Les prix des fruits et légumes affolent toujours les ménages. Il suffit juste de faire un petit tour dans les marchés pour se rendre compte d’une mercuriale qui ne répond plus à aucune logique, si ce n’est à celle de saigner davantage les Algériens. Pis encore ces derniers changent d’un commerçant à l’autre et diffèrent selon « l’apparence » du consommateur à cause de la non-application de la loi relative au plafonnement des prix et leur affichage.
L’augmentation des prix des légumes notamment les produits saisonniers pour des raisons toujours inconnues, se fait bien ressentir chez les bas revenus. Dans les marchés, les consommateurs ne cessent de passer à travers les étalages en demandant combien ça coûte pour tel légume ou fruit. Malheureusement les prix ne sont pas affichés, alors que la loi le stipule et oblige les commerçants à le mentionner. Cet état de fait a fait en sorte que le commerçant vend à sa manière et au prix qui l’arrange. C’est d’ailleurs ce qu’on pouvait constater au marché « La Redoute » à El Mouradia dans la capitale, où aucun prix n’est affiché, et les commerçants pratiquent parfois des prix exorbitants et selon « l’apparence du consommateur ». Cela pour dire que ces derniers changent les prix comme ils veulent sans craindre les conséquences, les lois ou les sanctions à défaut de l’absence totale des agents de contrôle du ministère du Commerce. Alors que la lutte contre la spéculation bat son plein, par les différents services (police, gendarmerie) le contrôle des marchés par les contrôleurs du département de Rezig demeure insuffisant. C’est dans ce cadre, qu’a plaidé l’Association algérienne pour la protection et l’orientation des consommateurs (APOCE) qui a appelé à l’activation de l’article 5 relatif à la concurrence, compte tenu de ce que connaît le marché des légumes et des fruits. L’APOCE demande « d’activer l’article 5 de l’ordonnance n° 03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, modifiée et complétée par la loi n° 05-10 (du 15 août 2010), Établir des prix de référence et plafonner la marge bénéficiaire est un raccourci pour mettre fin à tous les déséquilibres du marché, avant qu’ils ne s’aggravent et que les prix ne baissent plus qu’ils ne le sont actuellement » précise-t-elle. Dans sa publication sur son compte Facebook officiel, l’APOCE a déclaré qu’il était nécessaire de fixer des prix de référence avec un plafond sur la marge bénéficiaire pour réduire tous les déséquilibres du marché. C’était avant que la situation ne s’aggrave et que les prix ne dépassent largement ce qu’ils sont maintenant. La demande d’activation de l’article cinq relatif à la concurrence est intervenue après les récentes perturbations enregistrées sur les marchés des légumes et des fruits, qui ont affecté des produits essentiels largement consommés. Ce qui a affecté le pouvoir d’achat pour satisfaire certains besoins de ceux qui se font passer pour des « commerçants », écrit l’APOCE. La protection des consommateurs a également affirmé sa pleine disponibilité à contribuer à l’élaboration d’une feuille de route pour atteindre l’objectif souhaité dans l’application de cet article. Cependant, il est évident que le plafonnement des prix et l’affichage de la marge bénéficiaire est une « bonne chose », mais faut-il d’abord voir l’affichage des prix être exposé en permanence comme c’est le cas de l’exposition des légumes et fruits.
Sarah Oubraham