Depuis hier, le président Abdelmadjid Tebboune effectue une visite d’État de deux jours au Qatar à l’invitation de l’Émir Cheïkh Tamim ben Hamad Al-Thani.
Le communiqué de la Présidence de la République qui donne l’information, précise que cette visite « s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations fraternelles entre les deux peuples frères et de la promotion de la coopération bilatérale, en consécration des relations solides et séculaires unissant les deux peuples et les dirigeants des deux pays ». La même source indique que le président Tebboune aura également à participer au 6e sommet des chefs d’État et de Gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), prévu à Doha.
Cette visite a été préparée, il y a un mois, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui est allé à Doha où il a été reçu par l’émir du Qatar, et a eu une séance de travail avec son homologue qatari, Cheïkh Mohamed Bin Abdul Rahman Al-Thani, vice-Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar. Même si le Sommet arabe qu’Alger compte abriter durant le dernier trimestre 2022, n’est pas évoqué dans le communiqué de la présidence de la république, il constitue, selon les experts, avec la coopération bilatérale, le motif majeur du déplacement du président Tebboune à Doha.
L’Algérie veut que le Sommet arabe soit «unificateur» et l’occasion de remettre la cause palestinienne au centre de l’action prioritaire arabe mais aussi, de permettre à la Syrie de reprendre sa place dans la Ligue arabe. Les observateurs ont noté qu’un nombre croissant de dirigeants de pays arabes qui s’étaient acharnés contre la Syrie depuis 2011, pour déstabiliser ce pays, renouent maintenant les liens avec son Président, Bachar el-Assad. Ils interprètent ce fait comme un signe favorable à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe. Ils notent également que seuls les dirigeants de l’Arabie saoudite et du Qatar voient d’un mauvais œil cette démarche et persistent dans une obstination anti, syrienne alimentée par les États-Unis. Une première victoire a été obtenue par la diplomatie algérienne qui a bloqué la tentative d’intrusion d’Israël au sein de l’Union africaine. Sa deuxième grande victoire est attendue lors du Sommet arabe pour lequel l’Algérie a placé très haut la barre des défis.
Il y a quelques jours, le président Tebboune a confirmé, dans un entretien avec des responsables de médias nationaux, la tenue du Sommet arabe à Alger dans le dernier trimestre de cette année, à une date liée à une journée historique pour l’Algérie, et a démenti l’existence d’un quelconque désaccord entre les dirigeants arabes sur cette question. Pour sa part, l’émir de l’État du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani avait déjà souhaité, il y a deux ans, « la réussite » du Sommet arabe. En visite officielle en Algérie, il avait alors déclaré : « Nous avons besoin, aujourd’hui, de l’Algérie, d’autant que le monde arabe vit, malheureusement, plusieurs crises».
Lors d’une conférence de presse conjointe avec l’émir de l’État du Qatar, à l’occasion de sa visite à Alger, le président Tebboune avait fait part d’ « une entente totale entre les deux pays sur les points soulevés tant dans les domaines économique et politique que sur les questions régionales (monde arabe) et internationales ».
Dans son premier discours à la Nation au terme de sa prestation de serment au Palais des nations, jeudi 19 décembre 2019, le président Tebboune avait mis l’accent, en matière de politique extérieure, sur « l’attachement de l’Algérie à entretenir des relations d’amitié et de coopération avec l’ensemble des pays du Monde, à l’exception de ceux avec qui nous n’avons pas de relations diplomatiques pour des raisons objectives », C’est dans cet esprit que se déroule sa visite à Doha où il aura sans doute des rencontres avec ses homologues des pays membres du GECF, venus participer au 6ème Sommet de cette organisation.
M’hamed Rebah
