conférence nationale sort avec 133 recommandations

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Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Kamel Beldjoud, a instruit la délégation nationale des risques majeurs de former un groupe de travail intersectoriel composés d’experts pour appliquer les 133 recommandations de la conférence nationale sur la stratégie de prévention et de gestion des risques majeurs, tout en mettant en place une feuille de route claire et précise incluant des mesures à court, moyen et long termes.

Dans son allocution hier à la clôture des travaux de la conférence nationale sur la stratégie de prévention et de gestion des risques majeurs, tenue au CIC sous le thème « vers une approche participative et inclusive », Beldjoud a insisté sur l’impératif d’appliquer les recommandations de la rencontre sur le terrain en formant un groupe d’experts qui veille sur ça et qui est chargé d’élaborer une politique ou une feuille de route comportant des mesures qui renforceront la base juridique et institutionnelle en fixant en même temps les responsabilités. Également le ministre a souligné dans la même occasion la nécessité d’associer « les acteurs de la société civile dans la cristallisation de ces recommandations qui seront soumises au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour prendre les décisions juridiques, financières, et administratives afin de l’appliquer comme il le faut ». Pour rappel samedi soir, Kamel Beldjoud a appelé les participants aux quatre ateliers de la conférence à « soumettre des recommandations concrètes » dans l’objectif de les mettre en œuvre à court, moyen et long terme » Relevant l’impératif de « ne pas se contenter aux statistiques, mais, plutôt, de mettre en place des plans efficaces pour l’élimination des causes des risques majeurs et des catastrophes, y compris les accidents de la circulation ».

10% des Algériens se sont assurés contre les catastrophes
Selon le Dr Abdelhamid Afra, délégué national aux risques majeurs seulement 10% des Algériens se sont assurés contre les catastrophes, notant que le moment est venu pour adopter la prévision et la prévention face aux risques majeurs. Intervenant hier sur les ondes de la radio nationale chaîne 1, Abdelhamid Afra a expliqué que la conférence nationale qui a eu lieu samedi vise à développer une stratégie nationale de prévention et de gestion des risques, ajoutant que « les discussions les plus importantes de la première journée ont porté sur la manière dont la stratégie s’adapte avec les nouvelles données et remédier aux carences, en particulier dans l’ancien cadre juridique ». Il a souligné que lors des travaux des ateliers « nous avons adopté les quatre étapes de la gestion des risques, qui sont liées à la prévention, à la prédiction, à l’intervention, au rétablissement ou au retour à la normale ». D’autre part, Afra a déclaré que « la culture algérienne de l’assurance contre les catastrophes est absente même si la loi de 2003 oblige les citoyens à assurer, notant que le pourcentage d’assurés ne dépasse pas 10 %, et que la plupart d’entre eux sont réservés aux transactions commerciales ».

L’anticipation pourrait économiser beaucoup au trésor
En outre et dans son intervention samedi lors de la conférence sur la stratégie de prévention et de gestion des risques majeurs, Dr Abdelhamid Afra a déclaré que « dans le passé la prévision contre les risques majeurs avait été abandonnée face aux dangers, et que seule la phase d’intervention était invoquée », ajoutant que « cette étape coûte annuellement au Trésor environ 34 milliards de dinars, bien que quatre milliards de dinars complets auraient pu être économisés si le les risques avaient été anticipés grâce à la mise en œuvre de la phase de prévision ». Il a ajouté, dans le même contexte, que les trois risques majeurs auxquels le pays est confronté sont les inondations, les tremblements de terre et les incendies de forêt, qui, en plus des milliers de morts et de blessés, entraînent de lourdes pertes économiques. Le responsable a indiqué que ce budget sera bien moindre si l’État prend sur lui 50 % du coût de l’assurance destiné à 6 millions de familles, considérant que « la moitié des dépenses sera économisée dans ce cas parce que les 50 % restants seront couverts par les compagnies d’assurances ». L’intervenant a considéré que «le citoyen est un partenaire important dans la mise en œuvre de la nouvelle stratégie, tout en assurant la mise en œuvre des lois et une politique de dissuasion contre les contrevenants ». Par ailleurs et dans le cadre de l’évaluation des pertes, Afra a souligné les dangers des incendies de forêt, en déclarant: « Nous enregistrons annuellement plus de 2,5 milliards de dinars de pertes et environ 35 000 hectares sont brûlés ». À cet égard, il a déclaré que « l’indemnisation des victimes s’est élevée à 800 millions de dinars en 2020 ». Pour l’administrateur, les pertes causées par les incendies de forêt peuvent être minimisées en mettant en place des moyens appropriés en recourant aux compétences locales pour économiser les coûts de prévention. À titre de clarification, Afra a mentionné que le coût d’acquisition d’un avion sans pilote pour alerter et surveiller les incendies de forêt est estimé à 70 millions de dinars, alors que le coût de sa production au niveau local ne dépasse pas 10 millions de dinars, ce qui appelle, pour lui, pour encourager l’innovation et la recherche dans ce domaine.

La participation efficace de l’ANP
De son côté, la générale Rezig Samia a indiqué, lors de son intervention à la même occasion, que la démarche stratégique du ministère de la Défense nationale (MDN) en matière de gestion des risques majeurs et des catastrophes repose sur un système mis en place à l’effet de prévenir contre ces risques et de prendre en charge la gestion « efficace » des catastrophes, à travers des mesures réglementaires et techniques. Elle a relevé que le ministère participait « efficacement » aux projets de prévention, à travers les opérations de lutte antiacridienne, les campagnes de reboisement et la relance du projet du barrage vert, ainsi que « la protection du littoral, l’examen et l’enrichissement des textes juridiques et réglementaires liés aux domaines des risques majeurs ». Pour Rezig, la gestion des catastrophes constitue « l’aspect important » de la stratégie du MDN en la matière, à travers la mise en place « des mesures effectives », ajoutant à ce propos, que « le MDN participe, de façon efficace, aux opérations de gestion des catastrophes selon des mesures juridiques, réglementaires, opérationnelles et techniques ». Affirmant que le «retour à la vie normale et la reconstruction » après les catastrophes, sont «  une étape très sensible qui exige du temps et la conjugaison des efforts de tous les acteurs ». Partant, «  le ministère de la Défense nationale met ses moyens techniques et matériels en vue de contribuer aux projets qui visent à effacer les séquelles des catastrophes », a-t-elle ajouté. La générale Rezig a affirmé, en dernier, que «  la démarche stratégique du MDN s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale en matière de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes, ce qui permet de se diriger de manière continue vers le développement de son système à travers les expertises et l’évaluation continue des opérations d’intervention, dans le but de les améliorer et de les développer à tous les niveaux ».
Sarah Oubraham

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