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Nouvelle loi sanitaire : scepticisme chez les syndicats

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Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué, hier, lors d’une conférence organisée à l’Ecole supérieure des sciences politiques, que «les citoyens qui se rendent dans les établissements sanitaires, devraient faire preuve d’un comportement exemplaire, en évitant de s’immiscer et d’interférer dans le travail du personnel médical», a-t-il préconisé. Dans un discours moralisateur, le ministre estime qu’il y a un véritable problème de culture sanitaire en Algérie, en faisant allusion, non pas aux déficits d’une prise en charge médicale qui fait défaut, mais aux patients eux-mêmes, qu’il faudrait «corriger», semble-t-il dire.
En réponse aux multiples problèmes de ce secteur névralgique, le ministre plaide pour une nouvelle approche politique, à travers un projet de loi qui s’inscrit dans le cadre de la réforme de la santé publique. C’est ce qu’il a déclaré lors de cette conférence, ayant pour thème «La politique générale de santé publique ». Ce projet est actuellement en débat au ministère de la tutelle. Son examen par le Conseil des ministres devrait intervenir incessamment, avant qu’il ne soit soumis à l’Assemblée nationale durant la session du printemps en cours.
Ce texte vient en application des résolutions des assises nationales du secteur, organisées en juin 2014, a expliqué le ministre. Néanmoins, il est à se demander si ces mesures pourraient enclencher une véritable dynamique du secteur, lorsque l’on sait, qu’il ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats et les associations des diverses corporations de la santé publique. Pour rappel, la mouture du projet est rejetée «dans sa forme et son fond», par les partenaires sociaux, à l’exemple du Syndicat national des paramédicaux (SAP), qui conteste le point relatif à la désignation des membres du Conseil national de la santé, par le ministère et non pas par les syndicats, comme ils l’ont souhaité.
Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), estime quant à lui, que la tutelle n’a pas pris en compte leur recommandations avant de procéder à l’élaboration du document, dont il sera question de l’amendement du statut particulier et l’alignement entre anciens et nouveaux diplômes. D’autre part, le président de l’Ordre national des pharmaciens, a souligné, avant-hier, que la nouvelle loi sanitaire a « trahi » les Assises de la santé, en dénonçant le fait que son institution ne soit tenue informée de la mouture du projet, encore moins, prendre en compte ses propositions. Ce n’est pas le même son de cloche qui retentit chez le ministre. Pour lui, ce travail est le résultat d’une opération audit, réalisée auprès de tous les établissements hospitaliers nationaux. «Nous sommes au fait de la situation dans ces structures. Nous avons soulevé deux problèmes majeurs. Il s’agit de la gestion et de l’organisation qui y font défaut», a révélé Boudiaf. En effet, parmi les points traitant de ce volet, il y a l’obligation à tout candidat au poste de gestionnaire, de détenir un diplôme en gestion. Dans son allocution, Boudiaf a annoncé, d’ores et déjà, qu’un programme d’accompagnement de cette loi, qui devra consolider la santé publique et mettre le secteur privé au rang de «supplétif». En effet, le nombre d’opérations inscrites en la matière s’élève à 3 058 pour un budget qui correspond à 2 415 milliards de centimes. Pour illustrer ses propos, il a précisé que le pays sera doté à l’horizon 2019, de dix CHU (Centres hospitalo-universitaires) ultramodernes, parmi lesquels, cinq sont en cours de réalisation et cinq autres devraient être lancés ultérieurement, a précisé le ministre. En outre, il a fait savoir que du fait qu’il soit sensible, son secteur s’est doté d’un budget conséquent, en indiquant que le coût de revient d’un hôpital ordinaire est de 450 milliards de centimes.
Farid Guellil

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