Accueil ACTUALITÉ LA RENGAINE DES GRÈVES CYCLIQUES : Et si l’élève revendiquait ?

LA RENGAINE DES GRÈVES CYCLIQUES : Et si l’élève revendiquait ?

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Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’école algérienne en proie à des grèves cycliques, violence, déperdition scolaire et fausses solutions à des vrais problèmes. Notre école tant dénigrée est devenue un véritable laboratoire d’essai pour les élèves, devenus des cobayes et qui a fini par produire des « monstres» d’inadaptés sociaux. Rien ne sert aussi de s’étaler sur le niveau pédagogique d’enseignants par défaut, ni de parler sur les manuels scolaires inadaptés et les programmes à la hussarde avec des systèmes importés à prix d’or et incompatibles avec la réalité algérienne.

Ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur de l’Éducation n’est que la conséquence des années d’errance, de bricolage et des expériences grandeur nature qui ont conduit à décerveler toute une génération. Cette École est celle des pauvres, des Algériens ordinaires qui n’ont ni fortune mal acquise, ni droit d’entrée dans le cercle des corrompus, ni lien familial avec les pontes du pouvoir central ou local, encore moins des affinités opportunistes. C’est pourquoi, nous disons que les grèves menées par une coordination des enseignants du primaire et qui se poursuivent toujours ont quelque chose de déplorable et d’attristant aussi dans un secteur qui n’a jamais cessé de se mordre la queue. Le comble a été atteint par les vagues successives de fraude qui ont éclaboussé cette institution avec des diplômes de complaisance vendus à des fils de notables pour intégrer l’université et exercer aujourd’hui dans différents secteurs d’activités. Tout près de nous, l’exemple édifiant du Bac 2013 est également illustratif d’une dérive des continents qui ne peut mener cette école que vers le précipice si ce n’est déjà fait.
Or, et en ce qui concerne ces grèves cycliques dans l’éducation, cela est aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Au moment où les plateformes revendicatrices se succèdent, les enseignants et tout le corps pédagogique en général se mobilisant pour des revalorisations salariales ou des demandes sociales, le ministère de tutelle ne répond toujours pas, lorsqu’encore ses prédécesseurs proposaient des fausses solutions dans l’optique d’un apaisement, toujours aléatoire au demeurant.
Alors que l’élève, lui, se perd au milieu du gué, des fiches de paie, des œuvres sociales et des opportunistes de tous bords.

Dépasser les égoïsmes
De mémoire, aucune grève des enseignants n’a jamais concerné expressément le niveau de cette école-otage, ni pour dénoncer celui de certains enseignants coupables de voler en rase-mottes encore moins pour condamner l’incongruité des manuels scolaires. Reste, qu’aucun syndicat n’a jamais appelé à débrayer pour qu’enfin on ait pitié des dos fragiles de ces élèves à la peine. Aucun responsable syndical ne s’est élevé pour ces élèves qui doivent marcher des kilomètres chaque matin pour apprendre dans des classes à peine chauffées et être maltraités par certains enseignants frustrés.
Alors à quoi riment ces éternelles grèves dans l’Éducation, si ce n’est pour faire encore plus de mal à ces élèves qui sont pris en otage entre des protagonistes qui se regardent comme deux chiens de faïence, sans possibilité d’un dialogue sérieux et constructif, rien que pour l’intérêt de l’école et de l’élève. Le tout loin des égoïsmes ravageurs des uns et des autres. On admet aujourd’hui que les grèves perturbent la sérénité des élèves dans leur parcours scolaire, mais on ne fait rien pour gommer les aspérités.
Cet état de fait dure depuis longtemps, et il faut que cela cesse, car il y va de l’avenir des élèves. Il faut en convenir que ce dialogue de sourd entre les syndicats de l’Éducation et la tutelle doit cesser, et les protagonistes doivent avoir la sagesse pour extirper les maux qui gangrènent l’école algérienne afin de la faire sortir de son marasme. Pour cela il faut que l’intérêt des élèves soit placé au-dessus de toutes considérations. Cela engage l’avenir des nouvelles générations.
Mâalem Abdelyakine

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