Les Algériens changent leurs habitudes de consommation pour ces dernières années suite à diverses raisons. L’Algérien contrôle ses achats, certes, mais cela n’exclut pas l’augmentation du gaspillage pendant ce mois de Ramadhan. Bien que, en faisant une comparaison avec les années précédentes, on observe un recul remarquable dans le gaspillage alimentaire cette année 2023. La chargée de communication chez l’établissement « NETCOM », Mme. Nassima Yaâkoubi, a déclaré que « cette année a vu un recule de 11% dans les 10 premiers jours de Ramadhan avec 10700 Tonnes de déchets face à 12000 Tonnes l’année précédente », l’Association de protection du consommateur, Himayatec, a révélé également que « la majorité des familles algériennes se contentent des plats principaux les plus consommés par les membres de la famille, se débarrassant des plats qui finissaient auparavant à la poubelle ». Le porte-parole officiel de l’Organisation algérienne pour la protection des consommateurs a révélé que le sondage a été réalisé à travers les réseaux sociaux et à travers les sorties des membres de l’association sur le terrain. « La conclusion à laquelle nous sommes parvenus, c’est qu’en ce mois de Ramadhan, on a enregistré moins de déchets par rapport aux années précédentes ». Un sondage effectué par l’association et réalisé à travers les réseaux sociaux et à travers les sorties des membres de l’association sur le terrain. « La conclusion à laquelle nous sommes parvenus, c’est qu’en ce mois de Ramadhan, on a enregistré moins de déchets par rapport aux années précédentes » Il a attribué cet état de fait à la hausse des prix des produits de consommation dans le monde entier, non pas seulement en Algérie, en plus du rôle important de la sensibilisation sur le terrain, y compris les imams dans les mosquées et diverses activités de la société civile. Confrontés depuis quelques mois à des tensions inflationnistes quasi structurelles, les ménages sont mis en difficulté par la cherté de la vie. Conséquence, un menu quelque peu réduit cette année. La table algérienne ne contient que les plats consommés par les membres de la famille, à savoir la chorba, le plat de résistance et la salade. Pour le reste des plats servant à garnir la table du Ramadhan, et qui généralement sont jetés à la poubelle, n’étant pas consommés par tous les membres de la famille, ils ont disparu cette année. Mm Yaâkoubi a proposé de faire une étude sociologique pour analyser les habitudes et les comportements de consommation des citoyens, selon leurs situations et le nombre de personnes dans chaque foyer, pour faire des campagnes de sensibilisations adéquates. Même s’il y a une conscience globale et une éducation de consommation qui se développe assez bien, il faut savoir comment cibler les concernés pour atteindre l’objectif voulu.
Un point noir qui entache le mois sacré
Le gaspillage de pain reste toujours le point noir du mois sacré, car des millions de baguettes sont jetées dans les poubelles en raison de l’achat excessif de ce produit très consommé par les Algériens. Le président de l’association Himayatec a déclaré : « Rien qu’à Alger, environ 10 tonnes de pain sont jetées quotidiennement pendant le mois de Ramadhan, comme le révèle la Fondation nationale pour la collecte des déchets, sans calculer les coûts de sa production en termes d’électricité, d’eau, de gaz et le reste des autres intrants ». Pour cette année, Mm Yaâkoubi a mis en avant les chiffres depuis le début de Ramadhan; l’établissement NETCOM a déclaré avoir récupéré 3,5 Tonnes de pain contre 5 Tonnes dans la même période en 2022, constatant un recul de 30%. Le citoyen n’est pas le seul responsable en apercevant les paniers de pain sur les trottoirs, on peut faire un calcul mental que les restes non vendus du pain finissent à la poubelle aussi. L’année dernière, une étude menée par l’Agence nationale des déchets a révélé qu’en Algérie, 914 millions de baguettes étaient jetées chaque année, soit une moyenne de 2,5 millions de baguettes par jour. Malheureusement, pendant le Ramadhan, cette tendance préoccupante ne fait qu’empirer, avec près de 20 millions de baguettes de pain jetées à la décharge publique. Une économie parallèle basée sur la récupération du pain est née ces dernières années. Le pain collecté alimente le bétail, alors que la farine qui le compose est importée au prix fort. D’après des spécialistes, il faut revoir cette équation, en mettant en place une approche pédagogique à l’endroit des consommateurs.
M. Seghilani
