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Cours de rattrapage à Aïn Témouchent : 700 heures à récupérer

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Le décompte est effrayant. « Il s’agit de 700 heures à récupérer », tel est le constat amer fait par les inspecteurs de l’éducation de la wilaya d’Aïn Témouchent, lors d’une réunion de travail tenue, lundi passé au collège Emir Khaled, une rencontre qui devait aboutir à une kyrielle de mesures visant à rattraper les heures perdues durant la grève des trois semaines, qui a secoué le secteur de l’éducation à l’échelle nationale. Le bilan révèle que 17 collèges sur 65 que compte la wilaya ont observé une grève allant de 587 à 700 heures. Le collège d’Atigue Abdelkader, d’El Malah est à la tête du peloton. Tous les professeurs étaient grévistes, selon des rapports établis par les directeurs des établissements scolaires. Selon des témoins oculaires au niveau des dits collèges, l’UGTA a perdu du terrain en faveur des trois syndicats qui ont décidé le débrayage. C’est pour la première fois que des mouvements syndicaux arrivent à accorder leur violon et rester solidaires durant toute cette période sans que la grève soit ébranlée par l’un ou l’autre mouvement. Cela veut dire que le palier du moyen et du secondaire sont arrivés à faire un seul bloc pour faire face aux tentatives de déstabilisation, venant de moult parties et administrations. Cependant le ministre de l’Éducation à travers son porte parole n’a pas mâché ses mots pour situer le contexte actuel qui y prévaut et qui est loin d’être bien si l’on se réfère aux multiples prises de paroles et de positions exprimées et faites par des responsables du secteur, des parents d’élèves, de la fédération nationale des associations des parents d’élèves, et des concernés en l’occurrence les apprenants. Au fait, les inspecteurs, lors de leur réunion savaient assez bien la position des enseignants grévistes et celles des parents d’élèves. Des apprenants refusent catégoriquement qu’ils soient privés de leur congé du printemps. Ils ont réagi solidairement et l’ont fait savoir publiquement et sans détours lors des journées de protestation, soit tout juste le lendemain de l’arrêt de la grève. Le ministère a laissé comprendre que les enseignants qui donnent des cours de rattrapage ne feront pas l’objet de suppression des journées de salaires. Cette main tendue est ce qu’ont mis en exergue les inspecteurs à AïnTémouchent. Ils sont sortis avec la conviction que les samedis et les mardis soirs sont les périodes de convenance pour le rattrapage des heures perdues sans toucher au congé du printemps. Véritablement est-ce que les collégiens et lycéens vont arriver à s’y mettre ? C’est le bien qu’on leur souhaite. Mais à voir le volume horaire à rattraper et les cours non dispensés cela pose une problématique que d’aucuns sous estiment. Il s’agit bien entendu de l’état psychique de l’élève et l’atmosphère quelque peu électrique qui les entourent depuis le début de la grève des trois semaines et plus dans d’autres régions. Les élèves et les parents d’élèves exigent l’application du seuil comme il y a de cela trois à quatre ans. Tacitement cela veut dire la même chose lorsque le porte parole du ministère de l’Éducation dit « que les épreuves seront puisées des leçons dispensées notamment pour les élèves des cycles d’examens». Mais quand on analyse les choses et que l’on veut apporter une contribution quelconque, l’on s’aperçoit que la solution préconisée par les inspecteurs n’est pas l’idéale mais demeure la moins médiocre, selon des témoins. Le borgne vaut mieux que l’aveugle.

Boualem Belhadri

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