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Lutte contre le cancer : un produit synthétique mis au point par un chercheur algérien

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L’innovation n’est pas seulement l’apanage des chercheurs occidentaux.

Un Algérien, Ouahid Talhi, 31 ans, docteur en chimie et chef d’équipe de synthèse organique relevant de la Division de santé au Centre de recherches scientifiques et techniques en analyses physico-chimiques (CRAPC) de Bou-Ismaïl, dans la wilaya de Tipaza, vient de le démontrer en mettant au point, après trois ans de recherche scientifique, ponctués par un doctorat d’État décroché à l’université Aveiro, au Portugal, un produit synthétique pouvant tuer 80% des cellules cancéreuses. Baptisé OT 55, correspondant au nom et prénom de son concepteur et du nombre de produits chimiques, dont il est à l’actif -il en est à 178-, le produit a été testé, avec succès, par son collègue portugais, sur des patients atteints de leucémie et de cancer des poumons, et n’ayant présenté, selon Talhi, aucun effet toxique. C’est dire que ce «médicament», si l’on peut l’appeler ainsi, est une révolution dans le domaine pharmaceutique, d’autant plus que la chimiothérapie a prouvé, à maintes reprises, ses effets indésirables sur la santé de ceux qui la subissent.
Dire qu’il peut être appliqué victorieusement sur tous types de cancer est une étape qui ne peut être franchie que par voie expérimentale. Le chercheur est prêt de faire subir celle-ci à son propre… père, dont il vient d’apprendre que, récemment, a été affecté d’un cancer du foie. «Je suis disposé à faire subir les avantages de ce produit sur mon père.», insiste-t-il, le ton sûr.
Le peu d’empressement, des pouvoirs publics à jauger de l’impact des recherches de nos vaillants chercheurs sur l’environnement socio-économique, est révélateur, et pas restrictivement dans le cas précité, de la malheureuse déchéance et du sort peu reluisant de la science dans notre pays. La recherche appliquée, car c’est précisément d’elle qu’il s’agit, est, du moins au moment où nous en parlions, toujours confinée dans les espaces pas du tout spacieux des laboratoires de recherche, que ceux-ci relèvent du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) ou autre département.

28 % de la recherche africaine est algérienne
Les chiffres communiqués par le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, Hafidh Aourag, démontrent que, optimisme oblige, bien du chemin a été parcouru par la recherche scientifique depuis 1971, date de mise en place du ministère de l’Enseignement supérieur, et, surtout, 1974, celle ayant vu la création de l’Office national de la recherche scientifique (ONRS), avec des conséquences et des résultats pas tous aussi négatifs. Le nombre des chercheurs a été revu à la hausse depuis, passant de 450 en 1971 à 60 000 enseignants, dont 30 000 chercheurs, dont 3 000 permanents relevant de plusieurs secteurs. Parmi ces derniers, 1 500 sont dépendants du ministère dirigé par Tahar Hadjar. De 1974 à ce jour, le nombre de publications scientifiques a été, lui aussi, démultiplié, passant de 65 à 45 000. De même que les publications dans des revues scientifiques de renom, œuvre d’Algériens, a un élan quantitatif et, surtout, qualitatif, soit mieux que la période 1985 à 2008, sorte de traversée du désert, qui n’a enregistré aucune publication, et ce, jusqu’aux deux articles de l’Institut-Pasteur. En témoignent les 5 articles algériens publiés dans la “Revue Nature”. Mieux, en dépit du peu de chercheurs dont elle dispose, un ratio de 3 000 pour 40 millions d’habitants, l’Algérie se taille une place privilégiée à l’échelle africaine, produisant 28% du global continental. Les places de 1re en matière d’inventions touchant les Sciences des matériaux, 2e en Physique et 3e en Mathématiques, sont des indicateurs très reluisants. À L’échelle mondiale, 2% des inventions dans les Sciences des matériaux sont algériennes. On s’en contentera, à cette échelle, de cette statistique ! Le capteur des nitrites, la chimie verte, la magie du chou rouge…. L’invention de Talhi, lancée dans le cadre du Programme de la synthèse organique des produits et leur évaluation biologique, a été, certainement, le fait le plus saillant de la cérémonie inaugurale des Journées portes ouvertes sur la recherche appliquée, qui se tiennent les 8 et 9 mai au CRAPC, sous le slogan «Tous pour la recherche, le développement pour tous». C’était lors de la visite des stands par la délégation, à majorité universitaire, qui a accompagné le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, Hafidh Aourag, de son second, le sous-directeur de la valorisation de la recherche et de la vulgarisation, Abderahmane Lakehal, du directeur du CRAPC, Bachari Khaldoune, du directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, Noureddine Yassaa, et d’autres directeurs des groupes économiques publics et privés, vraiment peu nombreux, ceux-là. Et, heureusement, pour le pays, elle n’est pas la seule. D’autres ont droit de cité dans cet espace rédactionnel. La mise au point d’un nouveau capteur ampérométrique, par trois chercheurs sous la houlette de Achour Terbouche, maître de recherche classe A et président du Conseil scientifique du CRAPC, composant l’unité de chimie des complexes inorganiques, relevant de la Division de chimie des matériaux, peut apporter un plus dans l’analyse de l’eau potable, à l’échelle du PPM (partie par million). Agissant comme capteur électrochimique, ce dernier peut aisément transformer les nitrites en nitrates. L’objectif recherché est de tester de la dangerosité des nitrites que beaucoup de producteurs d’eau minérale présentent comme inexistante dans ce dernier. Alors que le seuil de -0,02 peut être toléré, au-delà c’est de la toxicité certaine. La Division des produits naturels et science des aliments, sous la houlette de Samir Chemat, table sur la promotion de la chimie verte. Des techniques d’extraction ciblant des plantes endémiques, ont abouti à l’identification des principes actifs, soit les agents responsables de la force de ladite plante. Des expériences ont touché, faut-il le rappeler, l’aloé vera, fameuse surtout depuis la commercialisation des produits Forever, et ce, pour ne citer que celle-là. Enfin, le chou rouge. Ce dernier, infusé dans de l’eau bouillante, permettra de tester de l’acidité de quelques produits, javel, eau minérale, eau gazeuse. Bien des découvertes peuvent en être induites, notamment pour juger de la véracité de quelques emballages. L’opération a été lancée sous la houlette de la responsable du Département des relations extérieures et valorisation des résultats de la recherche, Hadjar Hafidha, par deux équipes des Plateaux techniques des analyses physico-chimiques (PTAPC) des wilayas de Chlef et de Boumerdès.
Zaid Zoheir

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