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Dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale de l’ONU : Lamamra appelle à la réforme des Nations unies

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Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a appelé jeudi à New York
à la réforme des Nations unies, jugeant impossible de reporter l’actualisation de ses mécanismes.

Dans un discours prononcé au nom de l’Algérie devant l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre a déclaré «que la question de la réforme des Nations unies prend désormais une acuité toute particulière». «Il s’agit bien, pour nous, de répondre à une simple interrogation: Est-ce que les mécanismes imaginés et conçus au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au moment où la très grande majorité des peuples de l’humanité vivaient encore sous domination étrangère (…), restent encore valides ?», s’est-il interrogé». À ce questionnement, la réponse vraie qui s’impose d’elle-même est que la gouvernance globale, politique, économique, sécuritaire et environnementale doit être réinventée», a-t-il affirmé. Pour autant, il a estimé que l’organisation «ne saurait être tenue coupable des manquements graves que ses États membres lui reprochent car, selon lui, «elle ne reflète après tout, malgré ses évidentes imperfections, que l’étendue de la volonté politique que ses États membres veulent bien lui consentir».
«Précisément pour cette raison, il n’est plus possible de différer indéfiniment l’actualisation des mécanismes et la revitalisation de l’ONU», a-t-il relevé. «l’Algérie n’a eu de cesse de revendiquer à ce sujet une nécessaire introspection, et je me réjouis particulièrement que le Mouvement des non-alignés qui vient d’achever son Sommet à Margarita en ait réaffirmé l’impérieux besoin», a-t-il ajouté». Ce n’est pas là une tâche irréalisable: Le compromis judicieux pour l’établissement de l’Ageda-2030 est une claire démonstration que l’œuvre de réforme par la négociation responsable est non seulement possible mais aussi fructueuse. L’audace responsable est garante du succès», a-t-il encore ajouté.

«Il faut en finir avec la colonisation au Sahara occidental et en Palestine»
Par ailleurs, Ramtane Lamamra a mis l’accent dans son discours sur la préservation de la paix dans le monde, le problème lancinant des réfugiés, la décolonisation des territoires occupés en Palestine, le règlement de la Question du Sahara occidental, la nécessaire et indispensable réforme des Nations unies et le développement durable. Dans ce discours prononcé à la tribune de l’ONU à l’Assemblée générale, le chef de la diplomatie algérienne a voulu en premier attirer l’attention de la communauté internationale sur la question des exodes humains qui ont atteint une ampleur jamais égalée depuis des décennies, alors que la crise des réfugiés est au cœur de cette 71e Assemblée générale des Nations unies. Le ministre a expliqué que les images bouleversantes de milliers d’êtres humains contraints à des traversées périlleuses ne doivent pas être réduites à de simples phénomènes migratoires, qualifiant de «vieux réflexes» les tentatives d’endiguer l’ampleur de ce phénomène par «l’enfermement sur soi et l’exclusion de l’autre». Ramtane Lamamra a rappelé à ce titre le discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lorsqu’il avait présidé la 29e Session de l’AG de l’ONU et dans lequel il avait déjà souligné du haut de cette même tribune que le «concept d’universalité est aussi une nécessité morale. Il signifie que devant l’unité du genre humain, les barrières raciales s’écroulent de même que s’effacent les différences de conditions économiques et sociales». Il a considéré que la capacité d’appréhension de tels phénomènes par la communauté internationale est mise à l’épreuve, d’abord pour les mesures de solidarité urgentes auxquelles l’Algérie apporte une contribution significative, mais aussi pour définir des solutions durables. C’est précisément pour faire face à ce type de défi que les pères- fondateurs des Nations unies ont créé un système de sécurité collective et de légalité internationale, a-t-il encore rappelé, en affirmant que le moment est venu pour démontrer qu’effectivement l’ONU est l’unique institution en mesure de rassembler un plus large consensus pour surmonter ces défis. Ramtane Lamamra a estimé que la question de la réforme de l’ONU prenait désormais «une acuité particulière» car les mécanismes de l’organisation conçus au lendemain de la Seconde guerre mondiale ne sont plus valides, appelant à réinventer la gouvernance politique, économique, sécuritaire et environnementale.
Le ministre a soutenu «qu’il n’était plus possible de différer indéfiniment l’actualisation des mécanismes et la revitalisation de l’ONU», en relevant que l’Algérie n’a eu de cesse de revendiquer une introspection sur ce sujet. En abordant l’instabilité et les défis de sous-développement qui continuent de s’élargir sans cesse au Moyen-Orient et en Afrique, le ministre a appelé à redoubler les efforts pour instaurer la paix en Syrie, en Libye, au Yémen, en Somalie, au Soudan et d’autres pays africains en proie à des violences. Revenant sur le processus de paix au Moyen-Orient, Lamamra a indiqué que l’impuissance de la communauté internationale à mettre en œuvre la seule solution viable, celle de la reconnaissance pleine et entière des droits nationaux palestiniens sur leur territoire occupé depuis 1967, et l’établissement de leur État indépendant avec El-Qods comme capitale, est un témoignage accusateur de la faillite de l’ordre international contemporain. Concernant le processus de paix au Sahara occidental, Lamamra a relevé qu’il avait subi cette année plusieurs développements négatifs. «Les Nations unies et singulièrement le Conseil de sécurité y ont perdu de leur autorité, et le processus de règlement y a perdu de son intégrité», a-t-il constaté, en soulignant le besoin et l’urgence de régler le conflit conformément à la légalité internationale et au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. «Nous voulons croire que les Nations unies seront mises en position d’honorer au Sahara occidental l’un de leurs plus brillants succès, en y parachevant, scrupuleusement, la décolonisation du territoire», a-t-il dit. Outre la question de décolonisation, le ministre a insisté sur la nécessité de la mise en œuvre de l’Agenda du développement durable à l’horizon 2030 même s’il reconnaît que les prévisions économiques mondiales «peu encourageantes» pourraient hypothéquer le succès des efforts consentis dans la réalisation des objectifs de cet agenda, notamment la lutte contre la pauvreté. Ramtane Lamamra a demandé d’accorder «une haute priorité» à l’Afrique pour satisfaire ses besoins en infrastructures et services de bases, tels que l’eau et l’électricité. L’Algérie, a-t-il précisé, inscrit son propre effort de développement dans cette perspective, y compris la mobilisation d’un surcroît de ressources intérieures, à travers des instruments financiers et fiscaux novateurs. Et d’ajouter, «de ce fait, que l’Algérie revendique en termes de réforme, d’ouverture et de transparence pour les Nations unies, elle se l’applique d’abord à elle-même». Il a souligné que l’Algérie a adopté en mars dernier une importante révision de sa Constitution qui contient des acquis démocratiques considérables et notamment la consécration de la primauté du droit, le renforcement des libertés individuelles, le rôle institutionnel de l’opposition et la libération des forces vives économiques.

M. Bendib

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