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DES RATIOS MACABRES EFFARANTS AU 1er SEMESTRE 2016 / Accidents de la route : 12 morts et 160 blessés/jour

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Les accidents du premier semestre 2016 ont eu leurs lots de morts et de blessés. Et d’invalides à vie, probablement.

En témoignent les statistiques dévoilées par le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), qui font état de 14 238 accidents corporels, faisant 1 919 morts et 21 290 blessés. Même si un recul est constaté, de l’ordre de 18,64% : de moins de 6,30% au niveau des zones urbaines, soit 524 accidents de moins, et de moins de 29,82% au niveau des zones rurales, soit 2 793 accidents de moins, il est trop tôt pour crier victoire. Le nombre de morts, de l’ordre de 1 919, a diminué en comparaison entre les deux périodes citées, 2 106 lors de la première. La mortalité en baisse est un indicateur qui demeure réconfortant sans pour autant inciter à la paresse en matière de fructifier davantage les efforts devant mener à endiguer le problème de la sécurité routière. Les blessés sont de l’ordre de 21 290 blessés, contre 27 254 durant toujours la même période indiquée. En d’autres termes, on enregistre, quotidiennement, 12 morts et 160 blessés. Les moins de 29 ans caracolent en tête des statistiques nécrologiques, 465 jeunes, soit un taux de 24,33% du global des décédés, et 6 155 blessés, soit 28,91% du global. Par sexe, ce sont, naturellement, du sexe masculin qui périssent le plus, correspondant à 1 568 victimes (82%), contre 351 (18%) pour les femmes. Approximativement, dans le cas de blessés, c’est le même taux masculin qui revient, 80% du global pour 16 913 victimes, contre 20% pour la douceur féminine, correspondant à 4 377 victimes. Par wilaya, c’est Laghouat qui a enregistré le plus grand taux de tués, avec 79 personnes décédées, car elle a été le théâtre de l’accident le plus médiatisé durant cette période. Il s’agit de l’accident survenu le 4 juin 2016, sur la RN32, reliant Aflou à Laghouat, faisant 32 morts et 22 blessés. Le bilan de cet accident dépasse, selon les statistiques, le bilan mortel des wilayas d’Annaban Sidi-Bel-Abbès, Tizi-Ouzou et Jijel. Il n’en demeure passque Alger soit la wilaya la plus touchée avec 896 accidents corporels, et ce, bien que ce constat doive être relativisé, eu égard à «l’importance du parc automobile, l’étendue de son réseau routier, sa densité démographique et, surtout, l’importance de sa population flottante». Pour sa part, l’axe M’Sila,-Sétif-Biskra, desservant le Centre-Est et Sud du pays, a eu 1 725 accidents, soit 12,12% du global de la sinistralité routière du 1er semestre 2016.
Comme de coutume, le facteur humain demeure le leader des causes des accidents, avec un taux de 95,42%, suivi par l’état de la route et celui du véhicule, ces deux derniers sont respectivement de l’ordre de 2,76% et 1,82%. Les personnes âgées entre 18 et 29 ans constituent la catégorie la plus contributive des accidents de la circulation, enregistrant un taux de 35,83% ce qui représente 5 102 accidents. Logiquement, les moins de 18 ans sont la lanterne rouge dans ce domaine, avec 2,49% pour 354 accidents. Par ailleurs, 135 accidents, soit 0,95% du taux global, sont l’œuvre de catégorie d’âge toujours inconnue. Concernant l’ancienneté du permis de conduire, ce sont les détenteurs représentant moins de 5 ans qui sont responsables du plus de la moitié (53,84%) des accidents. Cela a été interprété comme «le faible apprentissage à la conduite et le jeune âge des nouveaux titulaires des permis de conduire, lesquels favorisent les comportements intempestifs et les postures dangereuses et irréfléchies en circulation», pour reprendre les termes utilisés dans le bilan du CNSPR. On aurait omis de signaler que les permis de conduire attribués d’une manière pas catholique sont, probablement, la cause de ce faible apprentissage. Fait bizarre, les sans-permis se classent à la 5e position, dans l’ordre décroissant, des causes des accidents, avec 1 383 accidents correspondant à un taux de 9, 71%, soit mieux que les détenteurs de permis de moins de 2 ans (29,55%), d’entre 2 et 5 ans (24,29%), d’entre 5 et 10 ans (22,40%), et même de plus de 10 ans. Cela serait dû, aussi, par leur petit nombre par rapport à ceux composant les autres catégories. Selon la profession, le conducteur sans profession est le moins loti (23,57%) dans ce décompte lugubre, derrière le chauffeur professionnel (17.19%), les fonctionnaires (11.01%), le commerçant (10,49%). Il n’en demeure pas que ce sont les autres professions (non-définies dans le bilan) qui sont les premiers de la classe, avec un taux de 32.44%. Il est à préciser également que les conducteurs de moins de 29 ans, généralement dans admis officiellement dans le milieu professionnel, soient les plus impliqués dans les accidents, avec 35.83% du taux global, représentant un peu plus de 5 100 accidents. Le bilan fait ressortir également que 73,61% des accidents sont dus aux véhicules légers, 10,35% aux motocycles et 9,01% aux véhicules lourds. Fait insolite, et contrairement à ce qui est admis, les véhicules de transport des voyageurs ne sont la cause que dans 2,66% des accidents. Semestriellement, ce sont les mois de juin et mai qui sont, par ordre de décroissance, les plus touchés par les accidents, respectivement de l’ordre de 399 et 338, contre 435 et 387 accidents au cours de la même période de 2015. Mardi et jeudi sont les jours les plus «accidentés» de la semaine, respectivement avec     2 152 accidents (15,11%) et  2 265 accidents (15,91%). Il a été aussi constaté que le premier et le dernier jour ouvrable de la semaine comptabilisent 30,55% de la sinistralité routière, alors que le vendredi, avec    1 712 accidents (12,02%), demeure la journée la moins accidentogène. La tranche horaire la plus accidentogène est celle comprise entre 18 h et minuit, avec 3175 accidents (26,09%), tandis que celle qui la suit, faiblesse de la mobilité aidant, est la moins nantie en la matière (879 accidents pour un taux de 6,17%).

