Accueil ACTUALITÉ L’ARGENT PLACÉ À L’ÉTRANGER : Le cheval de bataille de Tebboune

L’ARGENT PLACÉ À L’ÉTRANGER : Le cheval de bataille de Tebboune

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Le candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle du 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, a promis aux Algériens, tout au long de la campagne électorale, de récupérer l’argent volé et placé à l’étranger, si jamais il arrive à être élu président de la République à l’issue du prochain scrutin. La dernière en date remonte au 24 novembre dernier. Invité au Forum El-Hiwar,  l’ancien Premier ministre et plusieurs fois ministre, sous le régime du président déchu Bouteflika, avait indiqué que   » de grandes sommes d’argent public ont été transférées illicitement à l’étranger par des hommes d’affaires, des politiciens et des parties influentes incarcérées pour corruption « . Ce qui est, pour ainsi dire, un secret de polichinelle. Mais le candidat ne s’arrête pas là, assurant que parmi les candidats en lice, il se trouve qu’il est le seul à savoir   » où est placé cet argent. Et non seulement. Le candidat Tebboune fait entendre qu’il est seul à pouvoir le récupérer. Comment compte-t-il faire ? L’ancien Premier ministre donne au compte-goutte les informations sur sa démarche, assurant qu’il ne peut la rendre publique pour des raisons stratégiques.
Selon l’ancien ministre de l’Habitat, qui anime une campagne électorale, au service minimum, ces fonds se trouvent dans des  » paradis fiscaux »  ou sous forme d’investissements », notamment aux États-Unis et en Suède. Le candidat Tebboune, assure qu’il sait comment « interagir avec les instances internationales et comment piloter les procédures judiciaires pour rapatrier les fonds pillés à l’Algérie.  » Sauf que, et de l’avis même de nombreux spécialistes, cette procédure nécessite plusieurs années de travail et de concertation avec les pays où les fonds ont été placés, pour pouvoir les rapatrier, dans le cas où les négociations aboutissent.

Tebboune et l’honnêteté de sa démarche
Le candidat Tebboune, qui fait de ce dossier sensible son cheval de bataille, est-il en train de « vendre du vent » aux Algériens ? Les promesses de cet ancien ministre répondent-elles  aux seuls besoins de la campagne électorale? Difficile de le dire à présent. Le mouvement populaire qui a entamé son 9e mois de révolté pacifique, est  » allergique » à tout processus électoral mené par le pouvoir actuel, et dont les têtes, (dont celle de Tebboune) sont réclamées.  Il tient, ainsi, et avec détour, à faire des dossiers de corruption qui peuplent la Justice, et des responsables impliqués, un leitmotiv pouvant le conduire au palais d’El Mouradia. En politique comme en guerre, il faut marcher sur les cadavres pour y arriver, dit-on. Et Tebboune saute sur l’occasion. Mais le peuple ne branche toujours pas.

Un procès en pleine campagne électorale
Dans ce même sillage, et en pleine campagne électorale, qui entame sa dernière ligne droite, tous les regards étaient braqués, hier, au tribunal de Sidi M’hamed, où étaient attendus de nombreux anciens responsables, poursuivis pour corruption dans le dossier de l’automobile, dont deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia, et Abdelmalek Sellal, ainsi que plusieurs ex-ministre, Walis et hommes d’affaires.
Alors que les accusés étaient arrivés au tribunal, le procès a été reporté au 4 décembre, à la demande de la défense en raison des conditions d’organisation qui  » ne sont pas adéquates ». Le tribunal a été envahi par une foule nombreuse, amassée à l’intérieur du tribunal et devant la salle d’audience, rendant le déroulement du procès très difficile, selon les avocats. À l’approche de cette élection présidentielle, tout semble être entouré du flou. Campagne électorale glaciale, mouvement populaire qui ne fléchit pas et rejette cette échéance électorale, et un Commandement militaire qui avance le contraire. C’est l’élection de toutes les incertitudes.
Brahim Oubellil

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