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DR. BEKKAT BERKANI SUR L’AUTORISATION D’ACTIVITé DE CERTAINS COMMERCES : « Ce ne sont pas des mesures de déconfinement »

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Invité hier de la Radio nationale Chaîne 3, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, est revenu sur les dernières mesures prises récemment par les autorités concernant l’autorisation de la reprise de certaines activités commerciales. Il a fait remarquer aussi le relâchement constaté dans le respect des mesures de prévention pour éviter la propagation de la pandémie dans notre pays ainsi que sur d’autres questions en relation avec la situation épidémiologique.

«Les dernières mesures prises par les autorités ne signifient pas le déconfinement, mais juste de permettre à certaines activités commerciales de reprendre pour répondre à la détresse sociale générée par les restrictions imposées par la pandémie et éviter ainsi d’en rajouter à la population notamment durant ce mois sacré de Ramadhan », a répondu le Dr Bekkat, à une question de la journaliste de savoir si ces mesures sont un prélude à la levée de ces restrictions. Le Dr Bekkar, également président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a fait savoir qu’il n’y a pas un mode d’emploi proprement dit de déconfinement, mais chaque pays a ses propres données et sa levée ou son maintien dépendent de l’évolution de la situation épidémiologique dans chaque pays pour éviter le risque de se retrouver face à une deuxième vague encore plus meurtrière que la première, en raison d’un déconfinement mal calculé. Et pour parvenir à la suspension de cette restriction sanitaire, l’hôte de la chaîne d’expression française juge qu’il est impératif que le peuple soit encore patient et plus responsable, en se soumettant au strict respect des gestes barrières lors des achats et le respect des horaires du confinement, seule voie, permettant de sortir vite de cette crise sanitaire et avec le moins de dégât possible.
« La crise n’est pas encore derrière nous, et par conséquent il est du devoir et de la responsabilité de tout un chacun de respecter les consignes préventives, notamment la distanciation sociale, ainsi que le port du masque et le respect des horaires du confinement», a déclaré Bekkat, tout en relevant avec regret, le comportement irresponsable de nos concitoyens qui se faisaient les coudes pour de la Zlabia et le kelblouz, en pareilles circonstances sanitaires.
Et d’ajouter : « Le déconfinement est une décision politique décidée à partir des données épidémiologiques, et si nous avons constaté une décrue de la pandémie, il est donc possible de procéder à la levée de cette restriction exceptionnelle de façon partielle et progressive ». Toutefois, a-t-il enchaîné, « si on veut vite tourner la page du coronavirus, il faut faire des efforts car si le pays est passé entre les mailles et le filet c’est grâce au mesures adoptées depuis le début, d’où la nécessité de continuer à respecter ces restrictions pour sortir de la crise sanitaire », en citant notamment le cas de la Chine, qui a pu vaincre le virus par un confinement rigoureux et strict.

Une politique de prévention dans le système sanitaire
S’agissant de la refonte du système de la santé dans notre pays et le rôle de la toute nouvelle Agence nationale de la sécurité sanitaire promise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Dr Bekkat, a affirmé, dans ce registre, que les autorités doivent à priori, définir les priorités et établir un système de santé basé sur la prévention, en se référant au modèle cubain qui, en dépit des difficultés économiques et l’embargo imposé à ce pays, les Cubains ont pu disposer d’un système de médecine préventive efficace et encore de qualité.
« Il faut donc engager une politique préventive, tous azimuts, pour prévenir et trouver des traitements très précoce, établir des fiches et donner le mode d’emploi, c’est-à-dire le comment lutter et prévenir efficacement est l’objectif même de l’agence pour pouvoir disposer d’un système de santé prospectif qui prend en compte une économie de santé, de vie et financière » a-t-il dit, estimant qu’il est temps d’investir dans ce secteur les plus sensibles. Et l’invité de la Radio national entend par l’investissement dans le secteur, le déploiement des moyens techniques adéquats, mais aussi la prise en charge du personnel de la santé, qu’il soit privé ou public et tout cela doit être reconsidéré si on souhaite vraiment donner à ce créneau la place qui lui revient.
Revenant au protocole à la Chloroquine adopté en Algérie pour soigner les personnes atteintes du Covid, le Dr Bekkat a loué les vertus de cette molécule d’habitude administrée pour la lutte contre la malaria ou le paludisme qui, selon la même source, a donné des résultats satisfaisant en dépit de ce qui se dit, çà et là, sur ce traitement défendu, bec et angle, par l’infectiologue marseillais, Didier Raoult et qui fait toujours objet de polémique à travers le monde quant à son efficacité, et surtout par rapport à ses effets secondaires sur les personnes traitées avec remède, pourtant vieux de plus de 70 ans.

« L’urgence est d’ordre économique »
À propos de l’éventualité de la reprise des écoles, le président de l’Ordre des Médecins a estimé que la situation telle que se présente actuellement dénote une urgence économique qu’elle constitue une priorité pour justement, pour éviter une crise économique à grande échelle, mais la circulation des personnes doit dépendre de l’évolution de la situation sanitaire. De plus, les écoliers sont des porteurs potentiels du virus, qui peuvent donc contaminer l’entourage, et par voie de conséquence, il faut tout juste penser à la rentrée prochaine, soit septembre, pour éviter toute surprise, en pensant juste à sauver les examens pour assurer la continuité des cycles d’études.
Brahim Oubellil

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