Renforcement de la législation pour plus d’efficacité
Pour plus d’efficacité, il sera procédé, d’ici fin 2016, à la mise en place de la Délégation nationale à la sécurité routière, en remplacement du Centre national de prévention et la sécurité routière (CNPSR). Sa principale mission est d’appliquer les décisions du gouvernement pour endiguer le « terrorisme routier ». Par ailleurs, et face aux proportions alarmantes prises par ce phénomène, un renforcement de la législation régissant la circulation routière, en amont par des mesures préventives et en aval par le durcissement des sanctions, a été annoncé à l’issue de la réunion du Conseil des ministres du 26 juillet dernier.  Un avant-projet de loi adopté lors de cette réunion propose, au titre des mesures préventives, le renforcement de la formation et de la qualification des conducteurs, en particulier les conducteurs professionnels, l’amélioration du contrôle technique et de sécurité routière, et la mise en place d’organes nationaux de prévention et de coordination dans le domaine de la sécurité routière. Sur le volet répressif, il a été proposé, dans le cadre de pénaliser les délits et contraventions liées à la circulation routière, le durcissement des classifications et des sanctions des délits et contraventions, ainsi que l’introduction du système de permis de conduire à points permettant le traitement instantané des infractions. Et c’est Bouteflika, en personne, intervenant après l’adoption de ce texte, qui a, notamment, enjoint les services de sécurité routière à « redoubler d’efforts notamment durant cette saison estivale, pour appliquer avec rigueur la législation pertinente, dans le but de faire reculer le fléau des accidents de la route ». Le chef de l’État a, également, appelé l’ensemble de autorités concernées à « diligenter l’application de ce projet de loi dès son adoption par le Parlement».

Coût économique de 100 milliards DA, l’autre facture !
Par ailleurs, outre le coût humain, les accidents engendrent un autre d’ordre commercial, que l’on estime à 100 milliards DA. Et c’est le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui en a fait l’annonce. D’où la décision d’introduire de nouvelles dispositions dans le code de la route, notamment l’augmentation des amendes forfaitaires aux infractions à l’origine des accidents (entre 5 000 DA et 7 000 DA) et la mise en place du permis à points. Ces dispositions visaient, entre autres, de réduire l’intervention humaine dans le processus de constat des infractions, et de mettre un terme à toutes formes de clémence à l’égard des contrevenants. Concernant ce deuxième point, la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) en fait son cheval de bataille, en incitant les pouvoirs publics à l’instauration d’une « tolérance zéro » aux coupables d’infractions au code de la route. À titre information, il faut rappeler, au vu de l’importance qu’on lui accorde, l’insécurité routière a fait l’objet d’une campagne de sensibilisation, laquelle a coïncidé avec les départs en vacances d’été, exactement au début de ce mois, au vu de la grande mobilité qui y sera constatée et de son impact sur le volet des accidents de la route. À l’actif du CNPSR, cette action a eu pour slogan «Un voyage en voiture est un plaisir, n’en faites pas un drame ».
Zaid Zoheir

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