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LUTTE ANTI-CORRUPTION ET RÉCUPÉRATION DE L’ARGENT PUBLIC PILLÉ : Le discours «rassurant» des hommes de loi

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La question de la récupération de l’argent public pillé revient, depuis quelques jours, sur toutes les lèvres des hommes du corps judiciaire. Les débats et les analyses se multiplient sur ce « dossier épineux », tandis que les assurances du ministère de tutelle n’en finissent pas. Hier encore, c’était au tour de la présidente du Conseil d’État, Mme Farida Benyahia, d’aborder la question.
S’exprimant au cours d’une cérémonie d’installation du nouveau président de la Cour de justice de Bouira, El-Aggoune Mohamed, et le nouveau procureur général au sein de la même Cour, Laâzizi Mohamed El Tayeb, Farida Benyahia a souligné que la lutte contre la corruption sous toutes ses formes ainsi que la récupération de l’argent public pillé ou détourné constituent l’«une des priorités les plus importantes pour le secteur de la justice» en cette conjoncture actuelle que traverse le pays. «La lutte contre la corruption sous ses différents degrés et formes, ainsi que la récupération de l’argent public pillé constituent l’une des priorités les plus persistantes en cette conjoncture afin de consolider davantage le système de transparence et d’œuvrer pour la construction d’une justice moderne et de citoyenneté», a déclaré Mme Benyahia au cours de la cérémonie qu’elle a présidée en présence des autorités locales de la wilaya de Bouira. Abordant les nouvelles nominations opérées dans le secteur de la justice, la présidente du Conseil d’État a mis l’accent sur l’importance de celles-ci qui «s’inscrivent dans le cadre du renforcement des responsabilités au sein du secteur de la justice ».
Dans son allocution, la même responsable a expliqué que ces priorités permettraient de poursuivre les efforts de développement que connaît l’Algérie. «Nous veillons à concrétiser en ces circonstances une justice de citoyenneté et moderne afin de pouvoir poursuivre les efforts de développement que connaît le pays», a-t-elle encore souligné. Par ailleurs, Mme Benyahia a saisi cette occasion pour louer les qualités et les efforts consentis par les différents fonctionnaires et employés du secteur de la justice, avant de les appeler à fournir plus d’efforts afin d’apporter plus d’expérience et de développement au secteur et ce, avec des normes de flexibilité et de communication avec le citoyen et la société.
Il y a quelques jours le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati a assuré que « l’Algérie dispose des mécanismes juridiques nécessaires pour récupérer les fonds détournés vers l’étranger », affirmant que la Justice est aujourd’hui déterminée à lutter contre la corruption par l’application rigoureuse de la loi « en toute transparence, indépendance et neutralité et dans le strict respect des règles d’un procès équitable ». Au-delà de ces discours rassurants, il est utile de préciser que la récupération des fonds ne peut se faire du jour au lendemain. Les procédures prennent beaucoup de temps, de l’avis des spécialistes. D’ailleurs, à ce jour, les estimations des montants détournés ne sont qu’approximatives. Chaque spécialiste avance un montant, tandis que les différentes institutions de l’État restent muettes à ce sujet.
Lamia Boufassa

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