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LES ACQUÉREURS RETARDATAIRES MIS EN DEMEURE, MAIS AUCUNE EXPLICATION SUR LES RETARDS DE LIVRAISON DES LOGEMENTS : Le deux poids, deux mesures de l’ENPI et de l’AADL

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L’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) a invité, cette semaine, l’ensemble des souscripteurs à la formule Logements promotionnels publics (LPP) ayant déposé leur dossier depuis 2013, à retirer les ordres de paiement et verser les deux premières tranches dans un délai n’excédant pas 30 jours.

Face à une société – de surcroît d’utilité publique – qui ne songe qu’aux moyens de récupérer ses dus auprès des clients, ces derniers continuent à vivre ce qui est devenu un véritable cauchemar : les longs retards de livraison, très fréquents, ce qui engendre des dépenses supplémentaires. Dans le cadre de l’assainissement des listes définitives de la formule LPP, l’ENPI invite l’ensemble des souscripteurs ayant déposé leur dossier depuis 2013 et n’ayant pas retiré les ordres de paiement des deux premières tranches ou en retard de les verser, à se rapprocher des services commerciaux de la Direction générale, et ce dans un délai de 30 jours à compter de la date de parution du présent avis, lit-on dans un communiqué publié par l’ENPI sur sa page Facebook.
Les souscripteurs retardataires sont priés de bien vouloir se rapprocher, le cas échéant, des directions régionales (DR) ou directions de projets sur le territoire national, à l’instar de la DR Sud à Ouargla réservée aux souscripteurs des wilayas d’Ouargla, Laghouat, Adrar, El-Oued et Ghardaïa, ou encore la direction de projets à la wilaya de Tlemcen réservée aux souscripteurs habitant Tlemcen, Saïda et Béchar, outre la DG pour les souscripteurs de la wilaya d’Alger, précise-t-on de même source. En août dernier, le Président-directeur général de l’ENPI, Soufiane Hafedh, avait souligné l’impératif d’accélérer la cadence de réalisation des projets de logement, et de coordonner les efforts entre les divers services et directions de wilayas afin de livrer ces projets dans les meilleurs délais.
Des entreprises comme l’ENPI et l’AADL ont été créées dans l’objectif de permettre à l’acheteur d’accéder à la propriété d’un logement dans un cadre légale et organisé, qui évitera au bénéficiaire beaucoup de contraintes administratives et techniques.
Des résultats plus que satisfaisants, selon l’appréciation des responsables en charge de ce secteur, mais source de mauvaises pratiques comme les retards de livraison qui durent des années et le trafic et anomalies dans la réalisation des logements, quand bien même ils sont réceptionnés.

Accéder à la retraite avant … le logement !
Et tout cela au détriment de l’acquéreur, car l’ENPI ou l’AADL, dont les responsables trouvent toujours de nombreux justificatifs : arrêts des chantiers, défaillance des entreprises, dysfonctionnements, ou aussi conditions climatiques difficiles. Sur les réseaux sociaux et les médias, les témoignages de ces souscripteurs révèlent quotidiennement l’étendue des retards des livraisons des logements occasionnant d’importants préjudices financiers pour les acheteurs, car le non-respect des délais de livraison des logements neufs engendre des dépenses supplémentaires : payement de loyers supplémentaires pour les locataires.
Et quand la remise des clés est décalée pour de longues années, comme c’est souvent le cas, cela devient un tourment et une hantise : des souscripteurs qui sont partis en retraite mais toujours sans leurs logements très attendus. Les dommages sont encore plus considérables quand les entrepreneurs chargés de la réalisation de logements sont défaillants, et que les litiges auprès de la Justice durent avant d’attribuer le chantier à un autre entrepreneur, et bien entendu, les acquéreurs n’ont rien à faire dans ce cas, à part prendre leur mal en patience. Pire encore, la société de promotion immobilière ne prend même pas la peine, dans la majorité des cas, d’indiquer les raisons des retards de réalisation et de report de livraison, ce qui mène les souscripteurs à se constituer dans des collectifs et ester en justice ces entreprises. C’est le cas d’un acquéreur de la wilaya de Boumerdès qui attend depuis 18 ans, sans même que les travaux de son logement, sis à Bordj Ménaïel, soient finalisés, car l’entrepreneur en charge de la réalisation a déclaré faillite après avoir dépensé tout l’argent que lui a avancé l’ENPI – sans vérifier s’il a vraiment les moyens – et que les procédures de retirer le chantier et de le redonner à un autre prennent du temps. Las des promesses qui se succèdent mais sans effet sur le terrain, cet acquéreur malheureux, avec une dizaine d’autres victimes, ont adressé des courriers aux autorités compétentes (la wilaya, le ministère de l’Habitat, Premier ministère) et mené aussi des sit-in devant les sièges de la wilaya et de la daïra de Bordj Menaiël. Toujours sans suite. Le problème persiste encore. Face à ces constats, beaucoup de souscripteurs des programmes AADL et ENPI suggèrent d’avoir le droit de demander des comptes et explicationsaux entreprises promotrices immobilières de la même façon que les souscripteurs, qui sont tenus de respecter les délais de payement sous peine de pénalités ou autres sanctions.
Hamid Mecheri

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