Accueil ACTUALITÉ Mohammed VI discourt sur les bienfaits de la colonisation : la régionalisation...

Mohammed VI discourt sur les bienfaits de la colonisation : la régionalisation au secours de l’échec du plan d’autonomie

0

D’intenses réunions de hauts responsables du ministère de l’Intérieur et des différents services de sécurité se sont tenues, des semaines durant, pour préparer la visite du Roi des autorités coloniales marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental. Une mobilisation des services précités différente, quant il s’agit d’une visite de Mohammed VI, dans une ville relevant du Royaume chérifien. L’état d’alerte des différents services de sécurité a été à son comble, avant la visite du roi du Maroc, dans la ville sahraouie occupée, El-Ayoun, capitale du Sahara ccidental. C’est ce qui été mis en avant par la presse marocaine, sur cet état d’alerte en question, lequel est beaucoup moindre, quand le Roi se rend dans les villes marocaines. Ce qui a été souligné, dans la presse marocaine, dans son traitement des préparatifs du déplacement en question du Roi, ne pouvant faire abstraction qu’il s’agit d’une visite du premier responsable politique du système colonial marocain au Sahara occidental. Annoncé en grande pompe par sa visite, Mohammed VI voulait marquer le 40e anniversaire de l’occupation de son royaume, depuis 1975, du Sahara occidental, en discourant sur les efforts consentis par Rabat, pour le développement des villes du Sahara occidental. Ne s’étant pas trop fatigué, Mohammed VI s’est contenté de faire sienne l’idée phare des prometteurs de la colonisation, que l’Histoire passée ou récente ne cesse de condamner. Le roi marocain s’est réjoui de parler dans son message marquant l’occupation du Sahara occidental sur «les bienfaits de la colonisation», très chère à ceux qui ont accompagné -financièrement et militairement- son père, Hassen II, dans son invasion des territoires sahraouis, à leur tête la France et ses nostalgiques de l’ère de l’empire colonial français, en Afrique et en Asie (Vietnam). Il est frappant qu’en ces temps, où le droit de vivre dignement et, de surcroît, libre des chaînes d’un système colonial, que l’histoire a et continue de condamner, est érigé, depuis 40 ans au Sahara occidental, lequel territoire est une question de décolonisation inscrite aux Nations unies, le roi Mohammed VI discourt, au vu et au su de tout le monde, sur la politique coloniale de son royaume au Sahara occidental. Au moment où aucun pays au Monde ne reconnaît la souveraineté du Royaume chérifien sur le Sahara occidental, position dictée par le Droit international que l’ensemble des pays des quatre coins du monde s’y conforment, lequel Droit consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

La colonisation marocaine s’inspire de l’entité sioniste
De l’Atlantique au Golfe, deux systèmes coloniaux persistent et se soutiennent mutuellement, l’occupant marocain au Sahara occidental et le colonisateur sioniste en Palestine. Les bienfaits de la politique coloniale de Rabat est similaire aux bienfaits de l’occupation israélienne de la Palestine. Si, pour la première, Rabat s’est inspirée de la mobilisation des colons pour soutenir son système colonial au Sahara occidental, l’entité sioniste s’est inspirée, après avoir apporté, faut-il le rappeler, son aide, dans les années 80, au Royaume chérifien dans sa construction du “Mur de la Honte” séparant les territoires sahraouis, pour l’ériger et morceler comme la Palestine.
La politique coloniale marocaine s’appuie sur les arrestations arbitraires, des procès irréguliers, l’oppression et la répression des manifestations pacifiques des Sahraouis des territoires occupés, réclamant le droit à l’autodétermination. Les mêmes pratiques de l’entité sioniste rythment le quotidien des Palestiniens, lesquels réclament le droit à l’édification d’un État palestinien indépendant ,et sa capitale El-Qods. La dilapidation des richesses naturelles, dans les territoires sahraouis occupés, est de l’investissement pour le premier responsable politique de la colonisation au Sahara occidental, le roi du Maroc en l’occurrence. Dans son discours de novembre de l’année dernière, Mohammed VI avait déclaré que «pour chaque dirham des recettes de la région (les territoires sahraouis occupés, ndlr), le Maroc investit 7 dirhams dans son Sahara (Sahara occidental, ndlr)», sans pour autant identifier les bénéficiaires de «ses» 7 dirhams, qu’il débourse pour répondre aux doléances de ses sujets et le maintien de son système colonial, dans les villes sahraouies occupées. Mais ce que nul n’ignore, c’est que le Droit international -politiquement et juridiquement- place chaque dirham, que le Roi récolte des recettes de son exploitation des richesses des villes sahraouies occupées, sur le registre des recettes illégales, et donc un «un gain dilapidé».
Toute activité économique de Rabat dans l’espace géographique -terre et mer- non reconnu sous souveraineté du Royaume chérifien, comme c’est le cas pour le Sahara occidental, est une activité illégale en vertu du Droit international. Avec la politique de peuplement, promue par le Makhzen, depuis l’occupation du Sahara occidental en 1975, la mobilisation des colons dépasse le cadre folklorique d’accueillir, par des applaudissements, le passage des cortèges officiels des autorités coloniales marocaines, locales ou celles qui a laissé derrière elles, et à des milliers de kilomètres son Palais royal. Depuis le début, en 2005, des manifestations pacifiques des Sahraouis, réclamant à l’ONU l’application du Droit international au Sahara occidental, les colons marocains sont rentrés sur scène, s’inspirant de leurs homologues, les colons sionistes en Palestine, pour fortifier et consolider l’appareil répressif du système colonial dans les villes sahraouies encore sous occupation marocaine. Ce qui aggrave davantage la situation, déjà critique, des droits de l’homme des Sahraouis, dans les territoires occupés, car tout système colonial est fondamentalement une violation flagrante des droits de l’Homme, dont celui le plus élémentaire, le droit à la terre. Laquelle, faut-il le noter, a été spoliée par une action militaire, il y a de cela quarante années, entreprise par le père de Mohammed VI, et qui l’a déguisée en une opération de «marche de Marocains civils» sur un territoire que l’Histoire, la Cour de justice internationale, les Nations unies et l’Union africaine attestent que la présence du Maroc au Sahara occidental est une colonisation.
Le déplacement de Mohammed VI, particulièrement, ou d’un autre haut responsable de Rabat, en général, dans une des villes sahraouies encore sous occupation marocaine est certes un évènement pour les sujets du Roi, les colons en particulier, pour lesquels le monarque, après l’échec de son plan d’autonomie, avance la carte de la régionalisation. Proposition qui succède à celle qui a, durant plus de dix ans, tenter de faire vendre sur la scène internationale, en comptant sur le soutien de Paris et le lobby sioniste, sans y réussir, et que Mohammed VI vient de faire la promotion de l’autre revers d’une même médaille, la colonisation en l’occurrence, le Roi Mohammed VI s’obstine à ne pas se conformer au Droit international et au respect du droit incontournable de l’expression du peuple sahraoui pour décider de son destin librement, comme lui confère la Légalité internationale.
Karima Bennour

Article précédentDans une démarche sans précédent : Louisa Hanoune et des personnalités veulent une audience auprès de Bouteflika
Article suivantSkikda : un jeune de 21 ans meurt dans un accident

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.