Le sachet en lait se fait de plus en plus rare dans les quartiers d’Alger. Plus besoin d’enquêter sur ce produit largement consommé chez les ménages. Il suffit de sillonner les commerces des banlieues de la capitale pour constater une pénurie. En effet, tel que nous l’avons constaté hier, la perturbation dans la distribution de cette denrée alimentaire continue de faire parler d’elle dans plusieurs quartiers populaires de la wilaya d’Alger. Ainsi, outre une augmentation parfois effrénée des produits alimentaires, c’est le récurrent problème de la pénurie du lait en sachet qui suscite l’appréhension suivie d’un mécontentement, le tout sur fond d’incompréhension des raisons, des habitants de la capitale. Surtout dans le versant sud, où sont implantés les quartiers et cités populaires.
Et tel que nous l’avons constaté, ces derniers sont les plus touchés par la rareté du lait. Et ce n’est pas là une exception à quelques points de vente de ce produit où la distribution du lait en sachet se fait anarchiquement, d’une manière imprévisible. Si bien que, pour s’en approvisionner, il faut se lever très tôt le matin. C’est le cas de l’axe cité Ben Omar (Kouba)- cité Mer et Soleil – Cité Amirouche jusqu’à la cité Djenane El Mabrouk, à El Magharia. Les habitants de ces cités urbaines ont subi depuis vendredi en effet cette pénurie. C’est le témoignage même de la majorité des commerçants, qui, selon leurs dires, les endroits cités «sont des points oubliés de la Capitale !». Ce n’est pas une disette de d’un jour, mais de trois jours. Du coup, «les habitants attendent désespérement le produit vital qui demeure toujours introuvable», estime Malika, qui forme, en compagnie d’autres personnes, une queue devant un commerce d’alimentation générale, à la cité Djenane El Mabrouk. Dans les quartiers de la commune d’Hussein Dey, le même état d’esprit anime les habitants sur la question. Tout le monde court derrière le sachet du lait dans l’espoir de subvenir au besoin vital des membres de la famille, les enfants surtout. Selon un jeune homme rencontré à la cité de Diar El Djemaa, à quelques encablures de la Rue Tripoli, c’est là que devait se rendre un distributeur du lait en sachet pour approvisionner les commerces de produits alimentaires. Il suffisait que l’annonce d’une probable livraison du produit, passée de bouche-à-oreille, se fasse sentir, pour voir immédiatement une chaîne de plusieurs dizaines de mètres se former devant le lieu indiqué. «Un scénario qui devient petit à petit une habitude quotidienne», s’est lamentée Saliha, une dame d’un certain âge, habitante de la commune d’Hussein Dey. Selon son témoignage, elle a du parcourir des kilomètres dans l’espoir de trouver quelques sachets de lait. Devant cette situation, notre interlocutrice dénonce la filouterie de certains commerçants qui cherchent à «imposer» l’achat du lait en sachet cédé à 50 DA ou encore le lait conservé dans des boîtes en carton, qu’elle refuse d’acheter.
Mohamed Amrouni