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Palestine entre la volonté des peuples et la trahison des dirigeants

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Par Ali El Hadj Tahar

Les Palestiniens « méritent une vie meilleure », a dit Trump sans regarder le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, lors de la présentation officielle de ce plan de 80 pages, « le plus détaillé » jamais mis au point selon lui. Était-ce du cynisme ?
En tout cas, le cadeau que Netanyahou se voit offrir, il n’aurait pas osé lui-même l’imaginer. Et certains chefs d’États arabes le lui concèdent par leur silence. D’autant que ce plan n’est pas une simple feuille de route mais un véritable blanc-seing. C’est un encouragement aux plans sionistes les plus extrémistes d’expropriation et de mise à sac du territoire palestinien. Avec ce plan, Trump croit pouvoir imposer un coup de force comme il croit avoir imposé ses précédents projets s’agissant d’el-Qods et du Golan syrien. La rue arabe, les réseaux arabes, les progressistes de par le monde, dans tous les pays, tous les continents, expriment leur rejet de ce plan et, partant, leur opposition au sionisme et sa politique de colonisation et d’injustices ainsi qu’à Washington, son allié d’hier et d’aujourd’hui.
Aveuglé par le soutien de Trump, Netanyahou poursuit des chimères : rendre irreversibles les colonies implantées en Cisjordanie, l’occupation du Golan, l’indivisibilité d’El-Qods comme capitale d’Israël.
Pensant que la conjoncture américaine et arabe lui est actuellement favorable, il en ignore certainement les développements futurs. Même si Trump semble sur la voie d’un deuxième mandat, les pays de la région ne sont pas aussi divisés qu’il le croit, d’autant que le pragmatisme risque de primer avec l’éventuelle forte expression des peuples arabes, y compris en Arabie saoudite et des autres monarchies du Golfe, dans les rues. Nul ne peut savoir ce que les peuples arabes, musulmans et d’ailleurs réservent aux politiques qui s’aventurent à piétiner les droits légitimes du peuple palestinien, une cause qui demeure sacrée, par sa justesse, pour l’écrasante majorité. Un front du refus s’est clairement dessiné, et ce de manière claire, comme l’indiquent les communiqués officiels de l’Iran, la Turquie, le Liban, la Tunisie, la Jordanie, la Libye et, bien sûr, l’Algérie et d’autres pays à travers le monde…
Il y a à peine quelques années, l’Arabie saoudite et les Émirats, alors faibles vassaux des États-Unis, n’auraient pas osé aller jusqu’à saluer les « efforts américains », euphémisme employé par les Saoudiens pour qualifier le plan Trump. C’est pourtant ce même Royaume sous le règne de feu le roi Abdallah qui avait produit, en 2002, un plan de paix, adopté par la Ligue arabe et qui appelait à la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El-Qods-Est pour capitale. Le revirement est aussi spectaculaire pour l’Égypte, qui fut pourtant l’un des piliers du processus de paix d’Oslo et de la solution à deux États, et qui n’hésite pas aujourd’hui à demander aux Palestiniens de « prendre en considération la vision américaine »… Seul l’avenir nous dira si ces postures de trahison resteront des taches indélébiles ou si elles seront corrigées, car les peuples auront veillé aux droits des Palestiniens et au respect des sacrifices consentis pour vivre libre et indépendant.
A. E. T.

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