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Ghardaïa s’embrase de nouveau : 23 morts dans des échauffourées

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Les actes de violence et de tensions ont éclaté, de nouveau, à Ghardaïa, causant encore des victimes et des dizaines de blessés. Depuis février 2014 à ce jour, les affrontements d’une manière sporadique, entre citoyens de cette région du pays, connue pour être un havre de paix, persistent, et ce, après de multiples déplacements de responsables des pouvoirs publics et les mesures prises pour venir à bout de cette situation.

Les nouvelles violences qui ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi, au K’sar de Bounoura à l’entrée de la ville, ont marqué le début de cette spirale de violence qui, fort et de le souligner, vient de dépasser le seuil d’une simple préoccupation et inquiétude, chez les habitants de Ghardaïa comme ceux de l’ensemble du pays. «Il est urgent d’en finir avec les causes, à l’origine de ces affrontements sporadiques à Ghardaïa, dans l’intérêt en premier lieu du pays», a lancé, hier, le docteur Abbou El-Oulla Mohamed, contacté par nos soins pour de plus amples informations sur la situation dans cette région du pays. Pour notre interlocuteur, «c’est à l’Armée nationale populaire de prendre complètement la gestion de la crise à Ghardaïa» au regard de la teneur des évènements et du cours «inquiétant» qu’ils ont pris, notamment par les affrontements violents survenus durant le mois sacré. «La situation à Ghardaïa ne peut être réglée que par l’intervention de l’institution militaire du pays», nous a-t-il affirmé, avant d’ajouter que «c’est l’avis de tout le monde à Ghardaïa, conscients que c’est l’ensemble de l’Algérie qui est visé, par les évènements de Ghardaïa», avertit-il. Même un peu souffrant par le poids des années vécues, le vieux docteur nous a exprimé ses inquiétudes sur la violence et les affrontements dans sa région, qui au plus loin de son histoire et celle plus récente, la quiétude, le vivre ensemble et la tolérance ont été les maîtres mots dans la vie de l’ensemble des Ghardaouis. Même s’il se rappelle qu’en 1984, nous précise-t-il des voix insignifiantes de fanatiques «ont usé de la maison de Dieu, à Metlili, pour appeler au meurtre d’autres Algériens» le docteur Abbou El-Oulla, avertit contre ceux qui alimentent et exacerbent les tensions à Ghardaïa et nous parle d’«un plan qui vise notre pays, l’Algérie», a-t-il affirmé. Il est utile de rappeler les propos de l’ex-ministre du tourisme, originaire de Ghardaïa, Abdelwahab Bakli, qui s’est exprimé, dans un entretien passé à l’APS, sur ces évènements qui durent depuis près de deux ans.
Il a accusé ouvertement les barons de la drogue et de la contrebande d’exploiter le désarroi des jeunes pour déstabiliser Ghardaïa, précisant «géographiquement stratégique constituant un trait d’union entre le nord et le sud algérien». Nul n’ignore que c’est derrière un discours communautaire et confessionnel, profitant de la situation socio-économique précaire de nombreux jeunes, pour mettre en application leur scénario diabolique visant la déstabilisation de la région et, partant, du pays. Pour le docteur, «la Loi est au-dessus de tous» et le  rôle et la mission de l’État, c’est de veiller à son application, à prémunir le pays de tout déstabilisation et aussi, ajoute-t-il, la sécurité du citoyen dans toutes les régions du pays. Affirmant plus loin dans ses propos qu’au regard du cours des événements «l’espoir et dans notre armée» de venir à bout de cette situation qui a dépassé le seuil des inquiétudes pour être une réelle menace pour le pays. Les multiples déplacements de responsables du gouvernement, à leur tête, le Premier ministre,  Sellal, et, plus récemment, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, accompagné du Directeur général de la Sûreté nationale, n’ont pas été suivis du retour effectif de la quiétude à Ghardaïa.
Le bilan des affrontements s’est alourdi, pour atteindre 23 victimes et plus de 70 blessés, depuis le retour des actes de violence, dimanche dernier, dans cette ville, après une accalmie de plusieurs mois. Déplorant les pertes en vies humaines, notre interlocuteur a tenu à lancer un appel à l’opinion nationale, en vue de manifester son refus et sa condamnation de la violence, dans laquelle est plongée d’une manière sporadique Ghardaïa. Et à l’adresse des professionnels des médias nationaux, Abbou El-Oulla les invite à faire preuve de responsabilité dans leur travail d’informer sur les évènements de Ghardaïa, au regard des objectifs escomptés par les auteurs de l’exacerbation des tensions entre Ghardaouis. Ne manquant pas de rappeler pertinemment que «c’est le pays qui est visé à travers ce qui se passe à Ghardaïa», conclut-il.
Karima Bennour

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