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Laksaci est revenu sur la question à l’APN : vers l’augmentation de l’allocation touristique

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Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a indiqué, hier, à l’APN, qu’il compte procéder prochainement à la révision en hausse de la marge bénéficiaire des bureaux de change. Cette mesure permettra, selon lui, de booster et relancer cette activité qui souffre d’attractivité, eu égard au marché parallèle qui supplante le circuit formel.
En effet, après deux jours de débat houleux à l’Assemblée populaire nationale, avec, en prime, la remise au goût du jour de la lancinante question de l’inexistence des bureaux de change, à travers le pays, lorsqu’encore cette activité est remise en cause par la prééminence des marchés parallèles de devises. Ceci, de surcroît, au moment où la monnaie nationale est en proie à la fluctuation des marchés internationaux, et les spéculations des cambistes qui sévissent sur les places de change informel. En effet, Laksaci a indiqué lors de cette séance parlementaire consacrée aux réponses aux critiques émises par les parlementaires, que le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté, le 6 mars dernier, un nouveau dispositif de loi permettant de définir avec précision la nature et le rôle qui échoient aux bureaux de change. Ce nouveau texte de loi permettra aussi d’élargir le change manuel aux opérateurs de l’informel, comme il explicite les personnes morales ou physiques qui sont susceptibles de postuler à la création de bureaux dédiés à cette activité, au demeurant, souffrant d’un manque de rentabilité de l’ordre de 1%. Cette nouvelle loi a en quelque sorte un objectif à double tranchant. Et pour cause, selon les explications fournies par l’Argentier du pays, au-delà de créer une certaine attractivité pour cette activité, en allant vers l’augmentation du taux des bénéfices revenant aux opérateurs, il est visé, par cette mesure, d’amener les cambistes à intégrer la sphère économique parallèle. Cela étant dit, à l’heure actuelle, tout le monde sait que les marchés monétaires illicites, comme ceux du Square Port-Saïd d’Alger, ou encore ceux installés à l’Est et à l’Ouest du pays, sont convoités de tous, de par l’intérêt qu’ils rapportent, aussi bien aux marchands qu’aux clients eux-mêmes. Le premier responsable à la tête de la Banque-mère a précisé que cette instruction, portant sur la hausse de la marge revenant aux bureaux de change, sera publiée aussitôt que la nouvelle disposition serait rendue publique dans le Journal officiel. Sans préciser ni la date, ni encore le taux à valoriser pour créer cette attractivité tant désirée au niveau des agences de changes, Laksaci a, tout aussi, dressé un constat peu reluisant de l’état des lieux. À l’heure actuelle, seulement six bureaux destinés aux opérations de change sont disponibles au niveau national, ce qui est de loin bien en deça des besoins réels en la matière. Et pour cause, le même responsable s’en défend et insiste comme pour dire que la BA a bien rempli sa mission. À ce titre, il a précisé que sur les 46 agréments accordés au profit des bénéficiaires, 13 bureaux se sont retirés et ont demandé de cesser l’activité, alors que 27 autres ont été annulés, en raison de la création des bureaux par les bénéficiaires dûment agréés à cet effet. Cependant, ces nouvelles mesures, même appliquées d’ailleurs, ne sont pas une fin en soi, dès que faut-il encore amener les détenteurs de fonds à privilégier ces bureaux formels, aux places illicites qui présentent plus ou moins de marges intéressantes. Une fois le règlement est mis en place et les bureaux de change installés, ce qui est, pour Laksaci, «un nouveau dispositif qui améliorera l’activité», que sera le niveau de l’offre?», s’est interrogé Laksaci, tout en déplorant cette même offre qui fait défaut. Pour lui, il y a un placement faible en matière de l’offre de la devise émise, notamment par les non résidents. Un fait qui a pour cause, a-t-il expliqué, la faiblesse du secteur touristique. À ce titre, la même question d’ailleurs se pose pour les citoyens nationaux désireux d’effectuer des opérations de change monétaires, qui, souvent, font appel aux cambistes. Revenant aux agréments retirés ou dont les bénéficiaires ont décidé eux-mêmes d’arrêter cette activité, Laksaci a posé la problématique de savoir sur le sort à réserver à ces mêmes autorisations. Du coup, le haut cadre bancaire se montre plus que jamais sceptique à l’idée de relancer une activité qui souffre de rentabilité.

Allocation touristique : Laksaci émet des réserves
L’Argentier du pays est revenu également sur un sujet dont le débat remonte au moins aux cinq dernières années. Il s’agit de l’allocation touristique qui revient de droit à tout citoyen désireux d’effectuer un voyage à l’étranger. On le sait tous, la dotation touristique dont bénéficie le citoyen algérien est en dessous de ce qui est en cours chez les pays voisins. Elle est de l’ordre de la modique somme de 15 000 DA, annuels. Le débat donc, qui revient à l’APN, pose à nouveau la possibilité de revoir à la hausse ce montant. À ce titre, Laksaci qui a essuyé de vives critiques, avant-hier mardi, ne s’est pas montré réticent le lendemain, à l’idée notamment d’aller au-delà du plafond du montant de cette allocation, sachant que c’est à la BA que revient la prérogative d’en fixer le montant maximal. Mais, il a émis des réserves quant à cette disposition qui concerne, en plus du touriste national, les personnes voulant se rendre à l’étranger pour soins en cause de maladie, et les étudiants résidents. «Quant au droit de change des personnes qui voudront voyager, étudier ou se soigner à l’étranger, cela fait partie des dispositions de convertibilité courantes du dinar, du moins pour tous les pays membres du FMI, conformément aux engagements de l’Algérie», dira-t-il sans donner de précisions, à même de laisser filer une certaine volonté confirmant la hausse de cette allocution. Laksaci, tout de même, indique, que la BA peut décider de manière «exclusive» à augmenter le montant au profit des personnes de «bonne foi», notamment les personnes voyageant pour des raisons de santé.
Farid Guellil  

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