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L’UGTA PLAIDE POUR LA RÉVISION DE L’IRG ET L’INSTAURATION D’UN IMPÔT SUR LA FORTUNE : Populisme ou réel changement de cap ?

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Le nouveau Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Salim Labatcha, a formulé, hier, des propositions « populistes» en ce qui concerne les mécanismes de préservation du pouvoir d’achat sans toucher l’équilibre financier de l’État algérien. De la révision à la baisse de l’IRG (impôts sur le revenu global) à l’instauration de l’impôt sur la fortune, le SG a voulu, dans son discours, «draguer» la classe ouvrière.

Mais pour ce faire, il est nécessaire, pour lui, de tenir des élections présidentielles dans les plus brefs délais pour pouvoir ouvrir ces dossiers avec le gouvernement nommé par un président élu légitimement. S’exprimant au Forum du journal El Moudjahid, le SG de la Centrale syndicale a abordé la question du déséquilibre fiscal entre les patrons et les travailleurs. «Pourquoi le travailleur paie plus d’impôts que le patron ? Il faut le dire concrètement, c’est parce que les prélèvements se font à la source ? Pourquoi ne pas instaurer un impôt sur la fortune pour compenser le déficit du Trésor», a-t-il lancé, avant que les nombreux syndicalistes présents à la salle n’applaudissent ses propos.
Affirmant que «l’UGTA a une nouvelle philosophie aujourd’hui», à travers laquelle elle vise «à défendre les intérêts des travailleurs», l’intervenant a poursuivi dans ses interrogations en disant : «Pourquoi le travailleur est le seul à se préoccuper des impôts ? Pourquoi nous n’instaurons pas un système de fiscalité qui concrétise la justice sociale ?».
«Celui qui possède est sensé payer plus, c’est ça la vraie justice», a-t-il encore martelé, comme pour draguer cette classe ouvrière. Voulant changer de la politique de son prédécesseur, le nouveau SG a, en sus, appuyé son approche qu’«il faut le courage de défendre la baisse de l’IRG, sans impacter les prix des produits.»
Pour ce qui est de la position de la Centrale syndicale sur la situation politique du pays, Labatcha a précisé que l’UGTA « s’inscrit dans la logique d’aller vers des élections présidentielles dans les plus brefs délais». «Mettez-vous à ma place. Je vais dialoguer avec qui ?», a-t-il dit pour justifier ce plaidoyer. «C’est vrai que certains expriment des appréhensions quant à ces élections, mais nous soutenons l’idée d’assurer les mécanismes de tenir des élections transparentes», a-t-il encore plaidé.

« Le recours excessif à la grève tue la grève »
En ce qui concerne le recours à la grève, le syndicaliste a préféré tenir le bâton du milieu en considérant que «le recours excessif à la grève tue la grève». Pour lui, il «est nécessaire de faire valoir le dialogue avant de lever la carte de la grève». «Dans la mesure où le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications des travailleurs, il y a des choses règlementaires. La grève est un droit garanti par la Constitution», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Nous ne voulons pas recourir systématiquement à la grève, mais quand il est nécessaire d’adopter ce moyen de contestation on le fera».

Indépendance de l’UGTA : «Vous ne nous intimidez pas !»
Interrogé sur la sensible question de l’indépendance de l’UGTA, qui a longtemps été accusé de soutenir le patronat, l’intervenant a répondu de manière «agressive», aux journalistes présents à ce forum. «Vous n’allez pas nous intimider». «On ne va pas rester en marge de l’actualité politique», a-t-il répliqué, en précisant que l’UGTA va soutenir le candidat qui préservera les intérêts des travailleurs. Sortez de ces arrières pensées. Je suis de la nouvelle génération et je compte aider la jeunesse, on compte faire une révolution au sein de l’UGTA», a-t-il encore promis.

Un audit interne engagé au sein de l’UGTA
Questionné sur des soupçons de corruption au sein de la Centrale syndicale, le SG s’est montré prudent dans ses dires en se contentant de préciser qu’«un audit a été engagé suite à des informations de corruptions dans l’une des structures». Toutefois, refusant de donner des précisions sur ces affaires, il dira qu’il ne «peut s’exprimer sur ce sujet qu’après que les résultats de l’audit soient dévoilés».
Lamia Boufassa

AIGLE AZUR
Rencontre avec l’UGTA sur le sort des travailleurs algériens
Le Secrétaire général de l’UGTA a annoncé qu’une réunion était prévue hier, dans l’après-midi, pour discuter des intérêts des 400 travailleurs algériens de la compagnie aérienne Aigle Azur et du comment les défendre après la faillite de cette entreprise française. « Nous avons appelé certains représentants de cette entreprise. Nous allons s’entretenir avec eux cet après-midi (hier, Ndlr) pour discuter comment on peut protéger les intérêts de ces 400 travailleurs», a-t-il dit. Également interrogé sur le sort des travailleurs dont les patrons sont incarcérés, l’intervenant a précisé que la «Centrale syndicale œuvre à éviter que le scénario Khalifa ne se reproduise».
L. B.

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