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Marché de téléphones portables de Belfort : Un point noir dans la commune d’El Harrach

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Le marché de gros de téléphones portables et accessoires de téléphonie mobile, sis au boulevard Bouamama (ex-Belfort) à El Harrach (Alger), crée un sérieux problème de trafic routier et constitue un véritable point noir pour cette commune qui recherche des solutions rapides afin de se débarrasser des séquelles de cette activité commerciale.
Le marché de portables de Belfort a commencé à voir le jour au milieu des années 90 avec l’émergence, au cœur de la ville d’El Harrach, le long de la rue Bouamama, de commerces et magasins à la place d’anciennes habitations datant de l’ère coloniale et démolies par leurs propriétaires qui y ont érigé des locaux dont la seule similitude concerne cette activité commerciale, a confié à l’APS le président de l’APC d’El Harrach, Mebarek Allik. «Durant cette période caractérisée par une certaine anarchie dans la gestion des collectivités locales, le marché a connu un essor qui s’est conforté à la faveur de l’ouverture du pays aux technologies de communications pour devenir une véritable plaque tournante du commerce de gros et de détails des appareils téléphoniques», a expliqué Allik. Quelque 300 boutiques longent l’avenue Bouamama, une rue en pente, bondée, d’une extrémité à l’autre, d’automobilistes et de piétons au grand dam des riverains qui sont confrontés quotidiennement à des difficultés de déplacement au milieu de cette cohue outre les nuisances qu’ils subissent du fait des voix criardes des vendeurs à l’affût de potentiels acheteurs. La commune envisage sérieusement une solution radicale à ce problème, a assuré son premier responsable pour qui il n’est pas acceptable qu’une activité d’une telle densité puisse être maintenue au milieu d’une région urbaine peuplée avec tous les effets que cela implique tant sur les déplacements des piétons que sur le trafic routier. Il a fait état d’un projet de délocalisation du marché de Belfort qui a été soumis aux services de la wilaya d’Alger. Il s’agit d’une proposition visant la création d’un centre commercial qui regroupera tous les opérateurs et qui offrira les meilleures conditions d’exercice de cette activité. Les services communaux d’El Harrach semblent d’autant plus exaspérés par ce marché qu’il occupe un des principaux axes de la commune et qu’il étend, de surcroît, ses activités à la vente en gros contrairement à la règlementation qui interdit un tel commerce dans les sites urbains où les conditions d’accès et de sortie des véhicules de transport et de dépôt de marchandise font défaut. «Un désagrément exacerbé par le non-respect des vendeurs des horaires de pose de leurs déchets», soutient le président de l’APC qui rappelle que ses services ont consacré un grand camion pour l’enlèvement des quantités considérables de déchets laissés à même les trottoirs, ce qui rend la tâche des agents d’hygiène plus difficile. A une question sur le bénéfice que la collectivité locale tire de ce commerce en termes de revenus fiscaux, le responsable a fait savoir que la fraude fiscale et les fausses déclarations relatives au chiffre d’affaires faisaient que ses services ne disposaient pas de chiffres réels sur cette région commerciale. En plus la relation entre l’assemblée communale et les services d’impôts en la matière n’est pas bien claire, a-t-il étayé.

Un marché pourvoyeur de 35% du volume de téléphones mobiles distribués à l’échelle nationale
En dépit d’un net recul ces dernières années, notamment avec l’émergence de zone de concurrence à travers le territoire national, le marché de Belfort arrive à maintenir une activité plutôt dense, selon des sources de l’Union générale des commerçants et artisans (UGCAA). Cette structure rallie les responsables de la commune pour attester que les véritables gains générés au profit des commerçants de ce marché restent méconnus même si tous les indicateurs le présentent comme une source de richesse véritable pour la collectivité si ses bénéfices effectifs venaient à être déclarés. Avec plus de 300 boutiques en activité, selon des statistiques de 2015, cette avenue qui s’étend sur près d’un kilomètre de long pourvoit 35% des besoins du marché national en termes d’appareils de téléphonie distribués, un taux qui reste approximatif selon les connaisseurs du marché de la téléphonie mobile en Algérie, affirme encore l’UGCAA. Les voitures stationnées sur place et immatriculées dans différentes wilayas renseignent: ce marché reste encore la principale source d’approvisionnement de téléphones mobiles et accessoires au regard des liens étroits que certains commerçants ont noués avec les grandes entreprises mondiales de production de Smartphones. Les sources de l’UGCAA expliquent que les prix pratiqués dans cet espace ont connu une hausse sensible justifiée par les vendeurs, qui refusent de révéler l’origine de leurs produits, par l’augmentation du cours de la devise sur le marché mondial. «Le marché de Belfort est comme la bourse, il s’adapte aux fluctuations du marché national et international», ont argué des commerçants qui n’ont pas décliné leur identité à l’APS, pour motiver les disparités des prix. Le bazar de Belfort enregistre une forte affluence des citoyens en quête d’appareils «dernier cri» et à des prix correspondant à leur pouvoir d’achat. Smartphones, tablettes, batteries de recharge et autres accessoires dits «d’origine» sont ainsi proposés à des prix nettement différents que ceux des appareils présumés «imités» avec seulement une garantie de marche de 48 heures après quoi le vendeur décline toute responsabilité pour toute panne, défaillance ou autre problème pouvant survenir. A une préoccupation soulevée par l’APS sur l’absence des services après vente, les vendeurs répondent qu’ils étaient là pour écouler leur produit et que les magasins de maintenance et de réparation de ces dispositifs ne manquaient pas. Les droits des citoyens sont ainsi «bafoués» notamment sur le marché des téléphones portables, a déploré le président de l’association de protection et d’orientation des consommateurs (APOC), Mustapha Zebdi. Les vendeurs se dérobent à leur responsabilité et se contentent de garantir la marche des appareils ou d’apposer les indications relatives à l’autorité de régulation en cas de vol, a-t-il dit. Les statistiques de l’APOC estiment à 8 millions de dollars la valeur du marché des téléphones portables en Algérie dont une grande partie échappe au contrôle, selon le président de l’association qui certifie que les seuls appareils garantis actuellement sur le marché national sont ceux de fabrication locale et que les doléances qui émanent à sa structure concernent les grandes marques mondiales d’importation insistant toutefois que la majorité de ces produits sont contrefaits et fabriqués en Chine. Mais selon Zebdi, «les consommateurs lésés peuvent toujours se rapprocher auprès de la direction du commerce de la wilaya d’Alger ou de l’APOC en ramenant une facture ou un bon de garantie cacheté».

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