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La grève des travailleurs de Setram entame son 5e jour : Les usagers du tramway pénalisés

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Le tramway d’Alger n’est toujours pas opérationnel en raison de la grève des travailleurs entamée mardi dernier. 5ème jour de débrayage et aucune solution n’a encore vu le jour de la part de l’administration qui persiste à fermer toutes les portes du dialogue avec les grévistes.
La communication avec la presse est également réduite voire inexistante. Les responsables de la direction de la Setram ont refusé, hier, de répondre aux sollicitations des journalistes sous prétexte qu’ils (les responsables de l’administration de la Setram) ne sont pas habilités à s’exprimer sur le sujet sans l’autorisation du ministère des Transports. Le bras de fer entre les travailleurs de la Setram et leur administration, pénalise à plus d’un titre les usagers du tramway lesquels ne savent plus à quel saint se vouer. Même le service minimum assuré par la Setram n’arrange pas les usagers de ce moyen de transport. Ils doivent attendre des dizaines de minutes pour espérer s’embarquer à bord du tramway. Tous les usagers du tramway rencontrés au niveau des arrêts étaient unanimes à déplorer une telle situation. Ils s’interrogent sur le pourquoi de l’entêtement de l’administration de la Setram à ne pas dialoguer et satisfaire les revendications des travailleurs en grève. Certains accusent les deux camps de privilégier leurs intérêts à ceux des usagers du tramway, alors que d’autres n’ont pas pu contenir leur colère. Ils ont déversé leur fiel aussi bien sur les travailleurs grévistes que sur l’administration de la Setram. Du coté des grévistes, rencontrés à l’extérieur de leur direction générale à Bordj El Kifan, les contestataires ont fait état d’un silence total de la part de leurs responsables « qui n’ont montré aucune volonté de dialoguer ». C’est ce que confirme Bouzina ayoub régulateur PCC à la SETRAM qui dénonce, en outre, le recours aux sanctions et à la mise en demeure de plusieurs grévistes. Il a rappelé, à cette occasion, que les travailleurs du tramway d’Alger n’en sont pas à leur première grève puisqu’il s’agit de la cinquième. Pour ce qui est des revendications, précise-t-il, ce sont toujours les mêmes. Notre interlocuteur, s’est également interrogé sur les raisons d’une politique de deux poids deux mesures en faisant allusion aux conditions de travail au métro d’Alger qui dit-il sont bien meilleures. « Nous n’avons jamais hésité à faire notre travail convenablement malgré les contraintes et les horaires de travail très chargés. Mais aujourd’hui il faut que ça change », a-t-il estimé. Se disant conscient des répercussions du débrayage qui prend en otage les voyageurs, mais pour lui, c’est le seul choix qui reste pour que les travailleurs puissent faire entendre leur cause. Interrogé, d’autre part, sur l’organisation du service minimum, Bouzina a jugé la démarche de l’administration de machiavélique. Cette dernière après avoir refusé la proposition des grévistes d’assurer un service minimum avec leurs agents aurait préféré engager un personnel qui n’est pas expérimenté dans le domaine, a-t-il relaté. « Le personnel chargé de couper le courant électrique en cas de danger est en grève ce qui met en situation de danger la vie des usagers du Tram », a averti Benzina. Pour rappel, le ministre des Transports et des Travaux publics, Boujemaa Talai avait déclaré jeudi que la grève des employés du tramway était illégale.
« Les travailleurs du tramway n’ont pas respecté la procédure légale notamment concernant le dépôt d’un préavis de grève, même s’il s’agit d’un droit garanti par la Loi », avait-il dit, soulignant que son ministère prendra toutes les mesures légales nécessaires pour mettre un terme à ce mouvement de protestation sans pour autant donner plus de détails à ce sujet. Les travailleurs du réseau d’exploitation de la Setram observent depuis mardi un arrêt de travail collectif sans préavis, sur toute la ligne reliant les stations de Dergana-centre jusqu’aux Annassers. Les grévistes ont soulevé une série de revendications, présentées par leur section syndicale, dont la révision de la grille des salaires, le reclassement des travailleurs et la garantie de leur sécurité et de leur transport.
Ania Nait Chalal

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