Accueil RÉGIONS Gandoura constantinoise : un parangon du savoir-faire des maîtresses-couturières à Chlef

Gandoura constantinoise : un parangon du savoir-faire des maîtresses-couturières à Chlef

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L’ample et seyante Gandoura en velours, passementée de fils d’or, que les belles Constantinoises portent avec fierté lors des fêtes de mariage et de circoncision, est sans conteste le parangon du savoir-faire des maîtresses-couturières du Vieux Rocher. Le savoir-faire ancestral transmis de mère en fille depuis des temps immémoriaux a permis de conférer toute son authenticité à cette toilette apprêtée d’arabesques flamboyantes, communément appelée Gandoura el Ksentiniya, voire Gandouret El Fergani en hommage à la famille Fergani, précurseur de la haute couture à Constantine, et qui est devenue indispensable dans les trousseaux des jeunes mariées dans la ville des ponts. La Gandoura constantinoise, très populaire même au-delà des frontières, est une longue robe sans col et à manches amovibles. Elle tire ses racines du « métissage » culturel qu’a connu la ville du Vieux Rocher depuis des siècles. Elle est richement brodée avec des fils d’or selon la technique de la  »Fetla » ou du  »Medjboud » (broderie dorée très fine). Cette véritable  »œuvre d’art », dont les  »petits secrets » ne sont connus que des orfèvres de l’artisanat constantinois, exprime le raffinement des femmes citadines vivant dans cette ville, et révèle toute la beauté de la femme algérienne en général et constantinoise en particulier. Ce vêtement mythique, traditionnellement de couleur bordeaux fait partie intégrante, en fait, de la culture algérienne, quand bien-même a-t-elle subi quelques transformations en ce qui concerne la diversité des couleurs et les formes de la broderie. Aujourd’hui, en effet, la nouvelle mariée peut choisir entre les couleurs vert fondé, bleu nuit ou mauve. La réalisation de cette Gandoura obéit à des règles bien précises, affirme Malika, une couturière très  »courue » à Constantine, en se gardant, toutefois, de divulguer ses petits secrets. Un patron (dessin), explique-t-elle, doit être choisi puis placé sur un cuir tanné, avant d’être gravé sur le cuir et collé pour être laissé ainsi pendant quelques jours au titre d’une opération que l’on nomme localement  »lafridha ». Vient ensuite la phase finale, celle de la broderie aux fils d’or ( »Madjboud » ou  »Fetla ») et l’ornementation au moyen de paillettes et de cannetilles dorées (fils de métal très fin et tortillé, utilisé en broderie), selon les goûts. La broderie couvre l’ensemble de la robe. Elles sont axées sur des décorations aux motifs de fleurs, de papillons, d’oiseaux ou d’arabesques dessinées au  »feeling » de la couturière. La Gandoura traditionnelle de Constantine, dont la confection peut prendre une année entière, est caractérisée par sa réalisation en trois parties distinctes que l’on appelle  »kh’ratate ». C’est uniquement par ce moyen que l’on peut garder la forme évasée de cet habit de fête, soutient Malika. Le prix diffère d’une robe à l’autre selon la décoration. Le coût d’une robe réalisée selon la technique du  »Madjboud » varie entre 50.000 et 100.000
dinars, quelquefois davantage. Certainement plus lorsqu’on sait que les Constantinoises se doivent de porter avec cette robe une  »M’hazma » (ceinture) constituée de louis d’or de différentes valeurs.Les habits typiques étant une  »adresse » distinctive des peuples et des nations, l’antique Cirta ne pouvait trouver mieux que la manifestation ‘Constantine capitale de la culture arabe » pour se raconter et dévoiler ses richesses, toutes ses richesses.

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