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LES CÉRAMISTES ESPAGNOLS ONT PERDU 70 MILLIONS D’EUROS DEPUIS LA CRISE AVEC L’ALGÉRIE : Le gouvernement Sanchez sous pression

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En juin dernier, l’Algérie a pris la décision de suspendre «immédiatement» le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, suite au revirement espagnol sur la question sahraouie et le soutien aux thèses marocaines.

Une décision qui aura eu des effets désastreux sur l’économie espagnole, notamment sur le secteur de la céramique, qui semble en avoir fait les frais. En effet, selon le quotidien espagnol « El Mundo », les entreprises espagnoles de céramique ont enregistré des pertes conséquentes, au cours des six mois qui ont suivi le déclenchement de la crise entre les deux pays et l’interruption des échanges commerciaux au mois de juin. Des pertes qui ont atteint le seuil de 70 millions d’euros. Le journal espagnol a souligné dans son article, que l’Algérie est le deuxième importateur de céramique espagnole après l’Italie, à raison de 90 millions d’euros, au moment où les opérateurs espagnols affirment que cette perte n’a pu être compensée par aucun autre pays.
Afin d’appuyer son rapport,
«El Mundo» a cité en référence la déclaration du secrétaire général de l’’Association espagnole des fabricants de la céramique (ANFFECC), Manuel Breva, dans laquelle il a affirmé : « Nous avons répété à plusieurs reprises aux autorités la nécessité urgente de résoudre le différend diplomatique avec l’Algérie, mais pour le moment nous n’avons aucune nouvelle à ce sujet ». Priva a ajouté que « les producteurs espagnols de céramique n’ont pas été en mesure d’exporter leurs marchandises vers l’Algérie depuis plusieurs mois, ce qui a entraîné d’énormes pertes, non seulement de chiffre d’affaires, mais aussi de leurs parts de marché, qui pourraient être prises par d’autres fournisseurs ».
Le représentant des industriels de la céramique en Espagne a souligné la nécessité de trouver des solutions diplomatiques à la crise par le gouvernement de Pedro Sanchez, à la lumière de la production algérienne croissante de céramique, ainsi que de l’augmentation des prix de l’énergie en Europe, qui réduira la compétitivité du produit espagnol. Pour Priva, « une solution diplomatique » est la seule option, soulignant que « la situation s’aggrave de jour en jour, avec un impact direct sur la production et le fonctionnement, non seulement dans le secteur de la céramique, mais aussi dans toute la province ».

Batna, de l’autosuffisance à l’exportation
Si l’Espagne est un acteur important de l’industrie mondiale de la porcelaine et de la céramique, l’Algérie n’est pas moins renommée en ce sens. Il n’y a qu’à constater les derniers chiffres annoncés par le wali de Batna, Mohamed Benmalek, qui a déclaré que « les exportations en produits céramiques réalisées dans la wilaya depuis le début de l’année en cours ont atteint une valeur de 26 millions dollars », précisant que « cette valeur des exportations a été réalisée au terme de 26 opérations d’exportation vers plusieurs pays dont : l’Italie, la Grande-Bretagne, le Canada, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie et le Sénégal ». Benmalek a relevé, entre autres, que « la filière céramique qui se place en tête des activités exportatrices dans la wilaya compte 11 unités de production en attendant l’entrée en activité de cinq autres unités au cours du premier semestre 2023 ». Il a également fait savoir que « la filière emploie 4 000 travailleurs permanents et cet effectif passera à
12 000 après l’entrée en phase de production des cinq autres unités ». Cette nouvelle cargaison de céramique est dirigée vers le Liban par l’entreprise Alpha Ceram qui depuis début 2022 a exporté pour 4 millions dollars, a déclaré son gérant Nadhir Maala qui a ajouté que l’objectif pour 2023 est d’exporter pour 8 millions dollars. Fin novembre dernier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, avait déclaré que la décision prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de protéger cette industrie par son encouragement et l’interdiction de l’importation des mêmes produits, « a porté ses fruits par la satisfaction des besoins du marché national et l’orientation vers l’exportation ». Le ministre avait rappelé, à ce propos, les dispositions mises en place par l’Etat pour protéger ce produit local face à la concurrence étrangère et l’accompagnement des investisseurs dans ce domaine en vue de son développement et de parvenir vers l’autosuffisance et l’exportation.

L’inopérante volte-face de Sanchez
Rappelons que vers la fin du mois de septembre dernier, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait revu sa position sur le Sahara occidental, lors d’un discours devant l’AG des Nations unies. « L’Espagne soutenait une solution politique mutuellement acceptable» concernant le Sahara occidental. « Nous soutenons pleinement le travail de l’envoyé spécial du secrétaire de l’ONU, travail que nous jugeons absolument crucial », avait-il affirmé lors de son discours prononcé à l’occasion, avouant que l’Espagne «ne pouvait pas continuer avec les conflits du siècle dernier », et qu’elle soutenait « une solution politique mutuellement acceptable dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité », et qu’en ce sens, « le travail de l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies est essentiel, et qu’il a le plein soutien du gouvernement espagnol ». Malgré cela, cette déclaration n’a rien changé à la position de l’Algérie, estimant que cela était insuffisant, à même de corriger la grave erreur historique commise par Sanchez. Les observateurs affirment que la « renormalisation » des relations économiques entre les deux pays ne se fera qu’avec le départ du gouvernement Sanchez du pouvoir en Espagne.
Hamid Si Ahmed

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