Accueil MONDE Présidentielle américaine : huit candidats, une seule rengaine

Présidentielle américaine : huit candidats, une seule rengaine

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Le 4e débat entre les candidats républicains avait lieu mardi soir. Un exercice dont ne sont sortis qu’une désespérante uniformité et de très rares éclats. Quatrième débat, huit candidats, zéro gagnant. Et un perdant assuré, le téléspectateur ! Après deux nouvelles heures de questions-réponses mardi soir, on n’a pas vraiment avancé. Il n’y a toujours pas un républicain qui se détache du lot. C’est même l’inverse, car Jeb Bush – que l’on disait moribond – a repris un peu du poil de la bête, tout comme John Kasich, le gouverneur de l’Ohio. Quant aux deux candidats en tête des sondages, ils n’ont pas particulièrement brillé, mais comme leur popularité ne semble pas dépendre de leur talent oratoire, cela ne devrait pas trop les desservir. Donald Trump, toujours grande gueule, en a profité pour insulter ses petits camarades, et Ben Carson, le neurochirurgien noir, s’est montré aussi soporifique que d’habitude, débitant des propos souvent incohérents les yeux à moitié fermés.

Signe révélateur : les huit prétendants à l’investiture étaient non seulement habillés presque tous pareils, costume sombre-cravate rouge, mais il était également bien difficile de distinguer leurs différences d’opinions. Ils ont passé leur temps à décrire une Amérique au fond du gouffre, ruinée, affaiblie, humiliée… « Pendant les deux heures de ce débat, 5 personnes sont mortes d’overdose, 100 millions de dollars se sont ajoutés à la dette nationale, 200 bébés ont été tués par les avorteurs et 2 vétérans se sont suicidés par désespoir », a résumé gaiement Ben Carson. Mazette !
Ils ont ensuite déblatéré contre une liste d’ennemis aussi épaisse que l’annuaire du téléphone. Vladimir Poutine, le « cartel » de Washington, la Chine, Barack Obama, et, surtout, leur grande bête noire, Hillary Clinton. Il n’y a qu’Israël qui a trouvé grâce à leurs yeux.

Tous contre Washington
Quant à leurs programmes économiques, non seulement ils sont très similaires, mais en plus ils manquent singulièrement d’idées novatrices pour créer des emplois ou réduire le déficit. À la façon d’un chœur antique, ils ont scandé qu’il fallait baisser les impôts, équilibrer le budget (sans dire comment ils allaient combler le déficit). « Allez voir sur mon site Internet, c’est tout expliqué », assure Ted Cruz, le sénateur du Texas. Ils sont à peu près tous contre l’augmentation du salaire minimum, en faveur de l’élimination d’Obamacare, de la suppression de toutes les réglementations, de la réduction de la taille de l’État (qu’« il devienne si petit qu’on pourra à peine le voir », dit très sérieusement le sénateur libertarien Rand Paul) et de la réforme du Code des impôts.
« Washington est fondamentalement corrompu Il y a plus de mots dans le Code des impôts que dans la Bible et ils ne sont pas aussi bons », poursuit Ted Cruz. Une rengaine plaisante aux oreilles de l’électeur républicain, et tant pis si c’est faux ou très exagéré. En effet, les journalistes de Fox News et du Wall Street Journal ont la plupart du temps évité de pointer les erreurs ou de poser des questions qui fâchent. Ainsi, Trump a pu critiquer le Traité de commerce avec l’Asie, car il ne comporte pas de clause sur la manipulation des devises, un gros problème avec la Chine, dit-il. Sauf que le Traité n’inclut pas la Chine et a bien un chapitre sur le sujet. Jeb Bush, quant à lui, a expliqué qu’il fallait augmenter la capitalisation des banques. Cela a déjà été fait sous Obama…

Mur
Un des rares sujets sur lequel ils se sont affrontés, c’est l’immigration. Donald Trump a redit sa volonté de construire un mur et de renvoyer chez eux les 11 millions de sans-papiers. « Le mur sera construit, le mur sera efficace. Et si vous pensez que les murs ne marchent pas, tout ce que vous avez à faire c’est de demander à Israël. » John Kasich et Jeb Bush – qui représentent l’establishment plus modéré du Parti – ont contre-attaqué en disant qu’il était absurde et infaisable d’expulser autant de gens.
L’un des moments les plus intenses du débat s’est produit lorsque le sénateur Rand Paul s’en est pris à Marco Rubio, le jeune sénateur de Floride qui promettait une fois élu une hausse des dépenses militaires. Comment peut-on être « conservateur » et militer pour « 3 000 milliards de dollars de dépenses publiques que l’on ne paiera pas ? » a-t-il lâché. Rubio a rétorqué en accusant Paul d’être un « isolationniste engagé ». « Le monde est plus sûr et bien mieux quand l’Amérique est la plus grande puissance militaire », a-t-il dit sous des applaudissements nourris. Prochain débat dans un mois. D’ici là, le nombre de candidats en lice aura peut-être diminué, c’est du moins ce dont rêve très fort le Parti républicain.

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