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États-Unis : atmosphère de scandale autour de la convention démocrate

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Hillary Clinton va être officiellement intronisée ces prochains jours candidate de son parti pour la course à la Maison-Blanche.

Donald Trump a déjà été intronisé la semaine dernière, c’est maintenant au tour d’Hillary Clinton. Elle devrait être désignée officiellement à la suite de la convention démocrate qui s’ouvre ce lundi 25 juillet à Philadelphie (nord-est des États-Unis). Mais c’est dans une ambiance de scandale que se déroule cette convention après la démission de la présidente du parti. Debbie Wasserman Schultz, fragilisée par une fuite d’emails internes, a annoncé dimanche sa démission de la présidence du Parti démocrate américain. Les démocrates entendaient pourtant profiter de cette manifestation pour donner l’image d’un parti uni et en ordre de bataille pour l’élection présidentielle de novembre, à la différence de la convention d’investiture républicaine qui a intronisé Donald Trump le 21 juillet. La mise en scène de cette convention, à laquelle participent des milliers de délégués démocrates venus de tous les États-Unis, a été gâchée par la publication par le site WikiLeaks d’environ 20 000 messages internes de hauts responsables du parti.
Certains de ces courriels, rendus publics vendredi, semblent montrer un parti pris en faveur d’Hillary Clinton lors des primaires, ce que le sénateur Bernie Sanders et ses partisans n’avaient cessé de dénoncer. Ce dernier, finaliste malheureux des primaires face à Hillary Clinton, doit s’exprimer dès lundi, premier jour du rassemblement. Au cours des derniers mois, le camp Sanders n’avait eu de cesse de réclamer la tête de Debbie Wasserman Schultz. Elle a finalement annoncé sa démission par communiqué dimanche, 24 heures avant l’ouverture de la convention. « La meilleure façon pour moi d’accomplir ces objectifs (élire Hillary Clinton présidente) est de démissionner de mon poste de présidente du parti à la fin de la convention », a-t-elle déclaré. Quelques heures avant, Sanders avait une nouvelle fois critiqué la partialité du parti dans un processus des primaires qu’il a toujours considéré comme injuste pour un « outsider » comme lui-même. « Le parti a été du côté d’Hillary Clinton depuis le premier jour », a-t-il dit sur NBC.

De précieux alliés
Mais le sénateur du Vermont a choisi de ne pas faire de cette controverse un casus belli. « Mon travail, à ce jour, est de faire battre Donald Trump et de faire élire Hillary Clinton », a-t-il martelé. L’entourage d’Hillary Clinton a par ailleurs suggéré que les pirates russes soupçonnés d’avoir volé les messages l’avaient fait « pour aider Donald Trump ». « C’est inquiétant », a dit son directeur de campagne, Robby Mook, sur ABC. Malgré la chaleur étouffante, le centre-ville de Philadelphie a été investi dès dimanche par des milliers de manifestants, bien plus nombreux et mieux organisés que les quelques groupes ayant protesté lors de la convention républicaine à Cleveland. Une grande manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes favorables aux énergies renouvelables et réclamant l’interdiction de la fracturation hydraulique, parmi d’autres slogans écologistes. Les tee-shirts et pancartes pro-Sanders étaient omniprésents et des centaines de partisans irréductibles du perdant des primaires ont défilé bruyamment. Nombreux étaient ceux qui voyaient dans la fuite WikiLeaks la validation de leurs soupçons. « Les messages prouvent ce qu’on savait depuis le départ », dit Dora Bouboulis, originaire du Vermont, qui a inscrit à la main sur un écriteau « Les ténors du parti ont truqué l’élection ». Mais, dans l’ensemble, les électeurs de Bernie Sanders soutiennent très largement Hillary Clinton, selon les sondages.
Tout ce que le Parti démocrate compte d’étoiles montantes et de poids lourds, notamment le président américain Barack Obama et l’ancien président Bill Clinton, s’exprimera au fil des quatre jours à la tribune de la convention, qui se tiendra dans la salle de hockey et de basket Wells Fargo Center. Les orateurs vanteront l’expérience et la compétence d’Hillary Clinton, ancienne première dame, sénatrice et chef de la diplomatie, et dénonceront le discours de division de Donald Trump. «La semaine prochaine, à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays », avait promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d’un meeting samedi à Miami (sud-est) avec son colistier fraîchement nommé, le sénateur de Virginie Tim Kaine. «Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays. » Bernie Sanders a obtenu plusieurs concessions, notamment la réforme du système des « super-délégués », ces délégués non liés par les résultats des primaires. Leur nombre devrait être réduit d’environ deux tiers lors des prochaines élections, en 2020.

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