Accueil Culture+ ÉVOCATION : En hommage à mon ami Sid Ali Mazif, que Dieu...

ÉVOCATION : En hommage à mon ami Sid Ali Mazif, que Dieu ait son âme

0

J’aimerais, à travers vous, exprimer ma profonde tristesse, et ma peine pour la brusque disparition de mon ami, de notre ami, Sid Ali Mazif. Je l’avais vu chez lui au Telemly, récemment, après la disparition de Kheltoum, sa femme.

Elle était aussi une amie. Sid Ali m’a demandé des nouvelles de chacun de nos amis communs comme pour surmonter son chagrin et ne pas sombrer dans la tristesse. Sid Ali Mazif a aidé beaucoup de cinéastes tout au long de sa carrière. Il a toujours été là pour soutenir et encourager ceux qui le sollicitaient. J’ai moi-même pu faire des films grâce à lui, lorsqu’ il dirigeait dans les années 80/90 le département Cinéma de l’Oncic puis du Caaic, des documentaires et plus tard le long métrage « l’envers du miroir » dont l’histoire était inspirée de son scenario « Mimouna ». À la dissolution des Entreprises publiques du cinéma dans les années 90, il a été de ceux qui ont défendu les professionnels pour leur permettre de quitter dignement leur entreprise en obtenant une indemnité de départ. Ceci a permis à beaucoup d’entre nous de fonder leurs propres sociétés cinématographiques, et de sauvegarder ainsi la profession. Sans sa ténacité et son sérieux dans le suivi des dossiers administratifs, nous nous serions éparpillés et le cinéma algérien n’aurait probablement pas pu survivre à cette brutale dissolution. Nous lui devons beaucoup, et c’est dire à quel point le chemin de chacun de nous a croisé celui de Sid Ali, lui le grand frère, l’ami, toujours si bienveillant et généreux par ses conseils et son aide. Que de souvenirs avec lui dans la production cinématographique pour gérer les réalisations autant celles de jeunes cinéastes que celles de collègues connus qui lui faisaient confiance. Son expérience et sa modestie ont constitué une véritable école de formation pour ceux qui l’entouraient dans la gestion des dossiers de coproductions internationales comme par exemple le film « les palmiers blessés » coproduction algéro tunisienne de notre ami commun le tunisien Abdelatif Benammar. Le destin a voulu que lui aussi parte brutalement cette année, en février 2023. Sid Ali Mazif a fait de nombreux films documentaires et long métrages qui ont nourri notre imaginaire et ont marqué le cinéma algérien. Il voulait que sa longue carrière de cinéaste s’achève avec la réalisation du film le Patio, qui a été produit par l’entreprise publique le CADC. « Ce sera mon dernier film » disait-il. Comme il est difficile de songer qu’il n’est plus là. Il nous manque. Il repose au cimetière de Sidi M’hamed. Clap de fin, précisément dans ce lieu où il avait tourné son beau film «Leila et les autres ».
Par Nadia Labidi (ancienne ministre de la Culture)

Article précédentPort de Zemmouri El-Bahri (Boumerdès) : Lancement de l’opération de dragage
Article suivantCAN U17 (1/4 finale) Algérie-Maroc (20h00) : Les Verts pour refaire le coup de Sig