Quel sacrilège, le Maroc, la terre où on continue d’ériger le baise-main comme signe de soumission à l’ordre de la famille royale, régnante et où les droits les plus élémentaires ne sont pas garantis, vient d’être porté à la présidence du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Son ministère des affaires étrangères, montant sur ses grands chevaux pour bien appuyer sur la honte que vient de « pondre » l’ONU a annoncé son élection, mercredi, par 30 voix devant l’Afrique du Sud qui n’a récolté que 17 voix sur les 47 que compte cet organisme gouvernemental sous l’égide des Nations unies. Que reste-t-il comme crédit à cette institution dont la réputation est sérieusement malmenée par son silence devant les atrocités commises par Israël à Ghaza ? Quelle lecture faire de cette gravissime atteinte au principe même des droits de l’Homme en flanquant le statut de garant au pays qui piétine tous les droits qui pratique une politique coloniale dans les territoires Sahraoui occupés et qui est passé maître dans l’art de la répression érigée en mode de commandement ? Le vote s’est déroulé hier à Genève et a permis au pays du roitelet de devancer l’Afrique du sud et de s’adjuger le siège de président du Conseil onusien des droits de l’Homme. Comment expliquer que le régime du Makhzen puisse devancer le pays de Mandela, un modèle dans la lutte pour les droits humains? Ce sont les principes même de ces droits qui ont reçu un coup fatal car les citoyens du monde n’arrivent toujours pas à expliquer comment les occidentaux, partant de leur position dominante dans le monde permettent à Israël de bafouer tous les droits sans être le moins inquiétés. « C’est la blague du siècle », disait, dans une tribune, il y a quelques jours l’universitaire Ahmed Bensaada. Par ce vote de la honte, on a bien achevé les droits humains, réduits aujourd’hui à une soumission totale à l’ordre du plus fort. Le CDH des Nations unies, vient de se faire hara-kiri. Déjà en manque de crédibilité, il vient de s’offrir le coup de grâce qui l’a envoyé ad-patres.
Slimane B.
