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Exploitation des carrières à Boumerdès : une menace sur l’environnement local

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L’exploitation anarchique des carrières de tuf et d’agrégats dans la wilaya de Boumerdès continue de susciter la colère des riverains de ces sites miniers attribués le plus souvent d’une manière illégale. Cet état de fait, issu d’une mauvaise gestion, crée des désagréments aux citoyens à cause des effets nuisibles et négatifs pour la santé publique et l’environnement, ne cesse-t-on de dénoncer. De multiples actions de protestation des riverains n’ont aucunement découragé les propriétaires et encore moins fait réagir les autorités compétentes afin de protéger la santé des citoyens qui est constamment menacée. Si les habitants de la commune côtière de Cap Djinet ont réussi à faire arrêter l’exploitation de nombreuses carrières érigées à l’entrée de la ville en multipliant des actions de protestation, les autres communes sont soumises au diktat des exploitants qui ne respectent aucune consigne de protection, s’inquiètent les habitants des localités de Keddara, Thénia, Ammal et Kharrouba. Malgré les écrits adressés aux autorités locales suivis de plusieurs actions de protestation, la pollution, les bruits des explosions, les va-et-vient des camions et autres nuisances générées par les travaux d’extraction de tuf sont l’interminable calvaire vécu au quotidien par les riverains des carrières. Timezrit, une localité de l’extrême sud-est de la wilaya, qui compte plus de dix carrières de tuf se trouve menacée non seulement dans son environnement immédiat mais aussi la santé de ses habitants à cause de ces exploitations effrénées et anarchiques.
« Aucun bénéfice ne revient à notre commune puisque les propriétaires payent leurs impôts à Alger et nous laissent la poussière, les bruits, la dégradation de nos routes et surtout les maladies provenant de ces sites qui ne respectent pas les normes d’exploitation », dénoncent les citoyens.
La plupart des exploitants ne tiennent pas compte des études d’impact menées pour préserver les richesses faunistiques et floristiques des alentours. En sus des bruits assourdissants des engins, de nombreux habitants se sont plaint de l’usage excessif du TNT et des détonations qui causent des fissures à leurs habitations, comme ce fut le cas au village Timizar, à Ammal. « La situation continue de se dégrader dans notre commune et l’impact sur l’environnement est de plus en plus menaçant, » se plaint le P/APC de Keddara qui plaide pour la révision de la loi sur la fiscalité locale, en obligeant les exploitants et les industriels à payer la TAP au niveau des communes abritant leurs activités et non pas au niveau des wilayas où se trouvent leurs sièges administratifs comme c’est le cas actuellement. Cette fiscalité qui représente 60% des recettes fiscales des collectivités locales peut contribuer à améliorer le budget communal de ces localités qui font partie des 958 communes pauvres du pays. Ce problème nourrit le sentiment d’injustice chez de nombreux habitants de la région qui n’ont pas hésité à l’exprimer par des actions de protestation enregistrés au niveau de Thénia, Kharrouba , Ammal et récemment au niveau du village Benmerzouga, dans la commune de Boudouaou où des centaines de citoyens ont bloqué la route menant vers Bouzegza pour réclamer la réduction du trafic des camions via leur localité, lequel a causé la détérioration des routes.
Les manifestants dénoncent également les dégâts causés par les exploitants des carrières aux monts de Bouzegza détruisant en plus de l’environnement immédiat, les vestiges de l’histoire ayant marqué cette région durant la guerre d’Indépendance. L’exploitation anarchique de ces carrières bannit toute option pour le développement touristique de ces régions qui pourtant disposent d’atouts non négligeable en la matière.
B. Khider

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