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Dialogue interlibyen : les mises en garde de Jean Yves Le Drian

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Dans son annonce sur le porte-avion français Charles De Gaulle, déployé en Méditerranée, qui « pourra engager dès aujourd’hui, ses chasseurs contre le groupe Daech en Syrie », le ministre de la Défense Jean Yves Le Drian a exhorté, hier matin, les acteurs libyens, de Tripoli et de Tobrouk à conclure l’accord pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, « sinon ce sera la victoire de Daech » a-t-il averti, estimant qu’il « y a urgence » dira Le Drian.
Invité au Grand Rendez-Vous, Europe 1 et i-Télé, le ministre français de la Défense a déclaré, hier matin, que la base aérienne flottante, le porte-avion Charles De Gaulle est « opérationnelle (…) et en mesure d’agir dès aujourd’hui, par l’envoi des chasseurs pour frapper les positions de Daech, en Syrie. Déclaration qui intervient, quelques jours après que le porte-avions Charles-de-Gaulle ait quitté son port d’attache de Toulon, mercredi dernier, pour rester un premier temps dans l’Ouest de la Méditerranée, selon l’état major français des armées, « avant que le navire rejoigne le golfe persique, où il assurera le commandement de la force internationale TF50» ont rapporté des médias français. Après que les responsables militaires aient indiqué, la semaine passée, que le navire prendra «rapidement» part aux opérations de la coalition internationale contre Daech, hier, c’était au ministre de la Défense Le Drian d’annoncer qu’à partir, d’aujourd’hui, le porte-avion Charles De Gaulle est «opérationnel». L’occasion pour Le Drian de s’exprimer sur la crise libyenne et le chaos qui y règne, depuis les évènements de 2011 qui ont conduit à l’intervention de l’Otan dans ce pays, en exhortant, les acteurs politiques libyens, engagés dans le processus de dialogue sous les auspices onusiens, à conclure l’accord pour la formation d’un gouvernement d’union nationale « il y a urgence » a-t-il déclaré avant d’avertir « sinon ce sera la victoire de Daech » en Libye. Les déclarations du ministre de la Défense au gouvernement d’Emanuel Valls, interviennent, faut-il le noter, à moins d’une semaine des propos du ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri. Le responsable libyen a appelé, en effet, mardi soir, et à partir de la capitale française, la communauté internationale à « inclure la Libye » dans la lutte contre les terroristes de daech, avertissant que son pays risque de devenir « le nouveau sanctuaire du terrorisme » a avertis Dayri. Estimant le nombre de terroristes de Daech dans son pays « entre 4000 et 5000 », le ministre libyen a indiqué que les Tunisiens et les soudanais « forment le plus grand nombre de terroristes de daech, en Libye » et que la communauté internationale ne peut plus consentir ses efforts en réclamant une solution politique en Libye avant de passer à l’action « compte tenu du danger croissant que pose Daech » selon lui. Rappelons que la France a mené son opération Harmattan, en Libye, dans le cadre de l’intervention de l’Otan dans ce pays, laquelle intervention a précipité la chute du régime de Guedaffi, et que depuis les Libyens sont plongé dans une crise politico-institutionnelle et sécuritaire, un chaos qui a bénéficié aux groupes terroristes dont ceux de Daech. En l’absence de l’accord, à ce jour, entre les acteurs libyens, pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, le peuple libyen, plongé déjà, depuis près de quatre ans, dans des conditions les plus dramatiques et gravissimes à tout point de vues, risque de sombrer dans le pire scénario qui le guette, le morcèlement du pays, via le chaos qui s’installe dans la durée. La Libye qui dans son instabilité qui perdure, en l’absence d’un accord entre les Libyens pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, constitue outre une préoccupation pour ses voisins, notamment l’Algérie et L’égypte, la crise libyenne constitue également un risque et une menace, pour ses voisins. . Le premier ministre Abdelmalek Sellal a déclaré, vendredi dernier, « j’espère que d’ici la fin de l’année, nous pourrons aider à mettre en place un gouvernement de transition en Libye, qui puisse s’appuyer sur une force internationale ». Dabut décembre prochain, le 1er précisément, selon Sellal « nous réunirons tous les pays voisins, la Tunisie, le Niger, le Tchad, le Soudan, et l’Egypte» a-t-il annoncé. Après avoir insisté sur la mise en place du gouvernement d’union nationale en Libye, auquel, il faudra donner des moyens pour « stabiliser le pays »a précisé Sellal, sinon « c’est un autre Daech qui sera aux portes de l’Europe » a-t-il averti. Abdelmalek Sellal préconise une « réponse globale » du monde civilisé pour contrecarrer l’entité terroriste Daech. «Nous pensons qu’il faut une réponse globale du monde civilisé face au phénomène Daech » a-t-il soutenu, et que la « meilleure solution », c’est que ce soit dans le cadre des Nations unies, – une résolution a été adoptée, tard dans la soirée de vendredi dernier, pour la lutte contre daech-. Le Premier ministre dira également qu’ « il est nécessaire que l’ensemble des pays jouent le jeu dans cette affaire » a-t-il déclaré avant d’ajouter « sinon nous n’arriverons pas à venir à bout de ces groupes (terroristes : Ndlr) » a averti Sellal. « Depuis les bombardements en Syrie, certains terroristes sont revenus en Libye » a affirmé, vendredi dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal,
Karima Bennour

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