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LES MESURES CONTRE LE COVID-19 PEU OU PAS SUIVIES : Faut-il décréter l’état d’urgence sanitaire ?

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Lors de sa réunion de jeudi venant en complément à une précédente, tenue le 17 mars dernier, sur l’état des lieux et les mesures à prendre face à la menace de la pandémie du Covid-19 en Algérie, le président de la République a décrété huit nouvelles mesures comme rempart contre la menace de santé publique numéro une.

Comme telles, elles sont qualifiées de demi-mesures à fortiori que le bilan des victimes de cette épidémie a évolué depuis. Et il le sera encore pour un virus qui a une capacité de circulation qu’il commande de décréter une situation d’exception, car il s’agit, au-delà d’une atteinte, d’une menace pour la santé nationale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Jusqu’à hier, à 15heures, l’Algérie a enregistré 17 morts sur un nombre de 201 cas atteints. Et c’est d’autant plus encore qu’il y a feu en la demeure que le suivi de ses mesures par les Algériens reste à relativiser. Et lorsqu’on dit relativiser, cela sous-entend qu’une faille, ne serait-ce que minime dans la chaîne de prévention, laissera la porte grande ouverte à une propagation à grande échelle.
L’Italie, qui compte aujourd’hui ses victimes par milliers, n’a-t-elle pas trop payé ses « erreurs », reconnues par le chef du gouvernement Giuseppe Conte himself, pour ne pas tirer la leçon ? Et encore, quand bien même le pays n’a pas failli, des mesures drastiques et vigoureusement imposées aux citoyens auront amorti l’onde de choc de cette pandémie, à laquelle le monde entier assiste impuissant. Et quand bien même encore l’Algérie dispose d’un système de santé fiable- ce qui n’est pas le cas ou pire- faire appel à la force de la loi sera à même de mettre la sécurité des citoyens puisque leurs vies sont exposées au danger du virus, au dessus de toute considération.
Preuve en est, les appels incessant portés à l’endroit du président Tebboune et qui l’invite à passer au stade d’état d’urgence sanitaire, maintenant que le stade 2 de l’épidémie est franchi pour se placer au niveau supérieur. Si maintenant le Président n’a pas exclu la possibilité de déclarer la situation d’exception, stade 3 atteint, avec le recours aux moyens de l’Armée nationale populaire pour un déploiement de ses effectifs à travers le pays qui devra suivre, force est de s’interroger sur tout ce temps pris dans la prise de décision. N’est-il pas impératif de prendre la décision qu’il faut au moment qu’il faut ? Chez notre voisinage immédiat, bien que la situation épidémiologique n’ait pas atteint le même niveau qu’en Algérie, le Maroc, avec 61 cas enregistrés pour deux décès jusqu’à jeudi dernier, a déclaré l’état d’urgence sanitaire. En Tunisie, c’est le confinement total qui est instauré de 18H à 06H pour une statistique plus ou moins pareille partagée avec le voisin de l’Ouest. Hier le ministre de la Santé, lorsqu’il dit qu’« on doit se préparer au pire », il laisse entendre une réponse proactive de la part des hautes autorités à une situation d’urgence. Mais, et là encore, l’on s’interroge s’il ne s’agirait que d’un effet d’annonce à ce qui guette pourtant la vie des Algériens. Ne faudra-t-il pas plutôt agir sans attendre face à une menace qui guette la vie des Algériens ? En tout état de cause, s’il y a une erreur fatale qu’il ne faudrait pas commettre, c’est d’attendre que le pire arrive et de croire pouvoir réagir en conséquence.
Farid Guellil

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